Un article du 13 février 2011 consacré à Wikileaks dans The Mountaineer (du Vermont, USA) pose la question: “Is Revealing Secret Information Dangerous?” (Est-il dangereux de révéler des informations secrètes?) Mon point de vue étant le progrès de l’humanité, et non la suprématie de telle ou telle nation sur les autres, on peut résumer ma pensée sur ce sujet à: “si on veut un monde plus vrai, il faut cesser de se cacher des choses”. C’est dire que je suis en faveur d’actions comme celles de Wikileaks (malgré le passé apparemment trouble de son cofondateur, Julian Assange).
Cette photo de NYMAG.COM montre un Julian Assange au regard méfiant (avec raison puisque toutes les polices du monde le recherchent, même si TIME et LE MONDE en ont fait une des personnalités de l’année); mais qui donc est celui dont nous ignorions jusqu’au nom il y a à peine un an?
Une simple recherche sur Google me renseigne: “Julian Paul Assange, né le 3 juillet 1971 à Townsville en Australie, est un informaticien et cyberactiviste australien. Il est surtout connu en tant qu'éditeur en chef et porte-parole de WikiLeaks”. Bon, j’en sais un peu plus, mais je ne suis pas vraiment plus avancé: quelles sont ses motivations?
Selon Assange les États sont, d’une part, en mesure de contrôler une grande partie des communications de leurs citoyens, et tentent, d’autre part, de garder secrets de larges pans de l'information dont ils disposent. Ayant constaté cela, Assange estime que les innovations technologiques proposées par Internet offrent désormais la possibilité d'inverser cette tendance en protégeant les informations à caractère personnel des citoyens (ce qui est susceptible de restreindre fortement le contrôle qu’exercent les États sur leurs citoyens), et de systématiquement divulguer des connaissances dont disposent les pouvoirs publics. «L’organisation de fuites constitue une action intrinsèquement anti-autoritaire» déclare Julian Assange.
Bon, ça m’explique pourquoi les gouvernements ne le portent pas dans leur coeur (aux USA le lt-colonel Ralph Peters a même déclaré qu’on devrait abattre ce cyber-terroriste): il publie ouvertement des choses que ceux-ci aimeraient garder secrètes afin de mieux nous contrôler ou d’agir à leur guise. De toute évidence Big Brother est parmi nous, et Wikileaks tire la sonnette d’alarme. Ce qui m’amène à parler de Wikileaks. Fondé en 2006, ce site Web lanceur d'alerte (whistle blower), publie des documents confidentiels de nature politique et sociétale; son objectif déclaré est de favoriser les fuites d'information, tout en protégeant ses sources.
Il faut savoir que Wikileaks ne va pas chercher les textes et vidéos confidentiels (ce n’est pas une entreprise d’espionnage); il se contente de publier ceux qu’il reçoit (de sources aussi variées que nombreuses). En fait, ces sources d’informations proviendraient de tous les pays et seraient apparemment si nombreuses que Wikileaks n’a que l’embarras du choix. Ça veut dire que ceux qui s’organisent pour que ces documents “confidentiels” soient connus, c’est monsieur et madame Tout-le-monde qui ne supportent plus de voir des injustices, des horreurs, et même des meurtres d’innocents (comme dans le cas des USA en Irak); et des gens comme ça, il y en a beaucoup et il y en aura de plus en plus.
On peut se demander s’il est dangereux de rendre public ces documents secrets. La réponse est oui, extrêmement dangereux… pour tous ceux qui ont BESOIN du secret pour réussir leur petit business secret. Bien sûr, ceux qui font travailler des espions risquent peut-être de les perdre. Mais pour nous tous, ce n’est pas dangereux du tout, au contraire: on a davantage de connaissances sur le fonctionnement de NOTRE monde. C’est un peu comme un combat entre l’ombre et la lumière: ceux qui vivent dans l’ombre, haïront un organisme comme Wikileaks, naturellement.
De nos jours de plus en plus d’économistes constatent qu’il y a une asymétrie d'information entre les autorités gouvernementales et les citoyens, et Wikileaks s’est donné pour mission de corriger les défauts d'une telle asymétrie en révélant les incohérences de ce système. Il s’est fait connaître en 2010 en publiant 400,000 documents “confidentiels” américains sur la guerre en Irak; c’est ainsi qu’on a appris qu’ils ont tué 66,000 civils Irakiens. Attention, c’est grave: un civil, c’est un monsieur ou une madame comme toi et moi (JE suis un civil et TU es un civil).
Depuis sa fondation il n’a pas cessé de “jeter des pavés dans la mare” de ce monde dans lequel nous vivons, et qui nous apparaît de plus en plus suffocant (du moins pour beaucoup d’entre nous). J’emprunte ces renseignements à Wikipedia:
2006 Consignes d'assassinat en Somalie
En décembre 2006, le cheikh Hassan Dahir Aweys aurait ordonné de faire assassiner des membres du gouvernement somalien par des hommes de main. Lorsque cette information fut diffusée, Wikileaks précisa que cela pouvait être une désinformation de la part des États-Unis.
2007 Corruption et détournements au Kenya
En août 2007, lors d'une élection, le candidat soutenu par l’ex-président Daniel Arap Moi, donné comme favori, a finalement perdu avec une différence de 10 % à la suite d'une fuite publiée par WikiLeaks dénonçant des détournements de fonds. Cette affaire a valu à Julian Assange le prix Amnesty International (New Media) en 2009.
2008 Banque suisse Julius Bär
En janvier 2008, WikiLeaks a publié des documents de la banque suisse Julius Bär, notamment les relevés bancaires d’environ 1 600 clients qui avaient un compte dans une filiale aux Îles Caïmans.
Accord commercial anti-contrefaçon
En mai 2008, des documents de travail relatifs à la rédaction de l'Accord commercial anti-contrefaçon sont publiés par WikiLeaks, y braquant l'opinion publique.
2009 Affaire Dutroux
Le 17 avril 2009, WikiLeaks a dévoilé l'intégralité du procès de l'affaire Marc Dutroux, le pédophile belge, en particulier le résumé de ses auditions. Il s'agit des 1 235 pages de synthèse de l'enquête destinées au juge d'instruction, dossier toujours couvert par le secret d'instruction. L'origine de la fuite serait le journaliste luxembourgeois Jean Nicolas, qui a couvert l'affaire et qui avait comme beaucoup de ses confrères accès à l'ensemble des documents.
Banque Kaupthing
Le 22 juillet 2009, peu de temps avant l'effondrement du système bancaire, WikiLeaks a dévoilé des prêts de sommes anormalement élevées et des effacements de dettes, accordés par la banque Kaupthing au profit de particuliers privilégiés. Ces derniers ont été poursuivis et la législation nationale a évolué, visant à faire de l’Islande un «refuge» pour la liberté d’expression.
Climategate
Le 21 novembre 2009, WikiLeaks a dévoilé des fichiers contenant des courriers électroniques et des programmes provenant du Climatic Research Unit, utilisés par la suite pour accuser les climatologues concernés par les emails de manipulation et destruction de données et pour discréditer la thèse du réchauffement climatique anthropique dans son ensemble bien que des enquêtes indépendantes ultérieures aient clairement démenti ces accusations.
2010 Raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad (Article détaillé : Raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad).
Le 5 avril 2010, WikiLeaks a publié une vidéo de l'armée américaine montrant deux photographes de Reuters, tués par un hélicoptère Apache, lors du raid aérien du 12 juillet 2007 à Bagdad. Cette publication marque le début de la célébrité mondiale du site Internet, jusqu'alors moins connu du grand public que ses propres fuites.
Afghan War Diary (Article détaillé : Afghan War Diary.)
Le 25 juillet 2010, en collaboration avec The Guardian, The New York Times et Der Spiegel, WikiLeaks rend publics les War Logs, 91 000 documents militaires américains secrets sur la guerre en Afghanistan. Le porte-parole du site a affirmé que certains des documents pourraient permettre de prouver d'éventuels crimes de guerre. Ces documents sont présentés comme témoignant notamment du double jeu qu'aurait joué le Pakistan, ainsi que des efforts pour dissimuler le nombre de victimes civiles.
Iraq War Logs
Le 23 octobre 2010, après avoir donné une avant première aux journaux Le Monde, The Guardian, The New York Times et Der Spiegel, aux télévisions Al Jazeera, SVT, Channel 4 et aux sites Bureau of Investigative Journalism, Iraq Body Count et OWNI, WikiLeaks a mis en ligne 391 832 documents secrets sur l'Irak, portant sur une période du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2009, et révélant, notamment, que la guerre avait fait environ 110 000 morts pour cette période, dont 66 000 civils, et indiquant que les troupes américaines auraient livré plusieurs milliers d'Irakiens à des centres de détention pratiquant la torture.
Cablegate (Article détaillé : Révélations de télégrammes de la diplomatie américaine par WikiLeaks)
Le 28 novembre 2010, WikiLeaks commence la révélation de télégrammes de la diplomatie américaine. Par cette opération baptisée «Cablegate» par les médias anglo-saxons, plus de 250 000 documents sont révélés. Leur publication est relayée par cinq grands journaux partenaires du site, dont Le Monde. Selon le New York Times, ces notes «offrent un panorama inédit des négociations d'arrière-salle telles que les pratiquent les ambassades à travers le monde». Toutefois, de nombreux acteurs (gouvernements, institutions internationales) condamnent cet acte, notamment parce que «le fait d’ignorer les informations que contiennent les documents divulgués est dangereux», et que cela va «grandir le secret diplomatique».
2011 Banque suisse Julius Bär (suite)
Rudolf Elmer (de), un ancien banquier suisse qui a été pendant huit ans le responsable de la banque helvétique Julius Bär aux Îles Caïmans, l'un des paradis fiscaux des Caraïbes, a livré à WikiLeaks, le 17 janvier 2011 des informations sur deux mille comptes en banques domiciliés dans des paradis fiscaux et appartenant à des riches personnalités, des entreprises et des personnages politiques. Cette révélation fait suite à une précédente affaire concernant la même banque en janvier 2008 (cf supra).
Ce n’est que le commencement. Wikileaks ne va certainement pas se retirer. On peut donc s’attendre à d’autres “indiscrétions volontaires” très instructives. C’est bien connu, avant de mourir le mensonge se déchaîne: normal, il ne veut pas mourir. On doit donc s’attendre à ce que “le système” réagisse fortement; il se déchaîne même contre un certain Wikileaks qui est une menace pour lui. Mais c’est fini pour lui; il a DÉJÀ perdu. Ce “système”, il est vieux, vieux, dépassé. Pfft, on souffle dessus, et ça tombe: “on n’a plus besoin de vous, allez ouste, disposez”. Comme ce sera beau le jours où des centaines de milliers de personnes s’assembleront pacifiquement dans tous les pays pour dire NON au vieux système. Et nous rirons, rirons, et ce rire aura le pouvoir de le dissoudre, ce vieux système.
Et nous rebâtirons notre monde par la force de ce rire
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