L’Homme a une sorte de boussole qui lui indique s’il s’approche ou s’éloigne du bonheur (aucun animal n’a cela): il distingue aisément le BIEN et le MAL; mais il s’en sert très mal (ou il ne sait pas encore s’en servir). Il croit même que le bien est l’opposé du mal, ce qui est faux puisque ces deux sont complémentaires (ce qui veut dire que l’un a besoin de l’autre pour exister): sans MAL, il n’y aurait pas cette chose qu’on appelle BIEN.
Ce qu’on appelle la morale est une façon passablement erronée et inadéquate qu’a l’Homme de comprendre la question du bien et du mal. Puisqu’il comprend cela très mal, on ne doit pas s’étonner alors que ses actions le mènent TRÈS LOIN du bonheur qu’il recherche (quoi que l’Homme fasse, c’est parce qu’il pense que ce cela va le rendre plus heureux, non?; il n’agit pas pour être volontairement plus malheureux).
Notre faculté mentale est excellente pour FAIRE/AGIR, mais lorsqu’il s’agit de CONNAÎTRE/SAVOIR elle est très limitée. Par exemple, le mental ne peut pas créer la communication, mais en étudiant celle-ci il invente le téléphone (qui est très utile pour… communiquer). Ce mental agit comme s’il était le guide suprême de l’Homme: il lui dit ce qui est raisonnable ou non, ce qu’il peut ou ne peut pas faire. Mais il est loin de savoir ce qu’est VÉRITABLEMENT un être humain, et nous avons tort de laisser la direction de notre être au mental: l’Homme peut infiniment plus que sa raison lui dit qu’il peut. Autrement dit il est limité par son mental (raison).
Il ne faut pas demander au mental si Dieu ou l’âme existent: il est incapable de le SAVOIR, et il y a autant d’arguments en faveur de leur existence que contre. Normal: il n’est pas fait pour SAVOIR, il est fait pour AGIR (faire, inventer des choses); le problème est que le mental CROIT qu’il est compétent pour CONNAÎTRE/SAVOIR les choses, et ainsi servir de guide à l’Homme. J’ai lu quelque part que “le mental est un bon serviteur mais un mauvais maître”. C’est exactement cela: il n’y en a pas deux comme lui pour FAIRE les chose (planifier, analyser, gérer), mais pour CONNAÎTRE, il est incompétent (même s’il se croit des plus compétent): il faut se référer à quelque chose de beaucoup plus compétent que le mental pour SAVOIR quoi faire et nous servir de guide. La preuve: voilà 3-4 millions d’années que l’Homme existe et se sert du mental, et pourtant malgré tous ses progrès techniques, la joie n’est toujours pas dans son coeur ni le bonheur dans sa vie.
Toute ma vie j’ai entendu l’Homme se plaindre de ses malheurs: “Pourquoi Dieu permet-il une telle chose?” Mais pourquoi rejeter sur Lui la responsabilité de ce que NOUS avons fait? Nos malheurs (guerres, maladies, etc.) sont la conséquence de NOS actions: “On récolte ce qu’on a semé”. Ce n’est qu’un enfant qui dit que c’est à cause de l’autre si ça va mal pour lui; l’adulte, lui, constate son erreur, répare les conséquences (quand c’est possible), et s’assure de ne plus refaire la même chose. Dieu (dont nous avons une conception TRÈS erronée) ne punit jamais. JAMAIS. C’est l’Homme qui, ayant mal agi, récolte automatiquement la conséquence de SON action malheureuse, et la religion a imaginé/inventé un lieu de punition éternelle (non seulement le christianisme a aboli la croyance en la réincarnation –ce qui rapetisse l’Homme d’être/âme éternelle à “misérable créature qui est sur Terre pour expier les péchés de son ancêtre Adam”- mais en plus il a inventé un enfer post-mortem où on brûle pour l’éternité).
Dans Se réincarner j’écrivais: “Les faits historiques, les voici: jusqu'au 6e siècle la Bible contenait de nombreuses références à la réincarnation et cette croyance était largement répandue chez les Chrétiens d'alors. Mais comme tous les Hommes, ils avaient tendance à remettre tout effort à plus tard ("Oh ce défaut-là je le surmonterai dans ma prochaine vie"). Alors au 2e Concile de Constantinople en 553 les cardinaux d’alors décidèrent d'expurger de tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament toute mention de la réincarnation et de décourager cette croyance. C'est depuis ce jour-là que les Chrétiens ne croient plus à la réincarnation”.
Dans tout ce fabuleux univers, il n’est RIEN qui ne soit le divin. Mais seul l’Homme a une conscience de soi qui lui permette de s’en apercevoir (potentiellement: jusqu’à maintenant peu d’Hommes ont fait une réalité de ce potentiel). Puisque TOUT ce que nous voyons est le divin, ça veut dire qu’il n’y a aucune différence entre “miraculeux” et “naturel”, il n’y a qu’UNE SEULE chose: l’univers (qui est aussi le divin), et si le monde ne paraît pas divin, c’est que nous ne le voyons pas tel qu’il est vraiment; travaillons donc à “changer de regard” afin de nous en apercevoir.
En fait TOUT Homme est fondamentalement BON. Bien sûr, il y a des individus qui agissent mal et des individus qui agissent bien; mais c’est la façon qu’a l’Homme d’apprendre: tantôt il fait une chose (bien) tantôt son contraire (mal), et il voit par la conséquence heureuse ou non si son action est souhaitable ou à éviter. On peut ne pas croire au divin, on peut même croire que l’Homme est un animal prêt à tout pour survivre. Mais c’est une considération superficielle qui ignore la VRAIE nature de l’Homme: il est capable d’abnégation, de sacrifice et de courage, et cela, l’animal en est incapable. En fait un dieu se cache en lui, mais il ne le sait pas encore. C’est pourquoi le sage l’exhorte: «Deviens ce que tu es».
Bien qu’il se croit logique, l’Homme est un être illogique: il raisonne que si une chose est INADÉQUATE, son contraire sera sûrement adéquat: si on lui dit que la morale est erronée, alors il n’aura aucune morale (ce qui est également erroné). On doit voir dans le mental de l’Homme la raison de cet illogisme (si on connaît le mental, cela est tout de suite évident et on n’a pas de fausses attentes alors). Je ne donnerai qu’un exemple de cet illogisme: l’Homme veut être heureux, mais ce n’est pas le bonheur qu’il recherche, c’est la richesse car il raisonne que l’argent apporte le bonheur (ce qui est faux car les gens riches ne sont pas plus heureux).
1 commentaire:
sans MAL, il n’y aurait pas cette chose qu’on appelle BIEN.
Très juste.
"Quand le mal est beau" Baudelaire.
ou le devient, comme un second regard.
Quand le bien est chaud...comme un repas ou un conjoint.
Il m'arrive d'avoir mal à mon bien.
La jambe non blessée aidera l'autre à marcher
Youkali
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