«Physis (ϕ́φύσις) est un des concepts fondamentaux de la philosophie grecque. Les Romains l'ont traduit par natura…» (Encyclopaedia Universalis). Bien expliquer ce concept dépasse le cadre de cet article; qu’il me suffise de dire ici que ce que les Grecs appelaient PHYSIQUE (et les Romains, NATURE) a très peu à voir avec ce que l’on entend aujourd’hui par ces mots. De nos jours le mot «physique» désigne le physique purement matériel, tandis que pour les anciens grecs ce mot indiquait les multiples plans d’existence qui forment l’univers (dont le plan matériel n’est que le plus bas).
De même les Romains utilisaient le mot natura pour désigner la nature universelle (dans tous ses plans d’existence), alors que de nos jours ce que nous appelons NATURE est en fait la nature matérielle.
Ça veut dire qu’un matérialiste dans l’antiquité (comme Démocrite) et un matérialiste d’aujourd’hui ont TRÈS PEU en commun. Autrement dit en à peine 3000 ans nous avons perdu énormément de connaissances qui étaient familières aux anciens (comme la notion de plan), et nous avons acquis une connaissance remarquable de la matière et de tout ce qui est matériel (pour les Anciens le plan purement matériel était si peu important qu’ils ne l’ont même pas étudié en profondeur –sauf les matérialistes, bien sûr).
Les nostalgiques déploreront évidemment tout ce que nous avons perdu. Mais c’est mal connaître le fonctionnement du merveilleux univers dans lequel nous vivons: pour nous permettre d’étudier le plan matériel, tous les autres plans nous ont été cachés de sorte qu’aujourd’hui nous connaissons très bien un unique plan: le monde matériel.
Il est évident que nous connaissons la structure de la matière mieux qu’aucun savant de l’antiquité; cela ne fait aucun doute (“Regardez comme nous avons progressé”). Mais le prix à payer est très élevé: perdre la connaissance de tous les autres plans. Aujourd’hui si nous voulons connaître quoi que ce soit de ces plans, il faut faire appel à la spiritualité (qui est moins précise que la science).
Il est vrai que les matérialistes d’aujourd’hui s’appuient sur la science alors que dans l’antiquité il n’y avait pas de science, seulement des connaissances empiriques (qui étaient moins précises que la science, quoique plus profondes, et qui variaient d’un “maître” à l’autre selon sa qualité).
On peut compenser ce manque en devenant familier avec les deux conceptions (science et spiritualité). Faire cela non seulement nous enrichit considérablement, mais en plus cela nous élargit l’esprit à un point difficilement imaginable: il devient assez vite évident que science et spiritualité ne sont pas opposées mais complémentaires (c.a.d. qu’elles se complètent l’une l’autre, et que nous avons besoin des deux pour une connaissance complète).
Aucun commentaire:
Publier un commentaire