On dit que L’HOMME EST UN ANIMAL SOCIAL. Pour l’ANIMAL j’ai mes doutes, mais SOCIAL, c’est absolument certain. Je me suis penché sur cette question, et ce que j’ai découvert est si significatif que je veux t’en faire part, ami. Ma recherche a porté sur une caractéristique humaine qui a toujours existé, mais qu’Internet fait ressortir: son extrême sociabilité.
J’ai appris entre autres qu’il existe plus de 200 sites web consacrés à permettre à ces messieurs-dames de communiquer par clavier interposé. De ce nombre, les deux sites de loin les plus utilisés (Facebook et MySpace) sont basés aux USA et dépassent les 500 millions d’utilisateurs chacun. Les autres sites de réseautage social (social networking) font piètre figure avec seulement (!) quelques dizaines de millions de membres chacun. Le service de miniblog Twitter (litt. “celui qui gazouille”) ne récolte qu’un maigre (!) 190 millions d’utilisateurs mais est le site de réseautage social qui connait la croissance la plus rapide.
Quant à Blogger, je dirais qu’il s’en sort honorablement. Bien sûr ce n’est pas un géant comme MySpace, mais il a une qualité importante pour moi: il n’y a pas de pub (sur Myspace il y en a plusieurs à chaque page). Lancé par Pyra Labs et acheté en 2003 par Google, la pub y est volontaire, et n’est gérée que par AdSense (qui appartient aussi à Google). Moi qui déteste toute forme de pub non sollicitée ou imposée, ce dernier point a été déterminant dans mon choix.
De nos jours, notre style de vie archi-individualiste et l’invention d’Internet ont tendance à mettre en valeur une chose qui n’existait pas il y à peine quelques dizaines d’années: les relations virtuelles. C’est ainsi que des individus qui ne se sont jamais rencontrés, souvent même éloignés géographiquement, communiquent entre eux sans autre but que le simple plaisir de communiquer/échanger.
Remarquons tout d’abord le besoin vital qui pousse tout individu à communiquer avec ses semblables (les rares personnes qui ne le font pas sont considérées comme asociales). Ce besoin est si fortement ancré en nous que quelqu’un qui n’a personne avec qui communiquer conversera avec son chat/chien. De nombreuses personnes ont déjà remarqué cette caractéristique humaine; si c’est envisagé de la bonne façon cependant, c’est susceptible de nous faire faire un grand pas en avant dans la connaissance de soi.
Nous savons que l‘humanité est formée de 6 milliards d’individus. Mais est-ce que ça veut-dire quelque chose? Et si oui, quoi? Pour le comprendre, la comparaison avec notre corps peut être avantageuse. Notre corps est formé de multiples organes, mais fonctionne comme une unité: on peut donc dire que chaque organe concourt au bien-être de l’ensemble, et ainsi on peut agir librement, sans contraintes corporelles (une mauvaise santé par exemple). Mais si chaque organe agissait selon sa volonté propre, sans tenir compte des impératifs du corps, il ne faudrait pas s’étonner que celui-ci soit souvent malade, entravant du même coup l’aisance de nos actions.
Si nous reportons notre attention sur la relation individu/humanité pour l’examiner, nous ne pouvons pas ne pas remarquer l’évidente contradiction de cette situation illogique. Quoi? Tous ces individus n’agissent pas pour le bien de l’espèce mais pour leur bien propre? (Enfin… ce qu’ils appellent leur bien). Pas étonnant que ça aille si mal, et que haine, violence et crimes affligent encore l’humanité.
Le remède est évident (et s’il n’est pas simple, c’est pourtant LE SEUL si nous ne voulons pas disparaitre en tant qu’espèce –et si l’espèce disparait, l’individu disparait automatiquement): nous débarrasser de la frontière invisible qui sépare (et isole) chaque individu de tous les autres, c.a.d. l’ego. Mais il y a peut-être un problème. L’ego a été très utile pour distinguer un individu d’un autre dans cette masse anonyme qu’est l’espèce; alors si je me débarrasse de l’ego, est-ce qu’on me distinguera encore de Richard ou Bernard? Est-ce que je ne retournerai pas à l’indifférenciation originelle? Eh bien, non, aucun risque puisque mon individualité est DÉJÀ formée –depuis longtemps (tout comme enlever l’échafaudage lorsque l’édifice est terminé ne détruit pas cet édifice).
Au contraire, l’ego me SÉPARE des autres, alors travailler à me débarrasser de l’ego, c’est travailler à éliminer ce qui m’isole des autres. Autrement dit, sans ego je ne suis plus un petit individu tout seul dans son coin, je peux être celui-ci, celui-là, celui que je suis et tout le monde. Un individu est tout petit, et maintenant, sans ego, je me suis agrandi à la dimension de l’immensité. L’impression est d’avoir perdu quelque chose qui me limitait.
Et pas de limite veut dire que tout est possible.
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