En étudiant la spiritualité, je me suis aperçu que sa méthode était excellente, mais que, comme toutes les méthodes, elle avait aussi de sérieuses limitations (dont la principale est de situer “Dieu”* au sommet de la conscience). C’est très bien si on accepte cela, mais c’est un sérieux empêchement pour tous ceux qui sont incapables de se détacher suffisamment du monde pour aller en méditation “au sommet de la conscience” –c.a.d. la plupart (ça expliquerait son faible ratio de succès –compréhensible, mais inacceptable selon moi).
* DIEU. Ce terme religieux est TOTALEMENT inadéquat et trahit la véritable signification de CELA qui est à l’origine de tout. Je lui consacrerai un article prochainement; en attendant, prenons pour acquis que ce que la religion appelle “DIEU” (et dont on fait partie) est non seulement source de “LA” réalité, mais aussi d’une joie et d’un bonheur indicibles.
Donc toutes les spiritualités du monde cherchent à atteindre “Dieu” tout là-haut là-bas, sauf Sri Aurobindo qui disait que “Dieu” est PARTOUT (et pas seulement au sommet de la conscience) car il n’y a que ÇA et rien d’autre. Mais c’est formidable! Le monde où nous habitons tous n’est donc pas une “vallée de larmes” comme dit la bible: le Suprême est ici aussi (et très intime avec tout).
Les conséquences sont littéralement inouïes et nous sommes à la veille d’une Terre tout à fait nouvelle (nouvelle pour NOUS les humains, car la Terre, elle, n’a jamais cessé d’être comme ça, simplement nous sommes incapables de le voir): puisque le Suprême est TOUT, pas besoin de se détacher du monde car C’EST le monde; et puisque c’est PARTOUT, pourquoi devrait-on s’asseoir en méditation, les yeux fermés, et partir là-haut au sommet de la conscience: c’est ICI aussi.
* Sri Aurobindo n’était pas vraiment compris (même de ses disciples): ce qu’il disait était si nouveau pour eux que ça chamboulait la compréhension qu’ils avaient de la tradition spirituelle. Parfois un disciple demandait à Sri Aurobindo s’il pouvait méditer avec lui; et tandis que le disciple s’assoyait en méditation, Sri Aurobindo, lui, lisait le journal. C.a.d. que ce qu’on appelle “DIEU” étant tout et partout, on peut le trouver N’IMPORTE OÙ et de N’IMPORTE QUELLE MANIÈRE, pas besoin de “méditer” pour ça (mais il faut savoir COMMENT).
Être “heureux en toute circonstance”, est-ce difficile, comment y parvenir et y a-t-il des exemples de gens qui le sont? Tout d’abord il faut dire que la joie et le bonheur sont toujours là autour de soi et en soi, mais qu’on est INCAPABLE de les voir parce qu’on ne voit que les APPARENCES, et pas la RÉALITÉ (ce que la religion appelle “DIEU” est l’unique réalité de toute chose).
On est DÉJÀ heureux au plus profond de soi; seulement, comme on n’est pas conscient de cette profondeur, il faut un effort pour cela (présentement seulement, car il y a évolution, et un jour ça fera partie de la nature humaine –c.a.d. que ce qui est notre MOI profond aujourd’hui sera le MOI normal de nos descendants). Être “heureux en toute circonstance” est donc très naturel puisqu’il n’y a rien à créer: la joie et le bonheur sont DÉJÀ en chacun, il faut seulement enlever ce qui nous empêche de s’en apercevoir (et pour s’en apercevoir, il faut “changer de regard”).
Toute l’affaire devient donc claire et la question de la difficulté, évidente: nous cherchons à devenir heureux parce que nous sommes convaincus que nous ne le sommes pas. Mais en réalité, le MOI profond est DÉJÀ pleinement heureux, seulement comme nous vivons à la surface de notre être, nous ne sommes pas conscients de cette profondeur. Il s’agit donc de patiemment retirer les éléments de notre être qui nous empêchent de voir que nous sommes déjà pleinement heureux (tout à fait comme chacun est déjà nu sous ses vêtements; il lui suffit de s’en dépouiller pour le constater). Alors non, ce n’est pas facile PARCE QUE c’est naturel, et que nous ne le sommes pas (notre regard superficiel ne peut voir que l’APPARENCE des choses, ce qui empêche de voir la RÉALITÉ –tout à fait comme si on était très habile pour voir tous les détails d’un masque, mais qu’on ne puisse pas voir le visage sur lequel il est plaqué). Alors la question n’est pas “comment être heureux?” mais “comment devenir naturel?”; et la réponse VAUT MILLE FOIS L’EFFORT INVESTI.
La principale difficulté est que l’humanité est encore une espèce jeune, ce qui fait que nous utilisons mal une faculté qui est très capable: le mental; ce mental* a une façon particulière de voir les choses: il complique tout ce qu’il veut comprendre en déformant ce qu’il voit (mais c’est seulement maintenant que nous nous en apercevons). Par exemple, le feu: s’il détruit ma maison, je le trouve mauvais, et lorsqu’il cuit mon repas, je le trouve bon; mais en RÉALITÉ le feu n’est ni bon ni mauvais, il brûle, c’est tout. Il y a donc un effort à faire pour voir la réalité telle qu’elle est (et non des APPARENCES de réalité comme maintenant), et j’ai souvent parlé de “voir autrement” ou de “changer de regard” sur ce blog.
* La spiritualité sait cela très bien, et toutes les techniques particulières que chacune de ses Écoles a développé visent à obtenir le silence du mental, car elle a remarqué qu’une fois le mental réduit au silence, nous percevons spontanément LA RÉALITÉ.
Je vais d’abord donner un exemple de quelqu’un qui est “heureux en toute circonstance”, ce qui nous permettra de savoir à quoi on peut s’attendre, puis, dans une 3e partie, on verra COMMENT chacun peut l’être aussi (je l’avoue, je suis un incorrigible bavard qui aligne phrase après phrase, ce qui allonge le texte indûment: il y aura donc une 3e partie à cet article).
Notre modèle sera la Nature*. La Nature accepte tout mais tend à ÉQUILIBRER les choses, ce qui fait qu’elle peut tirer le meilleur de tout (par exemple elle compense le froid de l’hiver par la chaleur de l’été, ce qui fait que nous ne vivons pas dans un monde continuellement glacial ou continuellement torride). Certaines personnes se sont aperçu de cela, et se sont efforcées de modifier leur comportement de façon à la “laisser faire”; leur être extérieur est alors entré en contact avec leur être intérieur (c.a.d. qu’ils ne faisaient plus qu’UN), et comme l’être intérieur est perpétuellement heureux, cet état de bonheur a déteint sur leur MOI extérieur.
* NATURE. Nous connaissons encore très mal la Nature; nous croyons même que la Nature, c’est les montagnes et les lacs, les fleurs et les p’tits oiseaux, etc. NON! Ça c’est la Nature MATÉRIELLE (son corps seulement). La Nature est beaucoup plus qu’un corps: elle a aussi tout un aspect d’intelligence, de sagesse et de conscience, qu’on ne connaît pas encore (sauf son intelligence, que la science commence à découvrir). Et comme c’est notre MÈRE (nous lui devons la vie, non?), elle est très intéressée à nous voir heureux, et puisque la Nature est des milliers de fois plus puissante que nous, c’est tout à notre avantage de la “LAISSER FAIRE”.
Ces Hommes qui sont “toujours heureux” sont comme tout le monde: ils ont des hauts et des bas dans la vie (sauf que les hauts sont moins hauts, et les bas, moins bas: tout est moins extrême, plus harmonieux), mais avec une différence de taille: alors que nous nous sentons bien dans les moments favorables, et vivons les événements défavorables avec un certain inconfort (ou un inconfort certain), eux se sentent bien quoi qu’il arrive et sont à l’aise en toute circonstance. Si par hasard on remarque cela, on croit aisément que c’est de la chance; ce n’est pas de la chance du tout, c’est le résultat d’un long apprentissage de la réalité et d’un “changement de regard”.
C’est comme une petite joie tranquille à l’arrière-plan de tout ce qui leur arrive (ou de tout ce qu’ils font). Ça ne les empêche pas d’agir comme ils l’entendent (et même de se tromper parfois), simplement ils se sentent rattachés à “QUELQUE CHOSE” (que la religion appelle “DIEU”) ce qui fait qu’ils ne se sentent jamais seuls: où qu’ils aillent ou quoi qu’ils fassent, cette petite “joie tranquille” est TOUJOURS avec eux, et semble faire partie d’eux-mêmes; ils se sentent appuyés par quelque chose d’éternel en eux et savent qu’ils sont EN PARFAITE SÉCURITÉ quoi qu’il arrive.
Il y a autre chose, mais c’est si différent de notre manière d’être habituelle que c’est difficile à expliquer (j’appelle cela “LA POROSITÉ” de l’être). D’habitude chacun est entouré d’une sorte de cocon invisible (l’égo), ce qui fait que communiquer de l’un à l’autre doit se faire indirectement, à travers ce “cocon”. Bien que ces Hommes n’aient pas totalement aboli l’égo en eux, ils l’ont considérablement affaibli/réduit, ce qui le rend “poreux” en quelle que sorte: c’est très utile pour AGIR. Par exemple, ils peuvent communiquer directement -dans les deux sens: d’eux aux autres et des autres à eux (c’est pour me faire comprendre de tous que je parle des autres; en réalité il n’y a personne qui soit AUTRE puisqu’il n’y a que SOI partout). C’est une façon beaucoup plus directe de communiquer: ils peuvent se faire comprendre plus facilement (ce qui est utile lorsqu’ils expliquent les choses), et comprennent les autres très facilement (souvent quelques mots à peine suffisent à expliquer toute une situation). Et comme les choses leur paraissent naturellement très simples, ils peuvent aisément dégonfler une situation qui paraît compliquée à beaucoup.
* Rien de “magique” là (et ce N’EST PAS un “pouvoir”): c’est tout à fait naturel; c’est NOUS, au contraire, qui ne sommes pas NATURELS. Alors, bien sûr, nous pouvons très peu, et comme ces Hommes peuvent plus que nous, nous raisonnons qu’ils ont un “pouvoir”. Mais c’est faux: il suffit de devenir NATUREL pour “pouvoir” aussi.
Il ne faut pas oublier que c’est de chacun de nous qu’il s’agit. Ces rares Hommes “heureux en toute circonstance” ne nous seront donc utiles que s’ils nous expliquent comment être “heureux en tout temps” aussi. C’est pourquoi la 3e partie révèlera les simples règles qui permettent cela.
2 commentaires:
Purée ! Je viens de découvrir ton merveilleux site, à chaque fin d'article, je reste sur ma fin ;-)
Comme si c'était à moi de finir.
Vraiment superbe. Je vais dévorer ton site.
A bientôt l'ami !
Salut FO, je suis jusqu'au cou dans la rédaction de cette 3e partie, et je pense pouvoir la publier d'ici une sem. Ce n'est pas une "méthode", mais plutôt une toute nouvelle manière d'envisager la spiritualité qui permettra à chacun d'être ce qu'il est DÉJÀ quelque part: "heureux en toute circonstance".
Cette " nouvelle manière d'envisager la spiritualité " n'est pas de moi, mais de Sri Aurobindo (1872-1950), qui n'a jamais vraiment dit ce qu'il faisait, car c'était trop nouveau pour être compris; je me contente d'en parler, c'est tout. Mais cela agira en tous AUTOMATIQUEMENT (sans mérite particulier, simplement parce que le temps est venu).
À bientôt donc.
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