Un jour que je naviguais sur internet, je suis tombé par hasard sur un site où une jeune scientifique qui se disait athée constatait que ce monde rempli de haine, de violence, de crime et de maladie est loin d’être parfait et posait la question: “Pourquoi Dieu, s’Il existe, permet-Il cela?”
Blâmer “Dieu” pour nos mauvaises conditions de vie est très humain mais n’est pas très constructif: ça ne nous aide en rien à les améliorer. C’est l’Homme, et personne d’autre, qui a fait/construit son monde comme ça. Alors si le monde va mal aujourd’hui, inutile de blâmer Dieu ou quelqu’un d’autre: on n’a qu’à bâtir “un monde meilleur” qui nous convienne davantage, c’est tout.
Mais il y a un hic. On AGIT d’après ce qu’on VOIT qui est possible, alors si on ne change pas d’attitude, on ne verra pas différemment de maintenant et on bâtira un monde aussi étouffant que maintenant. Il nous faut donc changer complètement d’attitude (j’appelle cela “changer de regard”). Mais cette nouvelle attitude qui nous permettra de VOIR autrement (donc d’AGIR différemment) quelle est-elle?
En fait, ce n’est rien de nouveau. De tous temps certains Hommes (peu nombreux, il est vrai) ont modelé leur vie sur quelques principes simples, et ont établi dans leur vie une harmonie éminemment souhaitable; nous les avons qualifié de sages, et préférons les admirer ou les vénérer plutôt que les prendre pour modèle et les imiter; nous préférons même ADORER un certain Jésus-Christ plutôt que de DEVENIR divin comme lui.
“Bon! On constate que notre attitude actuelle vis-à-vis du monde donne de mauvais résultats; il faut donc en changer. Mais quelle attitude adopter, comment “voir autrement” les êtres et les choses qui nous entourent?”. Oui, il y a quelque chose que chacun de nous peut faire, mais il faut savoir que c’est en train de se faire à notre insu (qu’on le veuille ou non) simplement parce que “le temps est venu” (tout comme, quand il fait froid, chacun s’habille plus chaudement simplement parce que l’hiver est là). Très bientôt (à l’échelle de la Terre) ce sera LA SAISON DE L’HOMME.
À l’époque moderne une personne que tout le monde connaît (A. de Saint-Exupéry) a magnifiquement exprimé la “nouvelle attitude” dans des mots si simples que tous peuvent comprendre. Publié en 1943 (en pleine guerre mondiale) “Le Petit Prince” est la réflexion d’un enfant face à l’absurdité des grandes personnes. On peut y voir une exhortation à retrouver l’enfant qui est en nous et que nous avons oublié (“Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants, mais peu d'entre elles s'en souviennent”). Avec plus de 134 millions d’exemplaires vendus, et traduit en 220 langues, Le petit prince est le 2e livre le plus publié dans le monde (après la bible). C’est donc que l’Homme se sent interpelé. Mais que dit ce livre?
Des choses très simples qui touchent quelque chose en nous, mais que nous avons perdu de vue, comme “L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le coeur”, “Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé”, ou encore “C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante". (J’expliquerai bientôt chacune de ces phrases)
Ces phrases nous rappellent que l’enfant éternel qui est profondément en nous pleure et souffre des décisions archi-logiques et archi-raisonnables que “l’adulte que chacun est devenu” a prises. Le mental en nous (raisonnable et logique) a peu à peu construit le monde inhumain dans lequel nous vivons; en fait le mental est très efficace: il est capable de PENSER et de FAIRE un monde si aseptisé qu’il semble de plus en plus que nous soyons de trop dans son monde pur et STÉRILE: nous ASPHYXIONS littéralement, nous voulons un monde plus RESPIRABLE.
Mais ce n’est pas tout. On a déjà vu que l’ÉGO était une bonne chose au début car il a permis notre existence individuelle en nous tirant de l’océan de conscience indéterminée qu’on appelle Dieu, et que c’est par la suite qu’il est devenu mauvais (car extrêmement limiteur). Or ce n’est pas tout à fait exact. Ce n’est pas l’égo lui-même qui est mauvais, mais ce que le mental en a fait: l’égo est utile pour individualiser toutes les formes de vie. Chez l’Homme cependant (et seulement chez l’Homme), le mental s’est servi de l’égo pour individualiser l’Homme “dans la même espèce” (des milliards d’individus dans UNE humanité). Non seulement le mental a favorisé l’existence d’individus humains (ce qui est une bonne chose), mais il pousse ces individus à vivre de façon INDIVIDUALISTE, et ça c’est extrêmement mauvais car alors nous perdons de vue que nous sommes UNE espèce : l’humanité; chaque individu ne sait que THÉORIQUEMENT qu’il appartient à l’humanité.
Nous vivons de façon si individualiste que “l’Homme est devenu un étranger pour l’Homme”: chacun est seul et se SENT seul alors qu’il est entouré de millions d’autres Hommes comme lui. Les compagnies et entreprises, que l’Homme a créé pour lui fournir un gagne-pain tout en étant utiles aux autres Hommes, sont devenues si individualistes qu’elles n’ont plus pour objectif que leur propre développement: il ne se passe pas une semaine sans qu’on apprenne que des centaines d’Hommes ont perdu leur gagne-pain parce que l’entreprise qui les embauche a pris une décision LOGIQUE qui n’a pour but QUE son développement À ELLE.
Ce ne sont là que deux exemples, mais c’est toute notre vie qui est devenu inhumaine (= contraire au bonheur de l’Homme). Et si on se demande POURQUOI c’est comme cela, on se rend compte que c’est le résultat de notre faculté mentale: c’est lui qui crée le désordre que nous connaissons. En fait, le mental n’est pas une mauvaise chose, au contraire, il est simplement employé pour faire ce qu’il ne peut pas faire: nous dire comment sont les choses (c’est comme un outil mal utilisé: un vilebrequin est parfait pour faire des trous, mais il ne faut pas s’en servir pour planter des clous).
Nous avons une façon de voir les choses qui crée la difficulté; en lui-même le monde n’est ni bien ni mal, il est tout ce qu’on veut. Si le monde va mal, c’est parce que nous voyons qu’il va mal, il est plein de haine, de violence et de crime PARCE QUE nous voyons tout cela (et nous agissons –bâtissons notre monde- d’après ce que nous voyons); c.a.d. que le monde est violent parce que la violence est en nous. Si (hypothétiquement pour le moment) nous étions pacifiques, alors nous ne pourrions que vivre dans un monde pacifique. Il est donc URGENT de “voir autrement” (changer de regard) afin de VOIR –et de construire- un monde plus intéressant.
“VOIR AUTREMENT”, qu’est-ce que ça veut dire? Ici, je vais t’apprendre un secret: TOUT EXISTE SIMULTANÉMENT. La haine (violence, etc.) est ici, et en même temps, l’amour est ici aussi –comme l’endroit et l’envers de la même pièce. Mais on ne voit pas les deux à la fois: c’est l’un ou c’est l’autre. Si ce que l’on voit, c’est de la haine, alors notre action sera inharmonieuse (en porte-à-faux avec les événements du monde), et si ce que l’on voit, c’est de l’amour, alors notre action sera en harmonie avec les événements du monde (et nous apportera une joie constante). Ce qui fait que si nous voulons un monde plein d’amour, il faut apprendre à ne voir que l’amour.
Si je veux récolter de l’amour, je dois d’abord en semer: ON RÉCOLTE CE QU’ON A SEMÉ, normal non? Ce qui ne serait pas normal serait de récolter de l’amour alors qu’on n’en a pas semé (plus de détail dans On récolte ce qu’on a semé); et pour être capable de semer de l’amour, il faut d’abord pouvoir le voir.
Cette nouvelle attitude (= voir le monde différemment) est très naturelle, mais demande qu’on lui consacre du temps parce qu’on n’a pas appris à la développer. Aucune surprise là, puisque rien de ce qui a de la valeur ne s’acquiert “en criant lapin”; un dessinateur professionnel, par exemple, n’est pas né dessinateur professionnel: au début il gribouillait, comme tout le monde, mais il a persévéré et plus le temps passait, mieux il dessinait.
Encore autre chose. Ce “nouveau regard” n’est pas instantané: inharmonieux, encore inharmonieux, tout à coup ploc! en harmonie avec tout ce qui l’entoure. NON! C’est graduel: bon, meilleur, de plus en plus meilleur, encore “plus meilleur” (en fait, on ne DEVIENT pas meilleur, puisqu’on l’est déjà, mais comme on en est INCONSCIENT, c’est l’impression que ça donne).
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