Selon Wikipédia, un miracle désigne “un fait extraordinaire, positif, non explicable scientifiquement. Il est vu comme surnaturel, attribué à une puissance divine et accompli soit directement, soit par l'intermédiaire d'un serviteur de cette divinité”. Bien qu’elle soit courante, cette définition montre que nous connaissons encore peu de choses (ce qui est normal puisque, quel que soit notre âge, nous faisons partie d’une humanité dans l’enfance). Distinguer les choses selon qu’elles sont naturelles ou surnaturelles (miraculeuses) est la façon juvénile qu’a l’humanité de qualifier les choses.
D’ailleurs cette définition est partiale et incomplète: son “non explicable scientifiquement” définit le miracle par rapport à la connaissance limitée que nous avons, la science nous dictant ce qui est possible ou non. Une meilleure définition serait moins soumise aux APPARENCES et plus fidèle à la RÉALITÉ: “un MIRACLE est une chose parfaitement naturelle, mais d’un NATUREL que nous ne connaissons pas encore”. Autrement dit, quand on comprend comment une chose a été faite, on dit qu’elle est naturelle, mais si on ne peut pas l’expliquer, alors nous croyons que c’est soit un miracle, soit une impossibilité (selon que nous sommes croyants ou non).
Et puisqu’il y a évolution, et que l’espèce humaine progresse avec le passage des siècles ce que nous ne comprenons pas aujourd’hui, demain nous le comprendrons, et ce que nous ne pouvons pas faire aujourd’hui, demain nous le pourrons (et ce qu’on qualifie de miracle aujourd’hui sera parfaitement naturel demain). Autrement dit, le “NATUREL” de demain englobera plus de choses que le “NATUREL” d’aujourd’hui.
MIRACULEUX = NATUREL. En fait, ce n’est exact que parce qu’on tente de comprendre avec quelque chose qui n’est pas fait pour comprendre: la faculté mentale. Il faut savoir que le mental est très capable et que c’est nous qui l’utilisons mal: présentement, il nous est très utile pour voir l’APPARENCE des choses (ce qui nous permet d’imiter la nature pour en tirer des inventions), mais du coup il nous empêche de voir la RÉALITÉ (c’est comme si le mental était très habile pour distinguer tous les détails d’un masque, mais qu’il soit incapable de voir le visage sur lequel celui-ci est plaqué). La vérité est qu’il y a seulement le monde, et qu’au moyen du mental nous le qualifions pour tenter de le comprendre (“ceci est naturel et cela est un miracle”).
Les exemples sont très nombreux et se confondent avec le progrès de l’humanité, la frontière qui sépare le miracle du naturel reculant à mesure qu’on connaît plus de choses (ou plutôt qu’on comprend mieux notre monde). Jadis quelqu’un qui allumait un feu d’un simple geste était considéré comme un puissant sorcier, alors qu’aujourd’hui n’importe qui peut le faire s’il est muni d’un tout petit briquet. Il y a une centaine d’années beaucoup de “savants” affirmaient que “un plus lourd que l’air ne volera jamais”; or aujourd’hui des milliers d’avions transportant plusieurs centaines de passagers chacun (avec tous leurs bagages) volent tous les jours vers tous les aéroports du monde.
Alors, voler dans le ciel, est-ce naturel ou est-ce un miracle? Évidemment que c’est naturel, mais si le “savant” d’il y a un siècle avait soudainement vu un Boing 747 volant dans le ciel, gageons qu’il n’aurait pas trouvé cela naturel du tout. De nos jours on ne sait pas léviter, et si quelqu’un le fait, “c’est un miracle” ou bien “ça doit être un saint ou quelqu’un de divin” croit-on. Mais non, pour quelqu’un qui sait, c’est parfaitement naturel (et pas besoin d’être un saint du tout); si on ne sait pas léviter, ça prouve seulement qu’on sait encore très peu, c’est tout (quel que soit notre âge, on fait partie d’une humanité dans l’enfance).
D’ailleurs pour qui voit la RÉALITÉ des choses, la frontière entre “miraculeux” et “naturel” est si malaisée à distinguer qu’on ne peut pas faire cette distinction, le monde où nous vivons étant constamment rempli de miracles (mais qu’aujourd’hui nous ne voyons pas). J’ai même dit plusieurs fois qu’il fallait CHANGER DE REGARD afin de voir le miracle qui est partout. Par exemple, un bébé qui naît, c’est véritablement miraculeux; mais notre science connaît bien le processus de croissance du foetus ainsi que le phénomène de l’accouchement, alors on dit “ce n’est pas un miracle du tout, c’est parfaitement naturel”. Pour qui voit la RÉALITÉ des choses, TOUT est à la fois miraculeux et naturel (en fait, on ne fait plus cette distinction). Je répète: à mesure qu’on comprend les choses, ce qui paraît “miraculeux” recule, et les choses semblent “naturelles”.
Pourquoi ne voyons-nous pas que le monde et la vie sont véritablement miraculeux alors? On comprend pourquoi lorsqu’on connaît la caractéristique particulière du mental (que nous ne comprenons que maintenant): pour certaines raisons (très valables), celui-ci est INCAPABLE de voir la réalité des choses, il ne voit d’elles que ce qu’il PENSE qu’elles sont (c.a.d. qu’il ne voit que “SA” réalité -celle qu’il peut voir- et non “LA” réalité des choses telle qu’elles sont): il n’est donc pas OBJECTIF comme il croit (il est moins subjectif que les émotions, mais il l’est tout de même).
La spiritualité (qui a étudié la question en détail) dit du mental qu’il est si inadéquat pour percevoir le monde TEL QU’IL EST RÉELLEMENT que la première chose qu’elle fait, c’est de donner un moyen à ses disciples pour court-circuiter l’action du mental et le forcer au silence (comme la méditation ou le mantra). Sans ces méthodes dites “spirituelles”, il est impossible de faire taire le mental, qui trotte et trotte du matin au soir, toute la vie, sans jamais s’arrêter, grignotant toutes sortes de pensées –n’importe lesquelles pourvu qu’il grignote (il suffit d’essayer pour constater qu’il est IMPOSSIBLE d’arrêter de penser). Une fois le mental forcé au silence, l’être s’universalise spontanément et automatiquement; c’est là qu’on remarque l’extrême limitation du mental (qui est par ailleurs si remarquable) car il décide pour nous que “ça c’est possible, et ça ce n’est pas possible”, alors qu’en réalité TOUT est possible.
En fait, c’est uniquement le mental qui distingue les choses selon qu’elles sont naturelles ou miraculeuses; au-delà du mental il n’y a que LE MONDE (sans distinction de naturel ou miraculeux). Et sans cette distinction, LE MONDE EST PARFAIT (à chaque instant il est comme il doit être). L’Homme est un éternel améliorateur (à cause de sa faculté mentale), mais pour pouvoir améliorer la Nature, il faut d’abord être convaincu qu’elle n’est pas parfaite, et qu’elle peut être améliorée. On est donc incapable de voir que la Nature est DÉJÀ parfaite. Et la Nature, ce n’est pas seulement “les p’tits oiseaux, les arbres, les champs, et les rivières” (ça c’est la Nature MATÉRIELLE –son corps). On commence à s’apercevoir que la Nature a aussi une vaste INTELLIGENCE; il nous reste à apprendre qu’elle a bien d’autres aspects (comme la sagesse et la conscience).
Mais ce n’est pas tout. Nous faisons bien partie de la Nature, non? Alors, si elle est DÉJÀ parfaite, il en découle nécessairement que nous le sommes aussi. Ici, une objection sérieuse: nous savons (parce que nous le constatons tous les jours) que nous ne sommes PAS parfaits. Comment expliquer cela? En fait, c’est simple. Nous oublions toujours que, quel que soit notre âge, nous faisons partie d’une humanité dans l’enfance. Et comme chacun sait, un enfant n’est pas aussi développé qu’un adulte; quand l’humanité sera adulte, nous saurons que nous sommes parfaits (PARFAIT ne veut pas dire “qui n’a aucun défaut” mais “à qui rien ne manque, qui est complet -per fectus”). Alors, bien sûr que présentement nous ne sommes pas parfaits: notre croissance n’est pas terminée (c’est comme quelqu’un qui aurait semé un pépin mardi, et qui voudrait cueillir une pomme mercredi: C’EST IMPOSSIBLE, il faut du temps). Pour l’Homme, c’est la même chose: donnez-lui du temps et il deviendra un remarquable
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