Lorsqu’on regarde une ville comme Montréal avec «les yeux du cœur», on est tout d’abord frappé par un climat d’étrangeté: des milliers d’anonymes allant je ne sais où, vont et viennent dans tous les sens. Si l’on regarde avec insistance cependant, des lignes de force se dégagent de cet ensemble bigarré, le chaos apparent change de visage, et on semble comprendre: ils ne courent pas au hasard, chacun vaque à ses affaires (simplement, comme les affaires, c'est partout, on a la sensation d’un va-et-vient ininterrompu); c’est comme un hasard programmé, un chaos logique, une sorte de non-sens plein de sens.
Une observation plus attentive révèle enfin la chose, et on se rend compte du progrès accompli (sous des apparences de déclin; bien sûr: c’est le déclin de ce qui est périmé pour faire place à ce qui veut venir). L’Homme avide de profit va disparaître de lui-même pour laisser place à l’Homme respectueux de son monde. Notre avenir plus heureux, il est sûr de venir; c’est maintenant le terrible.
Nous sommes tous prisonniers d’une routine insensée (= qui n’a aucun sens), enfermés dans un cercle vicieux qui tourne en rond (comme le hamster dans sa cage); dans ce cul-de-sac qui ne mène nulle part on n’a pas le temps de réfléchir. D’ailleurs réfléchir à quoi? Il faut travailler, gagner sa vie. Vite, vite, ça presse: on va manquer de temps. Notre vie est absurde. Mais combien voient cela?
On n’a pas le temps de le voir, n’est-ce pas: on est trop occupé à vouloir gagner sa vie (on croit même qu’il faut la gagner pour la mériter, comme si on n’a pas le droit de vivre gratis, juste pour le plaisir). «Ah, un rêveur! Il me faut un gagne-pain pour pouvoir mettre du beurre sur mon pain, môa, môssieu; on ne peut pas vivre sans travailler: c’est comme ça la vie». Et votre petit dernier, là, il travaille ou c’est son père qui lui permet de vivre? Si l’humanité comprenait qu’elle n’est qu’un tout petit pour son père (Dieu), l’Homme n’aurait pas besoin de travailler: comme un enfant, il s’en remettrait à son père pour tout ce qui le concerne.
Voilà le mot lâché: Dieu. De nos jours il est de bon ton de ne pas croire en Dieu, ça fait superstitieux; «pas besoin de Dieu, je peux me débrouiller seul, comme on grand; regardez: j’ai même un travail pour vivre. Je suis matérialiste et j’en suis fier». Peut-être que c’est le mot DIEU qui est mal compris. Imagine, ami, que tu es une goutte d’eau, et que tous les êtres humains (en fait TOUT ce qui existe) sont des gouttes d’eau. Ces gouttes d’eau ne sont pas nées un jour, comme ça, «de rien», n’est-ce pas; elles doivent leur existence à un immense océan. Cet océan est si immense qu’on n’en comprend rien. Alors les Hommes, qui aiment croire qu'ils comprennent, ont dit DIEU.
Mais attendez. Si on est comme une goutte d’eau qui vient de l’océan (qui est de l’eau aussi), ça veut dire que chacun de nous est de même nature que notre origine, donc potentiellement divin. On sait que le corps meurt (pour le moment, car il n’est pas encore divin), donc nous ne sommes pas notre corps, puisque nous ne mourons pas (tout comme l’océan primordial): il y a donc au plus profond de soi quelque chose que l’on ne connaît pas encore qui est de nature divine. C’est peut-être «l’âme», qui sait (encore un mot dont nous nous méfions –parce que nous ne savons pas encore ce qu’il signifie vraiment). Mais c’est formidable: chacun de nous est donc éternel et pleinement heureux, tout comme l’océan primordial dont il est issu. Alors il n’y a qu’à découvrir notre véritable nature, divine, puis en imprégner le corps afin que même lui bénéficie de nos qualités divines.
Reste une question. En se divisant en myriades de gouttes d’eau les caractéristiques divines de cet océan primordial se sont-elles divisées aussi, auquel cas chacun de nous ne représenterait plus qu’une infime fraction des qualités originelles? Il est facile de répondre à cette question si on se souvient que la division engendre –et permet- la multiplication (voir La sexualité). Et puis… la goutte d’eau est de même nature que l’océan, non? Seule la quantité varie. La quantité semble être importante pour nous parce que nous nous croyons petits et finis. Lorsque nous découvrons que notre véritable nature est divine, alors nous savons que nous sommes infinis, et la question ne se pose plus. La seule question qui reste est: comment faire pour que la vie (tout le plan matériel en fait) soit divine aussi?
Pour vouloir changer la vie, il faut la voir telle qu’elle est: absurde. En fait, lorsqu’on connaît la vie merveilleuse et harmonieuse qui attend patiemment de voir le jour, celle-ci paraît effectivement absurde, mais si nous attendons de voir que la vie est absurde pour la changer, nous risquons d’attendre longtemps. Ça ne se passera pas comme ça: c’est l’environnement qui va changer, et qui en changeant va nous forcer à changer aussi. De tous temps, c’est la modification des circonstances ambiantes (de l’environnement, donc des conditions de vie) qui ont déterminé les changements des animaux. Maintenant c’est le tour de l’Homme.
Mais avec l’Homme il y a une légère différence. IL PEUT COLLABORER (JUSQU’À UN CERTAIN POINT) À ÉDIFIER/MODELER/CHANGER SON ENVIRONNEMENT, et par là même, aider tout ce qui existe (minéral, végétal, animal). Bien sûr, ce n’est pas lui qui va se repentir de ses excès et de ses erreurs passées, pour coopérer avec la Nature (en fait on ne peut pas parler «d’erreurs», mais d’apprentissage de la vie de la jeune humanité). Et puis tout cela a été prévu de longue date et ne peut être que temporaire.
D’habitude je dis les choses (et au besoin je les répète), puis j’attends patiemment que le monde change. Mais là le temps presse; on ne peut pas dire comme ça presse. C’EST URGENT! Il n’y a pas une seconde à perdre. J’ai envie de te prendre par les épaules et de te secouer: «Éveilles-toi frère, ouvres les yeux, bon sang! C’est l’heure!» Regardes: ça va être le miracle de la Terre. Cette Terre chérie, adorée va se montrer sous son plus beau jour.
En fait, cette Terre n’a jamais cessé d’être belle et merveilleuse; c’est nous, les Hommes, qui sommes incapables de la voir telle qu’elle est en réalité (bien sûr: l’Homme ne sait pas voir la réalité des choses, mais seulement une APPARENCE de réalité). Pendant des siècles, des prophètes ont prédit une nouvelle humanité, mais c’était toujours pour plus tard. Et maintenant ça y est: le moment est arrivé. Maintenant nous allons voir. Qu’est-ce qui va se passer? On ne sait pas, n’est-ce pas. Ce sera comme une sorte de miracle, mais un miracle naturel.
Non pas que le monde va soudainement s’améliorer, devenir meilleur ou que sais-je. Vouloir améliorer le monde, le guérir de son réchauffement global: ça c’est vraiment l’aveuglement humain qui croit que s’il n’y fourre pas son nez, le monde ne sera pas aussi bien qu’il l’imagine (et son imagination est si petite et si pauvre; sa mère, la Terre en a mille fois plus). Le monde n’a pas besoin d’amélioration: il est DÉJÀ suprêmement beau, il faut seulement que l’Homme s’en aperçoive, c’est tout. C’est nous, les Hommes, qui allons ouvrir les yeux, et voir la Terre comme nous ne l’avons jamais vue: merveilleusement belle.
Tout cela n’est qu’un mauvais rêve. Éveilles-toi à la beauté du monde, frère.
1 commentaire:
C'est un joli playdoyer, je suis d'accord avec toi la vie est absurde mais c'est peut être à chacun d'entre nous de lui donner un sens à travers notre expérience et notre apprentissage. Merci de ton passage chez moi,tes écrits sont très interessants.
Je reviendrais en parler avec toi.
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