De nos jours, la Terre est devenue le “village global” qu’annonçait Marshall McLuhan dans les années 1970. Mais ce philosophe et sociologue canadien était aussi un théoricien de l’information: s’il a pu prédire cela c’est bien parce qu’il pressentait le rôle primordial que jouerait le développement des médias électroniques.
Il avait vu juste bien sûr, et aujourd’hui la télévision et internet ont rapetissé notre planète en rapprochant les populations du monde entier (c.a.d. en diminuant les distances qui nous séparent). Quelqu’un du Canada sait le jour-même ce qui s’est passé en Égypte aujourd’hui, envoie un courriel en France et reçoit une réponse le même jour (alors qu’il y a à peine 50 ans sa lettre aurait mis des semaines à franchir l’Atlantique).
Mais les médias électroniques ne sont pas les seuls à jouer un rôle important dans cette histoire. Sur Terre il y a 195 pays, chacun avec ses frontières pour contrôler qui (ou quoi) entre et sort de son territoire. Vu de l’espace cependant, la Terre n’est pas divisée en 195 pays et autant de frontières: les astronautes qui voient cette petite boule bleue ont TOUS une sorte “d’expérience mystique” à la vue de sa si belle unité, vue de là-haut.
Ce n’est pas une EXPÉRIENCE MYSTIQUE du tout: c’est la vision de la réalité telle qu’elle est. C’est nous sur Terre qui ne voyons pas les choses TELLES QU’ELLES SONT VRAIMENT (“Le monde est illusion” dit la spiritualité, ce qui veut dire que les choses nous APPARAISSENT autres qu’elles sont, COLORÉES –c’est le monde des APPARENCES). En montant là-haut les astronautes semblent avoir échappé à l’illusion générale (une ILLUSION, c’est quand la réalité est déformée). Mais pas besoin de devenir astronaute pour voir les êtres et les choses tels qu’ils sont vraiment (c.a.d. 100 fois plus beaux qu’ils nous APPARAISSENT): il suffit d’apprendre à regarder VRAIMENT (c’est ce que j’appelle CHANGER DE REGARD).
Le monde n’est pas pire, décadent ou je ne sais quoi: il est en train de changer, et nous assistons au phénomène. DEMAIN sera très différent d’AUJOURD’HUI. CE QUI NOUS ATTEND EST PLUS BEAU QUE NOS PLUS BEAUX CONTES DE FÉE.
Il n’y a que très accessoirement 195 pays dans le monde: en réalité il y a UNE planète Terre (tout comme il y a UNE humanité). Bien sûr qu’il y a de multiples pays dans LE monde-UN: ça le diversifie et l’enrichit (exactement comme notre corps, qui est formé de nombreux organes –chacun étant utile à quelque chose- mais le tout fonctionnant comme une unité).
Donc cette chère humanité, tout en étant formée de multiples pays, se prépare à fonctionner comme une unité. Nous sommes en plein dans les années difficiles –et très intéressantes. Mais comment cette unification se produira-t-elle? Nous savons que les médias électroniques y jouent un rôle prépondérant, mais sont-ils les seuls?
L’Homme voit tout à l’envers. En réalité, ce ne sont pas vraiment les médias qui vont unifier l’humanité. L’humanité est DÉJÀ une, mais comme on en est inconscient, grâce aux médias (entre autres facteurs), on s’apprête à en devenir conscient.
Outre les médias électroniques, d’autres facteurs s’apprêtent (ou ont commencé) à jouer un rôle prépondérant. Depuis une dizaine d’années nous sommes témoins de divers phénomènes (comme la mondialisation et l’agriculture globalisée) qui seront amenés à faciliter l’unification de l’espèce humaine.
Mais les êtres humains savent rarement ce pour quoi ils agissent (ou ce qui les pousse à agir). À travers ces actions, les pays et les individus sont en train d’être ligoté inextricablement en une seule masse humaine, condition nécessaire à une unification future (pour pouvoir agir sur 6 milliards d’individus, il suffit d’agir sur UNE humanité). Dans les deux cas suivants on a un exemple concret de l’enseignement du I CHING (Yi-King): “TOUTE CHOSE EN SE DÉVELOPPANT ENGENDRE SON CONTRAIRE” (tout comme le jour en se développant se change en nuit).
On appelle mondialisation le phénomène qui tend à regrouper les pays pour faciliter toutes sortes d’activités humaines (surtout économiques, mais parfois politiques) en levant les entraves au commerce (puisque présentement c’est l’économie qui fait avancer le monde). Officiellement l’ALÉNA (Accord de Libre-Échange Nord-Américain), le MERCOSUR (Mercado Commùn del Sur) pour l’Amérique du Sud, et l’EEE (Espace Économique Européen) ont pour but de faciliter et d’harmoniser l’échange de biens et services entre pays membres.
Mais si on voit réellement ce qui se passe (cf CHANGER DE REGARD plus haut), on ne peut que s’émerveiller de cela qui se sert d’une chose pour obtenir le contraire. De nombreuse compagnies, n’ayant comme seul objectif que d’accroître leurs profits, s’ouvrent de plus en plus aux marchés étrangers. Ce faisant elle contribuent (bien malgré elles) à accroître l’interdépendance de ces pays. Comme elles ne reconnaissent que leur profit, il faut une force opposée pour leur faire contrepoids. C’est le rôle des Altermondialistes.
Ce qu’on appelle l’Agriculture globalisée est un phénomène assez nouveau. De plus en plus d’hommes d’affaires de pays riches ou émergents achètent des terres cultivables dans d’autres pays dans le but de les exploiter et vendre la production dans leur pays. Au Québec de riches Chinois achètent des dizaines de terres agricoles, de même des Saoudiens en Éthiopie, des Indiens au Kenya, etc.
Évidemment, ça fait beaucoup de malheureux. Mais c’est parce qu’ils sont attachés aux choses du passé: demain ne sera pas une continuation d’aujourd’hui, ce sera complètement autre chose. Le paysan éthiopien qui cultive son lopin de terre comme il a vu son père le faire, et comme on fait traditionnellement depuis des centaines d’années, s’il voit le gouvernement saisir sa terre pour la vendre à un riche étranger, naturellement qu’il sera malheureux. Mais quoi, pour respecter la tradition d’hier on ne bâtira pas le monde de demain?
Ces hommes d’affaires étranger, qui n’ont que le profit en tête contribuent sans le savoir à créer une INTERDÉPENDANCE entre les pays. Il y a les pays riches et les pays pauvres; leurs relations sont simples: les premiers exploitent les seconds (c.a.d. une relation de dépendance). Et maintenant on voit quelques pays dits “émergents”, c.a.d. des pays pauvres qui ne sont plus si pauvres (donc beaucoup moins dépendants). Et comme ils n’ont sous les yeux que le modèle actuel, dès qu’ils ont la tête hors de l’eau, ils se hâtent d’exploiter les plus pauvres à leur tour. En fait, ils semblent fiers d’être passés d’exploités à exploiteurs.
Mais le Brésil, l’Inde et la Chine ne seront pas longtemps les seuls pays émergents: bientôt des dizaines d’autres “émergeront” à leur tour, et plus tard des dizaines et des dizaines d’autres pays. Qui fera vivre le modèle exploiteurs-exploités alors?
Comme on peut voir, l’idée de “marché global” (faire des profits à l’étranger) mène ultimement à une interdépendance totale, chaque pays considérant l’impact de ses actions sur les autres pays d’où, à moyen terme, une conscience d’espèce qui prévaudra sur l’hyper-individualisme actuel.
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