La religion nous promet la vie éternelle. Mais il y a un hic: il faut d’abord mourir, car la vie éternelle, c’est après la mort seulement. Est-il possible d’être éternel hic et nunc, c.a.d. pendant qu’on est vivant?
Les chercheurs qui se sont penchés sur les causes du vieillissement sont optimistes. Ils nous assurent que bientôt nous vivrons beaucoup plus longtemps sans aucun des désagréments du vieil âge (ils ont déjà réussi à augmenter de 50% la durée de vie de rats de laboratoire). Vivre plus longtemps on le conçoit, mais existe-il un organisme qui soit réellement “éternel”, c.a.d. qui peut vivre indéfiniment (sauf grave accident qui mette un terme à sa vie)?
La réponse est oui: turritopsis nutricula. C’est une minuscule méduse d’à peine 5mm de diamètre qui a une particularité unique: théoriquement elle ne meurt jamais* (sauf si elle est tuée ou mangée), et ce, par aucun tour de passe-passe, magie ou je ne sais quoi, mais d’une façon tout à fait naturelle. Cela bat même à plate couture le quahog nordique (une sorte de palourde) qui vit jusqu’à 450 ans. On ne peut donc que s’incliner devant l’inventivité sans limite de la Nature.
* THÉORIQUEMENT seulement: personne n’en a jamais vu une mourir, et les recherches montrent qu’elle peut vivre indéfiniment.
Nous savions que l’atome ne meurt jamais (à la mort du corps, il perd l’aptitude de s’agglomérer à d’autres atomes pour former un corps et se répand dans l’environnement) –alors que la cellule, elle, vieillit et meurt- mais qu’un organisme pluricellulaire puisse vivre éternellement est tout à fait nouveau pour nous et ouvre aux chercheurs des perspectives très intéressantes. On peut se demander comment un organisme peut vivre indéfiniment car “ce qui naît doit nécessairement mourir un jour”, l’éternité étant une propriété du spirituel et non de la matière.
Ici je me sens apte à répondre, ce que ni la science seule ni la spiritualité seule ne peut faire (c’est bien la preuve que toutes deux sont INTERDÉPENDANTES et COMPLÉMENTAIRES, c.a.d. que les connaissances COMBINÉES de l’une et de l’autre sont beaucoup plus intéressantes que les connaissances de l’une SANS celles de l’autre). Science et spiritualité sont deux manières différentes d’observer et d’expliquer une même réalité; c’est cette réalité qui importe, pas la façon particulière (spirituelle ou scientifique) dont on la voit (c’est pourquoi je dis qu’il faut VOIR AUTREMENT, CHANGER DE REGARD). La science regarde LA RÉALITÉ et voit de la matière, la spiritualité regarde LA MÊME RÉALITÉ et voit du divin. En fait, la MATIÈRE est DIVINE (ou encore le divin, c’est TOUT ce qui existe, y compris la matière, mais pour pouvoir voir cela il faut un “REGARD AUTRE”). Alors quoi d’étonnant à ce que quelque chose de MATÉRIEL aie des propriétés SPIRITUELLES puisque c’est essentiellement la même chose?
Le processus de vieillissement de la cellule a beaucoup été étudié et est relativement connu. Parmi tous ces chercheurs cependant, il en est un dont les travaux sont très prometteurs: Aubrey de Grey. Se basant sur la théorie mitochondriale du vieillissement* ce scientifique britannique identifia sept causes au vieillissement et entreprit de les contrer. Il propose donc sur ce modèle, de développer un moyen de régénérer les tissus cellulaires permettant de rajeunir et d’étendre l’espérance de vie humaine à l’infini (il en est encore assez loin, mais ses travaux avancent à pas de géant).
*En 1972 le Dr Harman publia sa “théorie mitochondriale du vieillissement”. Sans entrer dans les détails techniques, disons que les mitochondries (qui font une sorte de respiration cellulaire) jouent le rôle d’une «centrale énergétique» de la cellule en lui fournissant de l’énergie et en stockant l’excédent (en brûlant sucres, lipides, etc.) Mais ce faisant, elles produisent des déchets (les radicaux libres) qui, en s’attaquant aux cellules, produisent le vieillissement.
C’est ici qu’entre en scène turritopsis nutricula qui serait immortelle d’après des recherches scientifiques: cette méduse serait capable d’inverser son processus de vieillissement, et ainsi de retourner à l’étape juvénile après avoir atteint sa maturité sexuelle, et ce indéfiniment grâce au processus de transdifférenciation. Autrement dit, après avoir vieilli normalement, elle peut renverser le processus et redevenir jeune, et répéter le cycle ad infinitum. Mais cette immortalité potentielle inquiète les scientifiques, car elle serait responsable de la prolifération de ces méduses à travers toutes les eaux du globe.
Selon un biologiste marin (M. Miglietta du Smithsonian Marine Institute), ce petit animal marin originaire de la mer des Caraïbes s’est reproduit de telle sorte qu’aujourd’hui il est présent dans tous les océans du monde et peut éventuellement représenter une menace pour le milieu marin; ce scientifique américain parle même d’une “invasion silencieuse”.
Nous sommes sur le point de faire une découverte extraordinaire (qui s’ajoute à toutes les “découvertes extraordinaires” que nous sommes sur le point faire et dont j’ai déjà parlé –voir Axolotl, Quahog nordique, Nanotechnologie- sans parler des merveilles de la Physique quantique), alors qui doute encore que
Demain sera plus beau que nos plus beaux contes de fée
2 commentaires:
De mémoire de rose, on n'a jamais vu mourir un jardinier...
St Exupéry - Le Petit Prince
Alma
L'éternité physique existe dans la mesure ou c'est l'énergie de l'être vivant qui se transforme en "autre chose" (Cqfd second principe de la thermodynamique dans un système clos impliquant une augmentation de l'entropie). La où réside la question, c'est au niveau macroscopique et de l'arrangement des cellules vivante qui doivent s'organiser afin de vivre en totale harmonie avec son milieu dans lequel elle vie. Ce qui est une question profonde et mérite qu'on y porte attention. But atteint. Bravo JG.
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