SALUT AMI
Dans
les sociétés humaines tout nous incite à être parfait (une mère idéale,
un employé modèle, etc.), et elles s’attendent à ce qu’on soit PARFAIT (on est censé connaître les lois et les
règles, et leur obéir); même la bible nous exhorte à être PARFAIT «comme notre père céleste est parfait»
(Matt. 5:48). C’est culpabilisant et ça nous empêche d’être heureux (du moins comme nous concevons que le bonheur
doit être). C’est qu’en tenant compte des autres, le bonheur cesse d’être
une chose individuelle. Ça
toujours été comme ça, mais c’est seulement maintenant, que de plus en plus de
personnes s’en aperçoivent. Beaucoup ne le voient même pas (pas encore): «Mais c’est comme ça la vie; soyez raisonnable, enfin!».
C’est
que nous sommes à la fin d’un cycle. Nous vivons une période de TRANSITION. Le
consumérisme et le «profit à tout prix» semblent encore très forts, mais ils
sont moribonds en fait, et s’apprêtent à disparaître; ils seront remplacés par
les valeurs du prochain cycle: une joie* TOUJOURS PRÉSENTE et une sorte de
sentiment de… (pas amitié: le mot est
trop fort), comment dire, comme si une personne que nous n’avons jamais
rencontré n’était pas un étranger.
*
UNE JOIE qui n’est pas un sentiment, mais
un ÉTAT compatible avec tous les sentiments.
Depuis
des millénaires, l’être humain appelle PERFECTION ce qui n’est qu’une conception
«juvénile» de la perfection: «est parfait ce qui a toutes les qualités et
aucun défaut» (un diamant sans
impureté, un travail exécuté très adroitement et avec minutie, etc.). Selon
cette définition personne n’est
parfait car quelqu’un qui aurait toutes les qualités et aucun défaut, ça
n’existe pas. C.a.d. que pour nous la perfection est une sorte d’idéal moral
très difficile à atteindre (et pas
naturel). Autrement dit, c’est MAL d’être soi-même, il faut être quelqu’un
qui n’existe pas: quelqu’un de parfait.
Un
éminent théologien catholique (Thomas
d’Aquin) a écrit un livre très sérieux pour dire qu’on ne pourra jamais
être parfait car «seul Dieu est
absolument parfait dans l’ordre de
toutes choses». Alors puisqu’on n’est pas DIEU, inutile de d’essayer d’être
parfait: il vaut beaucoup mieux chercher à s’améliorer (en partant de ce qu’on est).
Quel
que soit notre âge, nous faisons partie d’une espèce dans l’enfance. Alors on
comprend pourquoi la perfection est si difficile à atteindre: tout est
DIFFICILE À ATTEINDRE pour un enfant. Puisqu’il
y a évolution, l’humanité croît à mesure que les siècles passent, et un jour
elle sera adulte; et quand l’espèce humaine sera adulte, sa définition de ce
qui est parfait deviendra plus «mature», automatiquement et tout naturellement.
Aujourd’hui,
l’humanité traverse une période de TRANSITION où elle doit se débarrasser de la
définition juvénile de la perfection afin de laisser place à une compréhension
plus réaliste; mais comme elle n’est pas encore
ADULTE, ce n’est pas encore automatique et inné pour elle (c’est très naturel par contre): les gens
que cette perfection intéresse doive donc s’y exercer; on peut l’atteindre,
mais seulement sur la base d’une acceptation de soi (plus, plus tard).
Cette
idée plus réaliste de la perfection est suggérée par l’étymologie latine du mot
(per fectus): celui qui est bien
fait, et à qui rien ne manque, est «par fait» -per fectus (évidemment l'être humain COMPLET, pas son corps). C’est une définition inclusive où l’on peut voir que tout le monde est parfait (ce qui ne veut PAS DU TOUT dire que l’on ne
puisse pas s’améliorer).
Ces
deux conceptions de ce qui est parfait mènent à des résultats TRÈS différents. Jusqu’à
maintenant l’idée d’une sorte d’idéal de perfection ne semble pas avoir donné
de grands résultats (POUR L’ESPÈCE,
car pour l’individu il y a eu quelques rares cas intéressants); de
plus, on dirait qu’une perfection totale est impossible: soit on recherche une
perfection spirituelle soit une perfection matérielle, mais pas les deux.
Même
la religion affirme que l’Homme est un PÉCHEUR qui ne sera jamais heureux sur Terre –où il vit pourtant; il ne peut l’être
qu’après sa mort (s’il le mérite, bien
sûr) dans un AUTRE monde appelé CIEL; la spiritualité abonde dans le même
sens car ne dit-elle pas qu’on ne peut trouver «Dieu» qu’en se détachant du
monde.
L’idéal
d’un être humain intégralement PARFAIT (corps
et esprit) semble donc impossible à atteindre selon cette définition
«juvénile» de la perfection. C’est ici qu’entre en jeu une idée plus réaliste:
tout le monde est DÉJÀ parfait, mais
cette perfection est cachée par toutes sortes de choses (que la religion appelle des impuretés ou des péchés). Un exemple
illustrera cela très bien. Un enfant est une version miniature de l’adulte; pour
devenir adulte, il n’a pas besoin d’acquérir de nouvelles facultés, mais simplement
à développer celles qu’il a déjà (de
plus, il ne grandit pas par lui-même, c’est la nature qui fait tout).
Aucun
cauchemar ne dure indéfiniment. Le mauvais rêve de l’humanité est sur le point
de s’évanouir (c’est imminent); et ce
sera remplacé par une très longue période de bonheur où l’Homme
ira de perfection en perfection dans une croissance intérieure sans fin et
dans la joie d’exister.
Alors
notre tâche est simple: laisser transparaître notre perfection en retirant un à
un tous les éléments indésirables qui la cachent. Est-ce difficile? Eh bien ça
dépend. Notre descendant n’aura aucun effort à faire pour cela: c’est la nature
qui fournira l’effort (c.a.d. que ce sera
inné).
C’est
seulement pour NOUS, aujourd’hui, qu’un effort est nécessaire. Et on comprend
pourquoi: pour que la Nature* puisse agir sur nous, il faut s’en remettre à
elle. Or, on ne s’en remet pas à elle; au contraire, on cherche à asseoir notre
maîtrise sur elle afin de mieux exploiter ses richesses (qu’on appelle RESSOURCES NATURELLES).
NATURE. On connaît très mal la Nature.
On appelle Nature les champs, les lacs, les forêts, etc. NON, ça c’est la
NATURE MATÉRIELLE (son corps seulement).
La Nature est beaucoup plus qu’un corps. La science a découvert récemment
qu’elle a une vaste INTELLIGENCE qui «régule
l’ensemble de la biosphère»; il lui
reste à découvrir sa SAGESSE et sa CONSCIENCE. La Nature est BEAUCOUP plus
puissante que l’Homme, et quand ce dernier la considèrera comme sa Mère (= avec
respect et amour), alors il ira vite et loin.
Il
est urgent de cesser de croire que «Dieu» est un pur Esprit, sans substance:
c’est 100% faux; la vérité est beaucoup plus belle: TOUT ce que nous voyons est
Ça/Lui (matière ET esprit, absolument
tout) car il n’y a RIEN d’autre.