SALUT AMI. Nous constatons que nous vivons de façon TRÈS individualiste dans nos magnifiques cités. Le clivage entre “les pays du nord et les pays du sud” nous semble de plus en plus artificiel: distinguer des pays riches et des pays pauvres est un non-sens, démocratiquement parlant (de la même façon que dans les sociétés occidentales tous les individus ont les mêmes droits, qu’ils soient riches ou pauvres); à mon sens cette distinction ne prouve qu’une chose: les pays riches s’enrichissent encore davantage en exploitant les pays pauvres, qui eux s’appauvrissent encore plus, et ça c’est intolérable.
Distinguer des pays riches et des pays pauvres n’est utile que d’un seul point de vue: économiquement. Pour tout le reste, c’est faux (une simple observation nous renseigne: il n’y a qu’UNE humanité, et nous en faisons partie). Si TOUS les individus font partie de (la même) humanité, il devrait être évident que l’avantage des pays riches est d’aider les pays pauvres (notre corps est composé de multiples organes, et lorsque l’un d’eux souffre, c’est tout le corps qui est malade, et en le soignant, c’est tout le corps –donc nous tous- qui se sentira mieux).
De nos jours une idée intéressante fait son chemin: beaucoup de personnes sentent que “nous sommes tous reliés” où que l’on soit sur Terre. L’idée est belle, et a tendance à rallier notre assentiment. Mais si c’est vrai, pourquoi et surtout comment sommes-nous reliés?
De toute évidence il n’y a pas un lien quelconque (chaîne ou corde) qui relie nos 6 milliards de corps à travers les pays et les continents, alors je n’ai d’autre choix que d’en déduire que c’est une chose non matérielle qui suscite cette idée; et puisque je ne suis pas conscient d’être relié aux autres, je suis forcé de constater que cette idée est quelque part en moi où je ne suis pas conscient.
L’Homme n’acquiert généralement ce sentiment “d’être relié” (ou sa première étape, la solidarité) que suite à une sorte de catastrophe (comme le tremblement de terre d’Haïti ou la crise financière grecque), ce qui tendrait à montrer que l’Homme a besoin de la leçon de la catastrophe pour sentir qu’il n’est pas seul et que “c’est ensemble qu’on est le plus fort”.
Des esprits modernes (= qui sont INCAPABLES de comprendre les anciennes prophéties) croient faussement que l’annonce de catastrophes desdites prophéties prédisent la fin du monde ou la fin de l’Homme, alors que c’est l’exact opposé: on peut être certain d’un grand bonheur pour l’humanité, mais comme l’Homme a besoin de la leçon de la catastrophe pour apprendre à être heureux –c’est sa nature binaire- alors inconsciemment il crée (ou attire) les conditions catastrophiques propices à lui faire chercher (et trouver) ce bonheur (un peu comme l’élève qui ne résout des problèmes –et donc apprend- que si on lui en donne à résoudre).
J’ai donc tout avantage à devenir conscient de cet état intérieur pleinement heureux qui est en fait le vrai moi (“plus moi que moi” dit littéralement la spiritualité), que le mental appelle “âme” et qui est encore inconscient chez l’énorme majorité. Bien sûr, si je ne crois pas à un état inconscient dont je pourrais devenir conscient, c’est parfaitement correct et tout à fait légitime; après tout, personne ne peut me forcer à être heureux: le bonheur n’a de valeur que si on l’acquiert librement, non?
Dans un de ses discours (à New York en 1999) le Dalaï Lama a dit: “Si on trace une ligne sur une plage, il y a automatiquement ceux qui sont de ce côté-ci et ceux qui sont de l’autre côté”. Une simple frontière a donc servi à distinguer NOUS et EUX parmi une foule de personnes sans distinction particulière. Pas de frontière qui sépare, disons, les Israéliens et les Palestiniens, et il n’y aurait plus ni Israéliens ni Palestiniens mais seulement des humains. Pourquoi un Américain est-il hostile au Nord-Coréen? Simple: parce qu’il se sent américain au lieu de sentir qu’il fait partie de l’humanité (tout comme le Nord-Coréen).
Mais les frontières existent, on le voit tous les jours. Pas seulement celles qui disent qu’on quitte Israël et qu’on entre dans Gaza, mais partout sur la Terre. En fait, s’il y a séparation entre les pays, c’est parce qu’il y a d’abord séparation dans notre tête (bien sûr: on bâtit le monde comme on est). Alors ceux qui disent qu’on a le monde qu’on mérite ont peut-être raison: après tout, ce monde, il est bien tel qu’on le fait, non? C’est NOUS, et nul autre, qui l’avons fait ainsi.
Bien sûr, ce n’est pas Robert (ni Armand, ni Lucie) qui a créé un monde de violence, de haine et de crime, c’est l’humanité dans son ensemble; Robert, Armand et Lucie sont des INDIVIDUS de l’espèce Homo sapiens (des membres de cette humanité). Puisque Robert vit dans les conditions que des milliers d’autres ont bâti, il devrait être évident qu’il dépend tout à fait d’eux: s’il dépend d’eux, c’est tout à son avantage de voir à ce qu’ils soient passablement heureux car alors ces autres ne bâtiront pas le monde irrespirable dans lequel il étouffe. Et comme “chacun dépend de chacun” et que personne n’est parfait, il n’est pas surprenant qu’on vive dans un monde imparfait.
“Mais comment moi, qui ne suis qu’un petit individu, peut-il espérer rendre les 6 milliards d’autres individus passablement heureux afin que nous ayons tous un environnement plus harmonieux? Je le voudrais bien mais je ne suis même pas heureux moi-même, alors les autres…” Il y a un défaut dans ce raisonnement, et si j’attends d’être heureux pour passer le surplus aux autres, je risque d’attendre longtemps: je ne serai JAMAIS heureux de cette façon.
Par contre, si je développe l’habitude du “RENDRE HEUREUX REND HEUREUX”, tout concourt à mon bonheur: il n’y a pas de circonstances contraires. Simplement, je ne me préoccupe pas du tout de comment je me sens (je suis peut-être heureux, peut-être pas; ça n’a pas d’importance: je ne m’en occupe pas car ça ne me regarde pas). Si je fais cela tous les jours, je serai BIENTÔT débordé de bonheur. Mais attention: il faut faire cela AVEC TOUT LE MONDE, pas seulement avec mes proches. Pour récolter des patates, il faut d’abord en semer, et pour espérer récolter du bonheur, il faut d’abord que j’en sème (“Fais aux autres ce que tu aimerais que les autres te fassent”).
Plus facile à dire qu’à faire? C’est vrai. Il s’agit de cesser de croire que je sais qui je suis (quelqu’un de petit et limité –comme l’est mon corps) et de trouver “qui je suis vraiment”: une personne vaste comme l’univers et à qui rien n’est impossible. Réaliser cela n’est jamais facile (mais c’est tout à fait naturel par contre). Et le résultat vaut cent fois l’effort investi. Et puisqu’au départ j’agis de façon individualiste, j’ai tendance à croire que je suis seul pour faire cette découverte. Mais c’est complètement faux (plus, plus tard). Qu’il me suffise de dire que je ne suis qu’un bébé de l’évolution, et on ne laisse pas un bébé seul, n’est-ce pas?
“Le mental fut une aide, le mental est l’obstacle”, écrivait Sri Aurobindo il y a une centaine d’années (dans ses “Pensées et aphorismes”). Le mental de l’Homme lui a permis de prendre la tête de l’évolution et de dominer partout, mais c’est maintenant un boulet qui l’empêche d’avancer (du moins toute une partie de l’humanité; mais c’est une partie qui ne cesse de croître).
Alors il devient évident que “nous sommes tous reliés”. On constate à tous les niveaux une complète INTERDÉPENDANCE. Le monde d’aujourd’hui est très différent de celui d’il y a à peine quelques dizaines d’années où l’idéal était d’être autonome et indépendant. Aujourd’hui tout nous fait sentir que nous sommes tous interdépendants: une certaine grippe, dite aviaire, se déclare en Asie du sud-est, et vlan, tous les pays du monde prennent des précautions; la Grèce peine financièrement et tous les pays d’Europe comprennent la nécessité de l’aider. Si l’Iran prépare la bombe, ça me regarde, moi Canadien, car c’est MA planète aussi: il n’y a qu’UNE Terre, et si un pays risque de l’abîmer, je ne peux pas le tolérer. S’il y a une énorme marée noire dans le Golfe du Mexique, je ne peux pas dire: “Bah! C’est à des milliers de kilomètres”; non, c’est MA planète, MON environnement, et je veux le préserver.
Et je ne suis pas seul à penser comme cela: des millions de personnes dans tous les pays ont à coeur de préserver leur planète (NOTRE planète à tous), et ceux qui par cupidité ne recherchent que leur profit sont très mal vus; ce sont des retardataires qui n’ont pas encore compris que
nous sommes tous reliés
1 commentaire:
Ma résolution de janvier 2010 était de passer moins de temps sur le web, ce que j'ai fait, mais cela veut dire que je lis moins les blogues aussi. Ce matin, je suis heureuse de te lire et de découvrir encore cette belle profondeur.Merci de te partager...
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