De nos jours il y a une chose qui peut paraître illogique de prime abord: de plus en plus de personnes sont au courant des choses spirituelles*, certains même s’y consacrent assidûment, mais peu arrivent à découvrir le divin en eux (et beaucoup ne croient pas à ces choses). Il peut être intéressant de chercher à savoir pourquoi il en est ainsi.
* Toutes les librairies ont une section “SPIRITUALITÉ” et ces livres se vendent très bien.
Inutile de répéter le fameux “Il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus” qu’on entend parfois dans les ashrams (centres de développement spirituel): cette parole de sagesse tente d’expliquer un phénomène assez nouveau à notre époque, mais de dire cela ne nous aide pas du tout. Mieux vaut étudier posément le phénomène, histoire de le comprendre, ce qui nous permettra de savoir pourquoi tant de gens abandonnent (souvent temporairement, mais parfois de façon définitive) et d’y apporter une solution valable.
Une constatation, tout d’abord. Autrefois (jusqu’à, disons, 2-3 mille ans) il y avait très peu de gens qui avaient une “aspiration spirituelle” (comparé à aujourd’hui), mais leur ASPIRATION était beaucoup plus intense et exclusive; on parlait alors de VOCATION, et les rares personnes qui avaient cette vocation ne voulaient pas se marier, élever des enfants, etc. (bref avoir une vie “dans le siècle” comme on disait alors). Ils se consacraient EXCLUSIVEMENT à la recherche spirituelle. Ils étaient très peu nombreux, mais avaient des RÉSULTATS EXTRAORDINARES.
Puis les siècles ont passé et le monde a changé. La connaissance s’est réduite en qualité et a augmenté en quantité (c.a.d. que beaucoup plus de gens ont accès à la connaissance, mais celle-ci a beaucoup diminué): c’est ce qu’on appelle “la démocratisation de la connaissance”; aujourd’hui presque tout le monde sait lire et écrire (alors qu’il y a à peine 2000 ans, c’était seulement 3-4% de la population), nous avons une connaissance matérielle beaucoup plus poussée qu’alors, mais la connaissance spirituelle d’aujourd’hui est très réduite.
De nos jours on ne parle plus de “vocation spirituelle”: certains veulent “réussir” à la spiritualité, mais en même temps, ils veulent réussir leur vie amoureuse, parentale, professionnelle, etc. Pas étonnant qu’après des années de méditation soutenue, ils n’ont toujours pas découvert le divin auquel ils aspirent: le moins qu’on puisse dire, c’est que le “climat social” ne s’y prête pas. Mais cela dénote une recherche de l’équilibre (assez inconsciente, il faut le dire) qui sera garante d’une humanité plus heureuse dès que “le pas significatif aura été pris” (ce qui est imminent).
Par ailleurs, on remarque que beaucoup de gens se disent athées aujourd’hui, alors qu’autrefois c’était très peu. C’est facile à comprendre si on se souvient que les rares personnes qui avaient la connaissance la transmettaient à la majorité illettrée d’alors sous forme d’histoires ou de légendes (que ces derniers avaient tendance à croire à la lettre). Autrement dit, le doute d’aujourd’hui compense la superstition d’autrefois –et ce doute est aussi DÉRAISONNABLE que l’était leur superstition. C’EST LA FAÇON QU’A L’HUMANITÉ DE PROGRESSER: comme un balancier qui va d’un extrême à l’autre (de la superstition à l’athéisme).
Parfois (souvent), n’ayant pas ou peu de résultats, beaucoup abandonnent la sadhana (discipline spirituelle) après quelques mois de pratique, puis recommencent 2-3 ans plus tard, abandonnent à nouveau, etc. C’est que le rôle de sadhak (celui qui suit une sadhana) a beaucoup changé (tout comme la société d’ailleurs): autrefois celui qui embrassait “la vocation spirituelle” ne faisait que cela, à l’exclusion de toute autre chose (il était considéré comme “mort” à la société), alors qu’aujourd’hui une telle exclusivité n’est plus possible (à moins de vivre en ermite).
Comme aucun effort spirituel n’est perdu, même ces pauvres tentatives sont prometteurs et donneront des résultats intéressants (mais pas ceux auxquels on s’attend): CES EFFORTS SONT CUMULATIFS. C’est comme un cultivateur qui laboure son champ: s’il a un champ de 1000 hectares et que dans un premier temps il en laboure 50, il en aura encore 950 à labourer, mais les 50 qu’il a faites, il n’a pas à les refaire. Autrement dit, ce qui est fait EST FAIT, de sorte que chacun est certain d’atteindre son but un jour (pour peu qu’il n’abandonne pas définitivement –auquel cas c’est remis à une vie ultérieure).
Et quand on a atteint ce but, on s’aperçoit d’une chose surprenante: si on cherchait l’Infini, c’est parce que l’Infini a décidé que c’est notre tour (“Il” est Tout-Puissant, oui ou non? Alors s’Il est vraiment TOUT-PUISSANT, “Sa” volonté ne peut pas ne pas se réaliser). Mais il ne faut pas PERSONNALISER la chose: l’Infini ne nous a pas choisi personnellement. C’est simplement que nous avons atteint le point où la prochaine étape est de réaliser que “le Suprême est en nous” (un peu comme la prochaine étape après l’adolescence est l’âge adulte).
En fait c’est une simple question de croissance. L’humanité est comme une famille; dans une famille, il y a des enfants de tous âges: moins de 2 ans, 6-7 ans, 17 ans; tous sont frères, mais seuls les ados de 17 ans auront 18 ans l’an prochain (18 ans = l’âge adulte). L’humanité dans son ensemble est comme cet ado de 17 ans et s’apprête à devenir adulte. Ce n’est pas une question de mérite, c’est une question de croissance: ÇA VA ARRIVER TOUT SIMPLEMENT PARCE QUE LE TEMPS EST VENU (tout comme le temps est froid parce que l’hiver est arrivé).
Prépares-toi, frère: ça va être l’heure!
1 commentaire:
Je réfute cette idée que Dieu est à l'intérieur de soit... A mon avis, le Diable est en nous, tandis que Dieu nous entoure.
Publier un commentaire