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La perfection


 Tournesol  JE TE SALUE AMI.
Selon Wikipediala perfection caractérise un être ou un objet idéal, c'est-à-dire qui réunit toutes les qualités et n'a pas de défaut” (comme par exemple un diamant qui ne présenterait aucune imperfection).


Cette idée de la perfection, bien que fort répandue, est totalement inadéquate (et très limitative); pour le comprendre il suffit de savoir que l’être humain, à cause de sa nature binaire, perçoit toute chose de façon double (la philosophie parle de dualisme et l’occultisme, de paires d’opposés): il n’est rien qui ne soit “soit bien soit mal” et un Homme qui n’aurait que des qualités et aucun défaut, ça n’existe pas; chacun est donc certain d’être imparfait –du moins selon cette définition.

 
Puisque je suis certain d’avoir des qualités ET des défauts, les histoires de paradis et d’enfer sont une invention de la religion, qui croit influencer ma conduite en me faisant peur au moyen d’une sorte de chantage (promesse d’une récompense ou d’un châtiment post-mortem). D’ailleurs, leur paradis ne vaut pas beaucoup mieux que leur enfer, tous deux faisant preuve d’un évident manque d’imagination (wow! J’ai toujours rêvé d’être assis à la droite du Père éternel et de chanter ses louanges pour l’éternité!) En fait, la religion est une institution humaine (pas divine), basée sur des valeurs binaires très humaines extrêmement morales (bien/mal, qualités/défauts, récompense/punition, paradis/enfer) .
En philosophie le DUALISME est une doctrine qui prône deux principes indépendants et opposés (contrairement au MONISME qui ne prône qu’UN seul principe). La croyance religieuse populaire selon laquelle le diable s’oppose à dieu est issue du dualisme (voir plus loin).
L’occultisme parle de paires d’opposés (beau/laid, gros/petit, jeune/vieux, etc.) qui découlent de la structure binaire de l’être humain qui ne peut concevoir une chose qu’en l’opposant à son contraire. Ainsi on ne peut dire qu’une chose est belle qu’en la comparant à une autre qui ne le serait pas. L’Homme est donc INCAPABLE de percevoir les choses telles qu’elles sont réellement; il ne peut le faire que relativement à leur contraire.


Mais qu’est-ce que la perfection alors? L’étymologie de ce mot peut nous mettre sur la voie: les mots latins per fectus signifient “fait au complet” (par-fait). Est donc PARFAIT ce qui est complet, à quoi il ne manque rien; l’idéal de la morale (seulement le bien et pas le mal), s’il était possible, ne produirait pas des êtres parfaits mais des êtres tronqués, incomplets. 

 
En fait tous les êtres ont des caractéristiques, mais SEUL L’HOMME les distingue en caractéristiques positives et négatives (qu’il appelle “qualités et défauts”). En faisant abstraction de cette caractéristique humaine, on s’aperçoit que les choses ne sont “ni bien ni mal”, elles SONT, c’est tout. Si l’on tient absolument à les distinguer en “bien ou mal”, disons que tout est à la fois bien ET mal.


Par exemple, une petite pomme verte et sûre dans un pommier est moins attirante/délicieuse qu’une grosse pomme rouge et sucrée. Pourtant la pomme verte deviendra rouge en mûrissant, et il ne viendrait à l’idée de personne de dire que la première est mauvaise et que la seconde est bonne, puisque c’est la même pomme. Qualités et défauts sont très relatifs, et il est souvent malaisé de départager les deux; ainsi une femme qui aime donner de son argent est-elle généreuse ou gaspilleuse?


De même Dieu ne serait pas “le tout-puissant” s’il devait partager le pouvoir avec le diable. Mais on peut concevoir un Dieu qui serait si grand qu’il contiendrait tout: le bien ET le mal. Nous savons que le serpent mange la musaraigne: dirons-nous que le serpent est mauvais? Non, n’est-ce pas; tous deux font partie de la nature qui est merveilleuse d’inventivité. Et puis, la mangouste mange le serpent, et la musaraigne mange l’insecte. Alors, où est le bien et où est le mal? LE MAL, C’EST LE BIEN QUI NE SAIT PAS ENCORE QU’IL EST BON (autrement dit, le bien et le mal c’est la même chose à différentes étapes).

 
Voir un serpent ou une musaraigne est une APPARENCE (une illusion, dit la spiritualité), et nous savons qu’il n’y a que des atomes (c.a.d. de la matière qui est aussi de l’énergie). Ultimement un serpent qui mange une musaraigne, c’est de l’énergie qui circule dans de l’énergie (et ce n’est triste QUE pour l’être humain, la musaraigne, elle, est bien incapable d’avoir ce sentiment).


Mais attention: ce n’est pas notre personnalité de tous les jours -celui que nous croyons être et que nous appelons “MOI”- pour qui défauts ET qualités font partie de la perfection; c’est le “véritable moi” (que le mental appelle ÂME) et qui est si profondément enfoui en nous, que nous n’en sommes pas conscients (tellement que certaines personnes croient même que le véritable moi n’existe pas).

 
C’est comme un masque (le moi de tous les jours) qui serait plaqué sur un visage (le véritable moi), et je ne vois que le masque –pas le visage.


Si la perfection, c’est d’être COMPLET, et que j’encourage toute cette partie de moi qui est bonne mais que je décourage la partie de moi que je juge mauvaise (d’après des critères variant selon les pays et les époques), alors, je ne suis pas complet: je suis IMPARFAIT (selon cette définition). 


Je n’aurai JAMAIS “toutes les qualités et pas un seul défaut”, mais ça ne veut pas dire que je ne serai jamais parfait. Des êtres parfaits, ça existe (ils ne sont pas encore très nombreux, mais ça existe): ils sont eux-mêmes, tels qu’ils sont, avec leurs qualités ET leurs défauts. Mais essayer d’être meilleurs (comme font beaucoup de prêtres et de gens moraux), c’est essayer d’être autre qu’on n’est; et ça donne des résultats très mitigés: dans une partie de soi (SPIRITUELLE) on est quelque peu meilleur, et dans une partie plus PHYSIQUE, on est pire qu’une “personne ordinaire” (et au lieu d’une croissance naturelle ou d’un mûrissement/épanouissement de l’être, ça prend la forme d’un combat entre ce que nous croyons supérieur et ce que nous croyons inférieur EN SOI).
Signature-Plume

2 commentaires:

Youkali a dit...

On ne peut mettre la charrue avant les boeufs. Les défauts sont dans la charrue.
Vous connaissez la "perspective inversée" de Nietzsche? Ça rejoint plus ou moins vos propos.
À consulter également "L'Apologie des contraires" d'André Mayer
Renée

Anonyme a dit...

Merci pour ce précieux trésor que représente votre blog!en ce qui me concerne c'est un bel hasard que de pouvoir vous rendre visite.

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QUI EST DONC CE JIGÉ?

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Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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