Selon l’ONU chaque année plus d'un million de personnes dans le monde mettent délibérément fin à leurs jours (dans plusieurs pays ce chiffre dépasse celui des accidentés de la route), et je ne dis rien du nombre de ceux qui tentent sans succès de se suicider. Certes, le phénomène n’est pas nouveau mais il a toujours été marginal, alors qu’à notre époque il a pris une ampleur sans précédent (même des adolescents sont si insatisfaits de la Vie que se tuer leur semble la seule solution).
Bien sûr, un peu partout on trouve des centres de prévention du suicide (lignes d’écoute, agences de soutien) et tous les psychologues s’efforcent de réduire le désespoir des personnes suicidaires ou de diminuer la douleur des proches survivants. Je ne suis pas psychologue, mon approche du suicide est philosophique: ce qui m’intéresse vraiment, c’est comprendre POURQUOI on en vient à s’enlever la vie.
Or le fait que des personnes décident de se suicider nous force à se questionner sur notre société et sur le sens qu’elle donne à la Vie. Ça peut sembler évident, mais personne ne se suicide parce qu’il est heureux; à part les cas de schizophrénie (minoritaires), c’est toujours dû à un grave problème psychologique ou une maladie qui cause une souffrance jugée intolérable. Alors le fait qu’il y ait de plus en plus de personnes qui se suicident devrait nous mettre la puce à l’oreille: il y a quelque chose de fondamentalement erroné dans notre société (autrement dit, le système social actuel n’engendre pas le bonheur); mon raisonnement est simple: 1) on ne se suicide pas si on est heureux, 2) de nos jours beaucoup de personnes se suicident, 3) donc la société d’aujourd’hui ne rend pas heureux. J’en conclus logiquement que puisque “la société d’aujourd’hui ne rend pas heureux” il faut absolument en changer (c’est précisément ce qui est en train de se faire).
Il est NORMAL que le sens que nous donnons à la vie soit restreint et restrictif puisque, quel que soit notre âge, nous faisons parte d’une humanité dans l’enfance, et on ne peut s’attendre à ce qu’un enfant comprenne la Vie comme un adulte. Ce qui serait intéressant cependant serait d’avoir un aperçu plus juste de la Vie; ça nous éviterait peut-être de faire des erreurs; d’autant plus qu’après tous ces siècles d’évolution, l’humanité a grandi; aujourd’hui elle n’est plus dans la petite enfance, mais dans l’adolescence (c.a.d. qu’elle est CAPABLE de comprendre beaucoup de choses sur la Vie si on les lui explique).
Une idée plus vraie et plus simple* de la Vie (mais difficile à admettre car encore étrangère à ce que nous savons –ou croyons savoir- de la Vie) devrait cependant être compréhensible pour toute une partie de la population: IL N’Y A QUE LA VIE, et rien d’autre; ce qui veut dire que la Vie est nécessairement éternelle, par définition. Il suffit de réfléchir: la Vie ne peut mourir sans cesser d’être la Vie et devenir par le fait même son contraire, la mort. Le corps physique meurt parce qu’il est devenu incapable d’être un support pour la Vie; alors elle le quitte, et comme elle ne peut pas mourir, s’en va ailleurs (dans un monde non-physique puisque notre corps physique n’existe plus); les “planètes mortes” ne sont pas mortes du tout, simplement elles sont incapables de manifester la Vie (un peu comme une terre désertique où aucun légume ne peut pousser). De même la Vie est PARTOUT; si nous sommes incapables de le voir, il faut apprendre, c’est tout.
* Les choses sont simples car naturelles, mais à cause de sa façon juvénile d’utiliser sa faculté mentale, l’Homme complique tout ce qu’il cherche à comprendre et le rend incompréhensible (ou difficilement compréhensible): ce qui est vrai étant TOUJOURS simple. Pour lui, par exemple, ce qui n’est pas vivant est mort; et comme il ne sait ni ce qu’est la Vie ni ce qu’est la mort, d’avoir dit cela n’explique rien. L’Homme ne comprend des chosesqu’une APPARENCE déformée de la réalité. Par exemple, si le feu détruit ma maison, je le trouve mauvais, et s’il cuit mon repas je le trouve bon; mais en RÉALITÉ, le feu n’est ni bon ni mauvais: il brûle, c’est tout.
Notre connaissance de la Vie est encore bien primitive (en fait il n’existe même pas de définition universellement reconnue de la Vie). Nous croyons qu’une personne est morte simplement parce que son corps physique est mort. Mais non, ce n’est pas comme ça du tout. Une personne dont le corps est mort, est parfaitement vivante et consciente, a des sentiments et continue de ressentir les choses, penser et raisonner, a tous ses souvenirs terrestres, aime encore les êtres qui lui sont chers, etc. Tout cela sur un autre plan d’existence, et la seule chose qu’elle n’a pas, c’est son corps physique
Il en découle qu’il est illusoire de s’enlever la Vie car elle est PARTOUT (dans tous les mondes, c.a.d. sur tous les plans d’existence). Comme le désespoir qui nous a poussé au suicide n’a pas été résolu, il est encore là, sauf que nous n’avons plus de corps physique pour pouvoir le résoudre (on ne peut résoudre un problème que sur le plan physique; sur les autres plans on est très vivant, mais il n’y a plus d’évolution/progrès et “on est comme on est”, c.a.d. que tous nos défauts et qualités sont encore là, mais on ne peut pas “s’améliorer”). On devra donc renaître sur Terre (oui, oui, renaître comme dans réincarnation*), revivre la même situation et la résoudre. On peut comparer cela à un élève qui abandonne l’école parce qu’il a des difficultés en classe; quand il réalisera que sans éducation il ne peut trouver que de petits bouleaux (pardon: boulots), il voudra revenir à l’école, et devra apprendre la matière abandonnée avant de monter de classe. On ne gagne rien à se suicider; ce n’est que partie remise, c’est tout.
* RÉINCARNATION. Toutes les religion du monde croient à une forme ou une autre de réincarnation, sauf trois: les trois religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme et Islam). Ces trois croient bien à la Vie éternelle, mais après la mort du corps seulement (et le bonheur éternel, il faut le mériter, sinon CLAC, punition éternelle); selon ces trois, une unique petite vie de 80 ou 100 ans déterminerait ton sort post-mortem pour l’éternité (un peu comme si, à l’école, on n’étudiait qu’un an seulement, et ceux qui réussissent, recevraient leur diplôme et seraient OK pour toujours).
Nous avons encore une manière juvénile de traiter un problème: par élimination. Nous raisonnons que si nous éliminons la Vie qui cause problème, du coup nous nous débarrassons du problème. Ça ne marche jamais parce que nous avons besoin du problème pour pouvoir le résoudre et ainsi progresser (plus de détails dans Les problèmes psychologiques et L’état sans problèmes). Il ne faut pas éliminer le problème mais le transformer (faire en sorte que ce ne soit plus un problème). Il faut apprendre à être heureux quelles que soient les circonstances.
Pour comprendre cette affirmation, il faut savoir que l’Homme a une façon particulière de progresser: en solutionnant des problèmes (tout à fait comme l’élève à qui le prof donne des problèmes à résoudre pour qu’il apprenne et puisse progresser). On n’a donc pas fini d’avoir des problèmes puisqu’on en a besoin pour pouvoir progresser (mais avoir un problème ne nous empêche pas du tout d’être heureux –si on sait comment). On peut croire qu’il y a des problèmes pires (ou plus douloureux) que d’autres. Mais comme toujours, c’est mal vu. Il faut savoir qu’un problème insoluble, ça n’existe pas, il y a TOUJOURS une solution (de même on ne verra jamais un prof donner des problèmes de 6e à des élèves de 1ère). Ce qui fait durer la situation, c’est qu’on ne voit pas comment la résoudre (c’est pourquoi j’ai souvent dit qu’il fallait CHANGER DE REGARD afin de voir notre problème autrement).
On entend souvent dire que tel problème pourrait arriver à n’importe qui, que c’est un hasard, etc. CE N’EST PAS EXACT. Nous ne sommes pas “n’importe qui”, chacun est unique et différent de tous les autres (et le hasard n’existe pas); si quelqu’un a tel problème plutôt que tel autre, c’est que c’est comme ça qu’il peut le mieux progresser, quelqu’un d’autre aura un problème différent. En fait, des problèmes (ou même de simples difficultés) tout le monde sans exception en a, c’est seulement plus facile à étudier chez celui qui s’enlève la vie, parce c’est un cas extrême, c’est tout.
Il faut savoir qu’aucun problème et qu’aucune difficulté ne nous appartient. Mais l’EGO en soi en fait une affaire personnelle (MON problème, MA difficulté). NON! Le problème existe bien, mais il n’est pas à MOI. D’ailleurs quand on réalise cela, la nature du “problème” change complètement et montre ce que c’est vraiment: de l’ÉNERGIE (tout comme il n’y a rien qui ressemble à SON corps, TON corps, MON corps; EN RÉALITÉ il n’y a que des atomes).
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