Plus l’Homme étudie la Nature, plus il comprend qu’elle tend vers l’équilibre en toute chose et fait preuve d’une harmonie qui lui est inconnue, bref qu’elle est très sage (si inconnue que certains croient que c’est une sorte de compétition et parlent de “loi de la jungle”).
Il serait donc éminemment avantageux pour l’Homme qui veut bénéficier de cette harmonie d’étudier la Nature avec des yeux neufs et de se soumettre à elle. Mais ce n’est pas ce que nous voyons autour de nous: l’Homme semble croire qu’il ne peut se développer qu’en forçant la Nature à reculer (c.a.d. qu’il agit CONTRE la Nature, et comme en réalité il fait partie de la Nature, aller contre elle c’est aller contre lui-même). L’Homme croit toujours qu’il peut faire mieux que la Nature. Alors il agit, ne ménage aucun effort, et la Nature, très obéissante, s’adapte patiemment à l’action de son enfant humain. Le résultat est catastrophique, nous le constatons aujourd’hui: la Terre (notre SEUL ET UNIQUE environnement) s’est beaucoup dégradée (comparé à ce qu’elle était à l’origine).
Voyons un peu: un homme cultive une terre en friche et en fait un très beau potager, il voit un arbre et en tire un meuble élégant. L’Homme, c’est l’éternel améliorateur de la Nature. Mais donnez-lui une planète, et il l’enlaidira. J’en conclus qu’il est capable de COOPÉRER avec la Nature; s’il est si brouillon avec la Terre, c’est qu’il ne la connaît pas suffisamment (c’est comme un homme nouvellement marié: maintenant il a toute la vie pour apprendre à connaître sa nouvelle épouse –et on ne peut connaître sans aimer). Donc la Terre n’est pas devenue plus belle depuis qu’un certain Homo sapiens a jeté un regard pensif sur elle; au contraire, elle est plus laide et plus pauvre. Nous le constatons aujourd’hui. C’est un bilan et il n’est pas très beau. Mais la situation n’est pas désespérée.
Il suffit de changer d’attitude (donc de comportement), de respecter la Nature qui, très accommodante et avec une souplesse dont son enfant humain n’est pas coutumier, retrouvera son équilibre. C’est même ce qui est en train de se faire: partout une vague écolo (et là je ne parle pas d’un parti politique) s’empare de populations entières, des gens de toutes origines et de beaucoup de pays se prennent à considérer la Terre d’un autre oeil, de sorte qu’on peut dire que “la nouvelle attitude est dans l’air”: on respire et c’est cela qu’on respire.
L’expression CHANGER DE REGARD implique que notre façon habituelle de voir les êtres et les choses est inadéquate, limitée et qu’elle pourrait être meilleure (sinon pourquoi parler d’en changer?) Ce n’est pas plus difficile que d’adopter un nouveau comportement. Bien sûr, comme toute chose nouvelle qu’on veut apprendre (piano, dessin, etc), il y a toute une familiarisation à acquérir, une habitude à prendre. Et ça c’est long (souvent des années): on ne devient pas un “sage” du jour au lendemain (pas plus qu’on ne devient chirurgien ou pianiste du jour au lendemain). C’est très naturel par contre puisqu’on a tous ce qu’il faut pour cela.
Ce qui m’amène tout naturellement à partager un secret avec toi. Toute chose a deux aspects: un côté positif ET un côté négatif, et tantôt on voit l’un et tantôt l’autre; on croit alors que les choses sont successives, ce qui fait qu’on connaît une sorte d’alternance: parfois on a des moments heureux, mais c’est suivi de moments malheureux. Et dès lors que ça alterne, c’est un bonheur LIMITÉ. Or le bonheur CONSTANT, PERMANENT existe (même si peu le connaissent encore). C’est ici que se situe mon secret:
Les deux aspects coexistent SIMULTANÉMENT. Tantôt on voit le visage souriant de la chose (alors on est heureux), et tantôt la chose nous apparaît grimaçante (et on est malheureux). Tout cela POUR LA MÊME CHOSE. Ce qui fait qu’on peut être heureux en tout temps. Et “changer de regard” veut tout simplement dire apprendre à ne voir que le côté souriant des choses.
Attention: je ne suis pas du genre à se mettre “la tête dans le sable” pour ne pas voir ce qui ne lui convient pas, ni ne suis partisan de la pensée magique. À cet égard je suis plus réaliste (= qui voit la réalité) que beaucoup. “Ne voir QUE l’aspect positif des choses” ne rend pas aveugle à l’aspect négatif: on devient plus heureux, pas plus stupide!
Mais c’est FORMIDABLE! Ça change TOUTE notre vie. Nous croyons que le monde est rempli de haine, de violence et de crime. Mais c’est MAL VU: ce n’est que le côté négatif. Il y a aussi tout l’aspect positif: le monde est plein d’amour, de joie et d’harmonie. Et c’est SIMULTANÉ, les deux aspects sont là en même temps, comme plaqué sur la chose. Et TOUTE la vie change. Extraordinaire! Merveilleux! Et cette JOIE, ce BONHEUR! Tout change, tout: on croyait la Terre polluée, mais ce n’est que l’aspect négatif: en réalité la Terre est aussi belle qu’à l’origine. C’est cet aspect de beauté qui m’a frappé (je suis TRÈS sensible à ce qui est beau).
J’habite Champfleury, un développement résidentiel habituellement tranquille du quartier Ste-Rose (près du centre de Laval). Ce matin je fus réveillé à 7h par le bruit de construction d’un nouveau chantier sur la rue d’à côté. En allant à la fenêtre j’ai regardé le ciel: c’était tout juste le lever du soleil, ça et là de rares bandes de nuages gris pâles nimbés de lumière dorée s’effilochaient dans une immensité d’un bleu azur au dégradé plus pâle lorsqu’il touchait la terre, un jeune soleil perçait à l’horizon, décidé à naître; je suis resté de longues minutes devant cette fenêtre à regarder ce fabuleux spectacle. Puis je suis allé aux toilettes et l’instant magique a disparu. Ça m’a donné à réfléchir.
Nous vivons continuellement entourés de la beauté époustouflante que nous offre la Nature, et nous ne le voyons même pas. Nous ne voyons et n’entendons que l’Homme. Autrement dit, l’Homme est si plein de lui-même que ça l’empêche de voir que la Nature est incroyablement belle. Tout se passe comme si plus on est intelligent, moins on voit que le monde est beau (pour l’instant: ce ne sera pas toujours comme ça). Je remarque une chose incohérente: l’Homme (qui fait partie de la Nature) s’est développé de telle façon, que s’il veut prendre de l’expansion, il doive agir contre cela même d’où il tire son existence. Ça m’a paru d’une ironie extrême (comme si un arbre ne pouvait pousser des branches qu’en détruisant ses racines).
Autrement dit, l’Homme, en voulant contrôler lui-même le façon dont il se développe (voir Le contrôle et Le lâcher prise), représente une menace pour la Nature. Alors elle se défend, naturellement: de nos jours (plus qu’à aucune autre époque) nous constatons de multiples dérèglements climatiques (réchauffement global, trou dans la couche d’ozone, bouleversement des saisons, El Niño), et une augmentation des événements catastrophiques (multiples tremblements de terre, inondations, incendies de forêt, éruptions volcaniques).
Il ne faut pas voir là le signe d’un “châtiment divin” comme disent ceux qui annoncent la fin du monde, mais le signe que l’Homme a une façon catastrophique de vivre (une façon de vivre qui CRÉE/APPELLE la catastrophe). Heureusement, l’Homme est éminemment évolutif: il sera amené à constater le résultat catastrophique de ses propres actions et contraint de modifier son comportement, ce qui sera bénéfique pour lui (à long terme).
Mais ce n’est pas tout. Comme le Suprême (que beaucoup appellent “Dieu”) est tout ce qui est suprême en nous (beauté, joie et amour SUPRÊMES) et que l’Homme a évacué ce SUPRÊME de la Terre, il est NORMAL que ces qualités suprêmes et très désirables n’y soient plus (pour lui). Ça ne veut pas du tout dire que la Terre est “une vallée de larmes” et “un lieu où nous expions le péché de notre ancêtre, Adam” comme l’enseigne une certaine religion, ça veut dire que puisque l’amour, la joie, etc. sont de toute évidence absentes de notre vie, nous devons changer d’attitude envers les choses et les êtres. Certains s’efforcent de méditer pour s‘élever en conscience afin de percevoir la beauté suprême là-haut, alors qu’elle est là, tout autour d’eux. Cette beauté, elle n’est pas invisible, n’est-ce pas; partout où le regard se porte il n’y a qu’elle, mais on est incapable de le voir. Comme si on vivait en enfer, alors que le paradis est tout autour; alors on souffre, naturellement. C’est triste, infiniment triste.
Il y aurait si peu à faire pour changer tout cela: toute cette beauté qui nous entoure, ce n’est pas comme s’il fallait la créer de toutes pièces (comme croient les matérialistes) ou comme s’il fallait aller très loin au bout de la conscience pour la découvrir (pensent les spiritualistes); et puisqu’on ne la voit pas, il faut apprendre à la voir, c’est tout. IL FAUT S’ENTRAÎNER À VOIR LE monde (celui où nous vivons) TEL QU’IL EST VRAIMENT (et non tel que nous PENSONS qu’il est).
D’où les expressions “changer de regard” et “voir autrement”, ce qui implique une attitude très différente de maintenant, une attitude “autre” qui appelle et engendre un comportement très différent. Quelle est cette “nouvelle attitude”, voilà qui serait intéressant à savoir car cela nous garantirait de percevoir cette beauté partout autour de nous (y compris dans les autres); voir toute cette beauté partout nous remplirait de joie; si nous sommes pleins de joie, il est impossible de ressentir de la colère: nous sommes donc sereins du matin au soir, et tous les contacts sont source de joie; tout à fait comme lorsqu’on se promène au milieu d’un jardin de fleurs: même l’Homme le plus colérique perd sa colère, la beauté et l’harmonie du lieu ne peuvent que lui apporter calme et joie.
La religion situe le paradis dans un hypothétique au-delà tandis qu’elle considère ce monde où nous vivons comme “une vallée de larmes” où nous expions la faute d’Adam (un ancêtre si lointain que personne ne le connaît). Et si nous avions tout faux? Si l’Homme avait reçu cette Terre en héritage (un peu comme une terre arable dont on hériterait) pour voir ce qu’il pouvait en tirer? Si la Terre s’était dégradée simplement parce que l’Homme n’en avait pas pris soin adéquatement (comme on prend soin de quelque chose qu’on aime)? Alors c’est simple: apprenons à la “cultiver” et elle deviendra belle au-delà de nos rêves les plus fous. Mais on ne s’improvise pas cultivateur: il faut apprendre.
Puisque tous cherchent à être heureux, POURQUOI n’y a-t-il pas plus de gens heureux (PLEINEMENT heureux) alors? Se pourrait-il que nous cherchions le bonheur là où il n’est pas? Ou que nous cherchions de la mauvaise manière? N’est-il pas étrange que tous les individus de notre espèce sans exception s’efforcent d’être heureux et recherchent le bien-être du jour de leur naissance au jour de leur mort (connais-tu quelqu’un qui s’efforce de se sentir mal dans la vie)? On peut d’ores et déjà en déduire deux choses. La première ressemble à une lapalissade: nous cherchons à être heureux parce que nous ne le sommes pas. L’autre est une sorte de preuve par l’absurde: puisque notre façon de vivre de toute évidence ne mène pas au bonheur, force nous est d’en déduire que c’est une autre manière de vivre qui y mène.
Cet “autre regard” n’est pas réservé à quelques “sages” par siècle, n’est-ce pas; nous avons tous ce qu’il faut pour cela. Il n’est pas nécessaire non plus de méditer (si on médite, on peut continuer, mais ce n’est pas nécessaire). Ce qui est nécessaire, par contre, c’est de CHERCHER (et la méditation est UNE des nombreuses façons de chercher). Pourquoi s’asseoir les jambes croisées 30 minutes dans un coin? Pour apprendre à élever sa conscience vers le “Suprême”? Mais le “Suprême” est aussi sur Terre 24 hres/jour (pas 30 min.)
Notre façon de vivre mène à la catastrophe, il est urgent d’en changer. Qu’est-ce qui amène la nouvelle attitude? En fait, c’est une sorte d’aspiration, de besoin qui se développe à mesure qu’on le nourrit (tout comme quelqu’un qui va se noyer n’a besoin que d’une chose: de l’air). Évidemment, personne n’a une telle intensité d’aspiration dès le départ: ça se développe au fur et à mesure de notre recherche. Le BESOIN peut aussi naître d’une sorte d’effort ou de volonté à se sortir d’une situation qu’on juge trop difficile. Par exemple, on peut sentir fortement que la vie est trop dure “pour nos pauvres capacités”, et soudain, sans raison apparente, se sentir plein d’une joie inexplicable. Ou encore, être dans une situation difficile, et tout d’un coup, sans qu’on sache pourquoi, ressentir une grande joie. (J’expliquerai un jour l’origine de cette joie “inexplicable”; qu’il me suffise de dire aujourd’hui que cela peut arriver à tout le monde)
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