Les faux gourous



Un alpiniste qui veut escalader une montagne se fie souvent à un guide expérimenté. Ce n’est pas obligatoire, c’est même plutôt optionnel mais c’est la chose normale à faire : dans cette entreprise difficile il faut bien mettre toutes les chances de son côté, non? Et un guide de montagne est très utile à l’alpiniste : il peut lui éviter de multiples dangers, lui montrer par où c’est plus facile, de sorte que notre alpiniste atteint le sommet avec succès.

De même celui qui est persuadé qu’il y a quelque chose à découvrir (Dieu, Nature ou autre) qui peut harmoniser sa vie cherche d’abord quelqu’un qui, ayant lui-même cette expérience, peut lui rendre cette entreprise plus facile. Mais parmi les divers guides potentiels, comment distinguer le faux gourou du vrai?

C’est ici que se situe ce que j’appelle « la phase du questionnement » qui est souvent assez longue (mais il y a beaucoup d’exceptions) : au moyen de l’intellect –cette utilisation supérieure du mental- on s’efforce de clarifier d’abord qu’il y a bien une merveille à découvrir, puis quel chemin parmi tous ceux proposés nous convient le plus, et enfin reste à déterminer quel gourou peut nous y conduire. Mais la phase intellectuelle n’est utile que pour déblayer le terrain et ne peut être que temporaire : elle doit être suivie d’une autre.

Je l’appelle l’étape de « la confiance qui ne questionne pas ». Une fois que l’on est certain que « ce gourou CONNAÎT ce dont il parle » (donc qu’il peut montrer ce qu’on cherche) tout questionnement devient inutile.

Tu connais le dicton zen? UN DOIGT POINTE VERS LA LUNE; NE REGARDES PAS LE DOIGT. Dans la phase de questionnement, il est légitime de se demander (et cela est recommandable) à qui appartient ce doigt? Est-ce qu’on peut avoir confiance, etc.? Mais dans la phase de recherche du but, il est interdit de questionner car alors on risque mettre toute l’entreprise en péril.

Il est fortement préférable de ne pas sauter une étape. Parfois on entend parler de quelqu’un qui a suivi un faux gourou, et qui a perdu des années, qui n’a pas trouvé le divin, ou même à qui il est arrivé des ennuis. C’est là que l’étape du questionnement aurait pu nous éclairer. Dans la 2e étape, on n’a plus besoin de regarder le doigt. On file vers la lune et décroche la merveille.

(Il y a bien une 3e étape où, après avoir décroché la merveille, on pointe vers où elle est, mais ça
c’est une autre histoire)






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