L’Ancien Testament des Chrétiens –identique à la Torah des Juifs, je le rappelle- nous raconte l’histoire du paradis terrestre (ou Jardin d’Eden). Tout le monde connaît l’histoire de ce lieu de bonheur suprême où Dieu avait d’abord placé Adam, avant de l’y chasser à jamais. Aujourd’hui si nous ne sommes pas PLEINEMENT heureux, c’est que nous payons encore pour “le péché” de notre ancêtre Adam (“nous expions sa faute” dit littéralement la très sage Église catholique).
Sauf que c’est MAL VU (et donc MAL COMPRIS). La véritable histoire du paradis est beaucoup plus intéressante. Aujourd’hui nous sommes INCAPABLES de comprendre les vérités qui sont dissimulées dans les “Livres sacrés”, et qui sont pourtant claires pour un petit enfant. C’est que nous sommes rationnels, alors que ces livres expriment leur message éternel dans un langage allégorique, non-rationnel. Alors, leurs histoires sont “belles comme un conte pour enfants” mais n’ont rien de réaliste (croyons-nous). “L’essentiel est INVISIBLE pour les yeux…” nous rappelle Saint-Exupéry, avant d’ajouter qu’on ne voit bien qu’avec le coeur.
En hébreu ADAM est un nom collectif qui désigne l’humanité tout entière (et non le prénom du premier Homme comme on croit); pas plus que la première “madame”ne s’appelait Ève; ce nom hébreu (Hévah) désigne la Nature universelle, qui fait intimement partie d’Adam (c’est la fameuse histoire de la “côte” d’Adam).
Et le serpent (héb. nahash) –qui représente l’Évolution* (et non le MAL)- n’a pas tenté Adam, comme le prétend la très sainte Bible: il lui a donné un aperçu de ce que l’évolution ferait de lui s’il goûtait au “fruit de l’arbre du bien et du mal” (autrement dit, en distinguant le bien et le mal, il serait au-dessus de tous les animaux). La religion qui a fait du serpent le symbole du tentateur et du mal s’adressait à une humanité dans l’enfance et comme à tout enfant, cherche à frapper son imagination ou à lui faire peur (dans le Coran il n’y a pas de serpent, seulement un monsieur très méchant qui s’appelle Satan).
* ÉVOLUTION. Comment le serpent peut-il symboliser l’évolution et non le mal? En fait ce n’est que pour nous Occidentaux que le serpent représente le mal; on s’en convainc facilement si on l’examine dans la culture orientale. Chez les Chinois, le serpent est vénéré pour sa sagesse, sa droiture et sa persévérance; mais c’est en Inde que le symbole du serpent a le plus été étudié car c’est à la base de tout mysticisme indien: appelé kundalini, et représenté par un serpent lové dans ce qui correspond à la base de la colonne vertébrale, est une énergie peu active normalement; par diverses techniques, l’adepte “éveille” cette énergie puis la guide patiemment de façon à ce qu’en montant elle traverse un à un les chakra, éveillant à chaque fois des pouvoirs qui ne seront disponibles chez nous qu’après plusieurs siècles d’évolution normale (c.a.d. qu’elle accélère son ÉVOLUTION).
De nos jours on n’a plus besoin d’une histoire pour enfants, mais on veut COMPRENDRE. Malheureusement la religion (qui est resté bloquée au temps de Jésus, il y a 2000 ans) a oublié d’évoluer et nous traite encore comme des enfants. Selon elle, d’ailleurs, on ne peut pas être heureux sur Terre (qui est “un lieu d’expiation et une vallée de larmes” dit-elle). Alors, si tu veux être heureux, il te faudra mourir d’abord, car le paradis, c’est après la mort (selon elle).
Donc, plus de paradis pour nous, fini, kaput! (à moins de mourir d’abord). Mais il y a un hic dans leur histoire. On sait que le premier couple a été chassé du paradis terrestre, mais quid des animaux? Ils n’ont pas été chassé, eux. Et puisqu’ils sont encore là, on peut en déduire que ce paradis est encore là aussi.
Où donc se cache-t-il? En Turquie? En Afrique de l’est? Dans la vallée du Rift? Mais on connaît toute la Terre, et si on ne l’a pas trouvé, ça doit être parce qu’il n’existe pas. À moins que… et si le paradis existait toujours, mais caché à notre regard? S’il n’était pas dans une Shamballah quelconque, ni aucun autre lieu géographique, mais dans un lieu psychologique? Et si l’Homme ne le voyait pas parce qu’il ne voit que les APPARENCES, et pas la RÉALITÉ?
On change de regard, et tout à coup ce lieu de bonheur suprême est partout autour de soi: c’est la Terre tout entière, mais une Terre belle comme au premier jour, une Terre non-polluée naturellement (elle ne nous PARAIT polluée que parce que nous la voyons polluée). Autrement dit, la planète nous apparaîtra différente parce que NOUS aurons changé.
On voit les choses en alternance, mais en réalité tout est simultané. La beauté et la laideur (pollution) –ou le BIEN et le MAL- sont ensemble SIMULTANÉMENT (comme les deux côtés d’une même pièce): si on voit la beauté, alors tout est beau, et si on voit la laideur, tout est laid (le plus souvent ces deux alternent: le monde est tantôt beau, tantôt laid). Alors c’est simple: il faut apprendre à ne voir que la beauté, c’est tout. Un simple regard à changer, qui eut cru que ce fut si facile? MAINTENANT TOUT EST DIFFÉRENT, ET POURTANT RIEN N’A CHANGÉ -dicton zen (comme une femme d’une beauté quelconque: tout à coup on la voit telle qu’elle est VRAIMENT; alors on est séduit par sa beauté).
Ce texte montre que le paradis terrestre EXISTE encore, aussi beau qu’au commencement. Mais comment voir et vivre dans ce lieu de pur bonheur? C’est ce que la 2e partie dira.
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