Rien n’est permanent dans ce monde, avec le temps tout se transforme, parfois rapidement et parfois graduellement: plus les heures s’écoulent, et plus le jour devient sombre, et finalement se change en nuit; le temps qu’il fait aussi est des plus changeant: un jour le soleil brille, et le lendemain il pleut; mais le plus changeant de tous, c’est l’humeur des humains: heureux et malheureux à quelques heures à peine d’intervalle.
Quelques fois on se sent heureux ou malheureux selon l’événement très heureux ou très malheureux qui arrive (comme le jour de son mariage, ou lorsque la maison a brûlé); d’autres fois c’est un des mille événements de la vie: alors on se sent heureux ou malheureux selon qu’on le trouve agréable ou désagréable (comme toutes les fois où on a mal à la tête).
Si le fait d’être heureux ou non dépend de la nature de l’événement qui me touche, je suis forcé d’en déduire que nous sommes plus dépendants des événements que nous le croyons (c.a.d. qu’il y a interdépendance entre l’événement et moi).
Mais le plus souvent il ne s’est rien passé de spécial, et la qualité des circonstances change complètement; une amie-blogueuse a très bien décrit cela: “Un seul sourire, un seul mot d'amitié et encore mieux d'amour, et tous les nuages sont dissipés”. C’est très subtil, comme si quelque chose “dans l’air” avait changé, qui change tout: quelque chose qui TEINTE ou COLORE la situation (quelle qu’elle soit): on se sentait découragé, sans énergie, et tout à coup “les batteries sont rechargées”, on se sent l’énergie d’une centrale nucléaire. Je vais le dire autrement: l’événement EST LE MÊME mais quelque chose d’assez insubstantiel change, et le même événement, de désagréable devient agréable (“Maintenant tout est différent, et pourtant rien n’a changé” -zen). Donc, premier point: tous les humains dépendent de tous les humains. Et puisque “tous les humains” c’est la même chose que “l’humanité”, on peut dire que “JE (l’individu) dépend de l’humanité (le groupe)”.
Mais il y a plus. Un coup d’oeil rapide montre que les moments de malheur succèdent aux moments de bonheur, et qu’il y a alternance perpétuelle de l’un à l’autre. Or ce que nous voulons, c’est une sorte de permanence qui garantirait un état de bonheur perpétuel. Nous croyons qu’il est normal d’être heureux seulement de temps en temps dans des moments de bonheur qui alternent avec des moments de malheur (peine, coups durs “de la vie”, maladie), alors que la chose NORMALE (mais encore trop rare) est d’être tout le temps heureux. Alors est-il réaliste de croire à une permanence ou sommes-nous condamnés à cette alternance perpétuelle des contraires? Eh bien oui, le bonheur permanent existe. À ma connaissance, c’est encore rare, mais ça existe.
Je suis né avec le souvenir d’où je venais: un lieu avec une qualité de lumière unique, où tous les êtres vivent dans une atmosphère d’amour et d’harmonie, et tout à coup je me retrouvais sur Terre, un monde froid (comparé au monde intime d’où l’on vient) où la lumière du jour alterne avec les ténèbres de la nuit, et où l’amour véritable est si rare qu’il fait place à un semblant d’amour.
Très jeune, c’est le manque (ou plutôt la rareté, puisqu’on en trouve des traces) de cet amour vrai qui m’a frappé: “Comment peut-on être heureux là-dedans?” Les années ont passé, j’ai grandi et un jour je suis allé à l’école. Mais ce manque d’amour m’était insupportable. Toutes les photos de cette époque montrent un enfant grave, qui ne sourit pas (j’ai le souvenir d’un jour où je descendais l’escalier de bois avec la classe, le directeur me fit sortir des rangs: “Comment ça va à la maison, est-ce qu’on te bat?”: “Mais non, tout va bien”.).
J’étais un garçon “ordinaire”, c.a.d. relativement heureux, comme la plupart des garçons (je crois) mais ce que je voulais vraiment, c’est être tout le temps heureux. Alors plus tard (à l’adolescence) j’ai entrepris une recherche pour “apprendre à être heureux”. Ce que je ne savais pas, c’était que la quête allait être si longue.
Pendant des années et des années, j’ai étudié toutes sortes de philosophies et de spiritualités, pratiqué de multiples formes de méditation, de japa et de pranayama; j’ai même connu un véritable gourou pendant un temps (mais comme il ne pouvait m’aider dans ce que je cherchais, nos chemins se sont éloignés). Après toutes ces années j’avais bien un mental tranquille (relativement tranquille), mais pas la joie du coeur; or c’est précisément cela que je voulais. Après toutes ces années de recherche assidue, je n’avais toujours pas trouvé; le constat était amer.
C’est alors que j’ai eu la plus puissante expérience de ma vie, qui s’est révélée à travers un AVC tant il est vrai que TOUT est LA réponse (il n’y a QUE le divin et RIEN d’autre). Au sortir de ces 9 jours de coma je n’étais apparemment pas différent d’avant (sauf que j’étais lourdement handicapé).
C’est par la suite, et très graduellement, que j’ai compris l’incroyable grâce qui m’avait été faite. Au début on ne voit que ce qu’on a perdu: peux plus marcher, parler est très difficile, etc. La merveille est (et a toujours été) tout autour de soi, mais on ne la voit pas, on est INCAPABLE de la voir. Peu à peu (avec précautions, je le vois maintenant) une vie différente a émergée. Plusieurs expériences “hors corps” m’ont prouvé que “je ne suis pas handicapé, c’est mon corps seulement qui l’est”.
Mais le plus incroyable est cette joie toujours présente (quoi que je fasse). Pas un seul jour depuis ces 20 ans ne s’est passé sans que je ressente une profonde satisfaction du matin jusqu’au soir; pas une joie fluctuante, non: une joie toujours égale (pas parfois plus forte et parfois moins forte). Ça n’empêche pas les hauts et les bas de la vie (sauf que les hauts sont moins hauts et les bas, moins bas: tout est moins extrême, plus harmonieux).
Durant toutes ces années, je ne comprenais pas vraiment: je croyais que la nature des événements variait, mais que MOI, j’étais disons “à l’abri” de ces changements (c.a.d. quelque chose d’individuel qui ne concerne que moi). Mais depuis quelques semaines j’ai eu une série d’expériences qui m’a donné la clé de toute l’affaire (ce qui rend cette expérience transmissible à tout le monde).
CHACUN SANS EXCEPTION a tout ce qu’il faut pour être perpétuellement heureux, ce qui ne veut pas dire que tout le monde le sera sans l’avoir cherché. C’est comme une expérience de physique: une fois que quelqu’un a compris, tous les physiciens peuvent la refaire; tout le monde peut se coller un oeil sur le microscope, mais pour apprendre à comprendre/interpréter ce qu’il voit, ça demande une longue étude. Lorsque je dis que “le monde est rempli de joie à chaque instant”, beaucoup ont beau regarder, ils ne le voient pas.
Auparavant je croyais qu’un événement est soit négatif soit positif, déterminant du même coup si nous sommes heureux ou malheureux. C’est ici que se situe ma découverte. Je me suis aperçu que chaque événement est double (à la fois positif et négatif) et que nous sommes incapables de ne voir/sentir que l’aspect positif. Autrement dit, le monde est PARFAIT à chaque instant (beau, rempli d’amour et de joie, etc.) mais NOUS SOMMES INCAPABLES DE LE VOIR.
En parlant de l’avenir immédiat de l’Homme, j’ai souvent dit que “demain sera TRÈS différent d’aujourd’hui”. C’est SÛR de se produire, mais je ne comprenais pas très bien le COMMENT; tout au plus je sentais que le regard que nous jetons sur les êtres et les chose devait changer pour permettre une “autre attitude”. Maintenant on a la clé de cet “autre regard” qui amènera un nouveau comportement (c’est déjà commencé). Avec les années ce comportement deviendra LA façon courante de vivre. Moi, je ne suis que “la pomme rouge”.
Sur un pommier, il y a des milliers de pommes; et toutes deviendront rouges dans les mêmes semaines: c’est que c’est la saison. Quelques-unes deviendront rouges un peu avant les autres, comme pour leur dire: “préparez-vous, ça être l’heure”.
Voilà frère: la saison de l’Homme est arrivée.
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