Explorer le web et visiter des blogs et des forums de discussion est très instructif: c’est un bon moyen de prendre le pouls du monde et de comprendre les “lignes de force” qui, en se développant, détermineront l’humanité de demain. On remarque tout de suite un intérêt assez généralisé des individus pour les autres individus, et on voit ou mène cet intérêt.
Parfois c’est exprimé ouvertement dans le profil des individus; on apprend qu’ils “aiment les gens”, qu’ils “veulent aider les autres”, etc. Mais le plus souvent on doit “lire entre les lignes” et c’est dans le contenu même du blog (ou du forum) qu’on remarque ce besoin de communiquer et d’échanger: on sent que chacun a besoin d’être utile, comme si l’approbation (ou la reconnaissance) des autres était nécessaire pour justifier sa propre existence.
Bien sûr, c’est encore mélangé à un “intérêt personnel” (c’est inévitable au début), mais si on comprend vraiment, on ne peut s’empêcher d’y voir une sorte de promesse pour plus tard, comme si les graines plantées aujourd’hui étaient garantes de la floraison de demain. On peut déjà voir comment les circonstances difficiles et inharmonieuses que l’on connaît aujourd’hui mèneront à la joie et la fraternité d’un avenir qu’on devine proche.
Ceux qui sont familiers avec les hexagrammes du Yi King et qui savent comment le Yin se change en Yang comprendront comment l’individualisme exacerbé que l’on voit s’étaler partout aujourd’hui donnera naissance à un réel intérêt pour l’autre, puis à une solidarité sans faille, et finalement se changera en un réel sens de fraternité (de la même manière que la nuit se change en jour: d’abord –et pendant longtemps- très sombre, vers la fin elle s’éclaircit de plus en plus, puis devient aube, et finalement se change en jour). C’est ainsi que le jeune Yin devient vieux Yin avant de se changer en Yang.
Mais ce n’est pas tout: l’humanité est UNE (comme l’ADN le prouve). Voir des Arabes d’un côté et des Occidentaux de l'autre est donc une FAUSSE vision que la réalité dément: elle montre qu’il n’y a que des humains (les salafistes qui rêvent d’une suprématie musulmane sur le monde portent des lunettes DÉFORMANTES: leur vision n’a AUCUNE chance de se réaliser).
Ce qui caractérise les Occidentaux est une sorte de besoin viscéral que la connaissance serve à quelque chose: pour eux une connaissance qui ne sert pas est une connaissance inutile. Ils sont donc entièrement tournés vers le progrès et le changement (c.a.d. un sentiment de LIBERTÉ qui les pousse à vouloir transformer le monde, à le mouler selon leur volonté), ce qui a aussi un effet néfaste, il faut bien le dire: beaucoup ne sont pas très religieux, et ceux qui le sont n’ont pas des racines religieuses très profondes.
À l’autre bout du spectre on trouve les peuples arabes. Qu’ils soient pratiquants ou non, la religion est omniprésente là-bas et rythme le déroulement de l’année, de la naissance à la mort; ils sont donc pétris d’un sens d’éternité des choses, ce qui leur confère une sensibilité spirituelle particulière (ça se traduit dans le langage courant par des expressions comme “…si Dieu le veut…”, “Grâce à Dieu…”, “Inch’ Allah”). Mais il y a aussi un effet néfaste: alors que les Occidentaux essaient de transformer la Nature, les Arabes n’ont pas ce sens (ou très peu) et sentent au contraire que Dieu (ou la Nature éternelle) est beaucoup plus puissant que le petit individu humain. Ils sont donc plus facilement enclins à un sentiment de FATALITÉ.
Il n’est pas difficile ici de voir que ce qui manque à l’un, l’autre l’a, et qu’au lieu d’opposer leurs cultures respectives, Arabes comme Occidentaux pourraient s’enrichir l’un l’autre. Et comme la Nature* est beaucoup plus sage que ses enfants humains, elle force les peuples à constater qu’ils sont tous de la même essence (: humaine), et de la même origine (: divine).
* NATURE. En cette fin de cycle, où nous croyons connaitre la Nature, nous appelons Nature ce qui n’est en réalité que la NATURE MATÉRIELLE, et nous ignorons (ou nous sommes incapables de voir) qu’elle a aussi tout un aspect d’intelligence, de conscience et de sagesse.
Son moyen est simple: sous son impulsion, tous ces peuples qui se sont accaparés une parcelle de sa planète (“ici c’est à moi”) sont soudainement pris d’un irrésistible besoin de communiquer ou d’échanger. Cette Nature connaît un moyen infaillible pour unifier les humains: elle met ensemble les gens les plus improbables. Sous un prétexte ou un autre (économique, politique, etc.) des gens de partout migrent partout. C’est ainsi que, par exemple, Français et Arabes se retrouvent ensemble dans le même pays.
Les premiers contacts sont très surprenants: chacun voit plus facilement en quoi l’autre est différent de lui (habitude vestimentaire, culture, religion), ce qui l’amène dans un premier temps à se braquer davantage. Mais après 2-3 générations de cette cohabitation, tous sont forcés de voir que l’autre l’enrichit; ils s’apprécient l’un l’autre, tout en gardant leur spécificité propre (qui en fait des êtres uniques).
C’est “l’unité dans la diversité”.
3 commentaires:
on a à apprendre les uns des autres, quelle diversité dans l'Unité !!
Mais, il n'y a pas plus fataliste qu'un français!
Ce n'est pas mon observation, anonyme. En quoi un français est-il fataliste? Cette opinion d'un arabe m'intéresse au plus haut point. Et es-tu né en France?
JG
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