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Un ventre de femme


Pour un homme, c’est beau un ventre de femme. Mais les femmes ne pensent pas comme cela. Quelques unes aiment leurs seins, leur silhouette, leur sourire, etc. mais aucune n’aime son ventre. Ce n’est rien de nouveau: je ne connais personne (homme ou femme)  qui s’aime complètement, TELLE QU’IL (ELLE) EST.


Tout est dans ce “complètement”. Quelqu’un qui pense: “J’aime mes seins, mais pas mon ventre” ne  PEUT PAS s’aimer réellement. À notre époque on croit qu’on est le corps, alors c’est grave: s’il y a une partie de son corps qu’on n’aime pas, ça veut dire qu’on ne s’aime pas vraiment.

 
Du temps où je travaillais, il y avait environ 35-40 femmes au bureau (sur une soixantaine d’employés). Or à l’heure du lunch, plus de la moitié d’entre elles mangeait une salade ou un demi-pamplemousse seulement: elles étaient au régime ou à la diète parce qu’elles désiraient “perdre leur ventre”. 

 
En regardant un documentaire à la télé, j’ai appris que c’était pour elles-mêmes (et non pour leur conjoint) que ces dames suivent un régime: parce qu’elles ne s’aiment pas, se trouvent “trop grosses”, pour la paix d’esprit, l’estime de soi, etc. Pour toutes sortes de raisons, elles espérent avoir un“ventre plat” un jour. Eh bien, un ventre plat, c’est peut être beau chez un homme, mais pas chez une femme.

 
Toutefois je comprends cette obsession de la “forme idéale” puisque nous tous (hommes comme femmes) vivons dans un monde d’APPARENCE. Ce qui importe, ce n’est pas CE QUE nous sommes, mais comment nous PARAISSONS. C.a.d. que PARAÎTRE est plus important qu’ÊTRE.

 
D’autant plus que la pression est immense sur les femmes (pour qui la BEAUTÉ compte plus que pour l’homme –il faut bien le dire): tout rappelle un idéal qui n’existe pas DANS LA RÉALITÉ (comme les magazines par exemple).

 
Naturellement, on peut s’améliorer, à moins qu’on veuille faire du “sur place” tandis que le monde (la Nature, la Terre) progresse. Mais la vérité est que chacun de nous est une partie du monde. Alors puisque ce dernier progresse, nous progressons aussi –automatiquement, et le véritable sur place n’est pas possible –sauf en APPARENCE.


Donc on PEUT s’améliorer, mais sur la base d’acceptation de soi seulement. Dire (ou penser): “Mon ventre est trop gros, je vais faire le nécessaire pour qu’il soit plus petit”, ce n’est pas de l’acceptation, c’est du rejet, et personne n’est JAMAIS devenu heureux sur la base du rejet.


La situation était prévisible pourtant. Les femmes ont été si longtemps dominées/encarcanées par une société hyper-masculinisée que le moins qu’on puisse dire, c’est que les débuts de leur “libération” ont été chaotiques (mélangés à la situation existante comme tous les débuts): désirant être l’égal de l’homme, elles cherchaient à imiter l’homme (le seul modèle qu’elles connaissaient).

 
Je ne sais pas si c’est très répandu, mais j’ai connu une femme qui n’aimait pas ses mains fraîches, et qui préférait les mains chaudes (comme celles d’un homme). Peut-être parce qu’elle aimait tant les caresses des mains chaudes de son mari. En tout cas, un homme adore qu’une femme aie les mains (et les fesses)  fraîches.

 
En fait c’est une simple question de polarité. C’est comme une batterie: tout le monde sait que pour qu’elle génère un courant, il faut qu’il y ait un pôle positif et un pôle négatif (ici “négatif” est pris dans le sens physique d’opposé et complémentaire au positif, et non dans le sens moral d’inférieur) et la sagesse populaire ne dit-elle pas que les contraires s’attirent?

Mais le ventre féminin a pris sa revanche. On sait que l’idéal de beauté féminine a beaucoup varié à travers les âges et selon les pays (plus de détail sur La beauté physique). Au 17e siècle, par exemple, Rubens (qui aimait tant les femmes) les peignait toujours bien en chair. De nos jours tout le monde a entendu parler du baladi (danse du ventre arabe) qui donne une place prépondérante au ventre, et on voit tout de suite qu’un ventre de femme est très sensuel. Or depuis quelques années le baladi connaît une popularité croissante en Occident, et la femme occidentale redécouvre son corps.


Évidemment, si on regarde globalement la situation présente, ce n’est pas encore l’égalité souhaitée, loin de là,  mais c’est en bonne voie (les progrès sont encourageants et très prometteurs).


Les humains croient toujours qu’il savent ce pour quoi ils agissent. Les femmes ne veulent pas libérer l’humanité, tout ce qu’elles veulent, c’est prendre leur place auprès de l’homme. Mais leur action aura un résultat imprévu (IMPRÉVU PAR ELLES): comme l’humanité est composée d’hommes ET de femmes, et que les hommes ont une infime part de féminin en eux, il n’est pas difficile de prédire que ça bénéficiera à tout le monde. “Ceux qui savent” prédisent même une humanité TRÈS différente de celle d’aujourd’hui d’ici quelques dizaines d’années.


Un ventre de femme, c’est donc symptomatique de toute une manière d’être dans son corps. Changer la manière dont nous le percevons (hommes ET femmes) changera l’Homme lui-même (H majuscule = l’être humain). C’est ce que j’appelle “changer de regard”.
Signature-Plume
 

1 commentaire:

Youkali a dit...

J'adore me faire caresser le ventre. Dans un premier temps, ça me calme et dans un second, ça me fait plaisir. Je n'ai pas toujours été comme ça. J'ai grandi et surtout, j'ai du temps devant moi, pour moi et pour lui.
Ce texte de Jigé rejoint pertinament mon blogue:

http://renee-youkali.blogspot.com

Sur "Les images du corps" et par extension: "Le corps des hommes, les yeux des femmes". Libre à vous d'y faire une visite.
Renée

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Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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