LE GOUROU


Le mot gourou désigne le maître spirituel (du sanskrit guru: गुरु). Dévaluation oblige, de nos jours (et en occident seulement) on désigne généralement par ce nom toute personne qui est un maître à penser ou qui réunit des disciples (un gourou financier, un gourou de l’art abstrait).

La spiritualité propose des réponses intéressantes aux grands mystères de la vie (qui suis-je, quel est le but de cette vie, etc.) parce qu’elle regarde les choses du point de vue de l’absolu. CHACUN DE NOUS a déjà tout ce qu’il faut (profondément enfoui à l’intérieur de lui) pour trouver ces réponses, avec ou sans maître spirituel (mais c’est beaucoup plus facile AVEC). La spiritualité n’est qu’une des façons de trouver ces réponses. Il y en a beaucoup d’autres. La science, par exemple, peut mener très loin -à la condition d’avoir un sens d’émerveillement.

Mais tout le monde n’est pas attiré par la spiritualité, et c’est tout à fait légitime (on se prive alors de réponses FORT intéressantes, c’est tout). La spiritualité offre des réponses, mais si on ne se pose pas de questions (ou si on est satisfait des réponses qu’on a) pourquoi en chercherait-on? D’autre part, ceux qui étudient la spiritualité ont souvent un ego surdimensionné, se croient supérieurs aux autres, etc. (temporairement il est vrai -et c'est assez inévitable, mais c’est souvent un « temporairement » qui peut s’étendre sur des années).

Ceux qui s’intéressent sérieusement à la spiritualité recherchent souvent un gourou, comme un alpiniste a avantage à avoir un guide expérimenté qui connaît la montagne et sait par où l’ascension est le plus facile et où sont les endroits dangereux.

Autrefois le gourou ou guide spirituel avait une tâche aisée : il n’avait qu’à paraître pour que les disciples potentiels soient attirés (un véritable disciple c’est quelqu’un qui a déjà une soif d’absolu, et le maître est un exemple vivant qu’on peut devenir conscient de cet absolu; alors il s’embrase à son contact. Un peu comme quand le soleil paraît, toutes les créatures revivent).

Le gourou d’aujourd’hui doit jouer un rôle supplémentaire : il doit d’abord prendre un « aspirant-disciple », tâcher d’en faire un disciple (par toutes sortes de disciplines (ou sadhana – साधन- en sanscrit), puis aider celui-ci à trouver l’absolu.

J’ai toujours remarqué que l’individu est plus grand que sa religion (quelle qu’elle soit), et que ce qui est déterminant n’est pas tant à quelle religion il appartient, mais le niveau de sa bonne volonté et de sa sincérité. C’est l’individu qui fait son propre bonheur; la religion ne peut que tenter de lui dire ce qui rapproche ou éloigne du bonheur. Mais dire si tu fais ceci tu iras au ciel, et si tu fais cela tu brûleras pour l’éternité, c’est essayer de lui faire peur (et on ne traite même pas nos enfants comme cela).




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