Connaissance de soi

Une apparente réalité

Je ne t’apprends rien en disant que l’Homme est un être mental. Mais sais-tu, ami, que le mental est si subjectif qu’il ne perçoit pas la réalité des êtres et des choses? Il ne peut voir de la réalité qu’une APPARENCE -assez superficielle d’ailleurs (de la même façon qu’un chat ne perçoit qu’un monde très félin). Nous ne percevons donc pas la réalité telle qu’elle est réellement mais seulement une ressemblance très partielle de la réalité vue à travers des lunettes mentales déformantes.

La spiritualité nous répète depuis des millénaires que le monde est illusion (ça ne veut nullement dire qu’il n’existe pas, bien sûr, mais que nous le percevons faussement), et la science nous apprend qu’il n’y a rien qui ressemble à une montagne, une maison, un chien ou un Homme, mais que TOUT est fait d’une unique chose: des atomes (source d’une FORMIDABLE énergie); et un atome de granit ou un atome d’aile de papillon, c’est pareil.

La science, qui a un merveilleux moyen d’investigation, est basée sur le mental, et donc ne peut connaître de la réalité qu’une mince couche (assez superficielle) appelée LA MATIÈRE. Elle est donc qualifiée de matérialiste parce qu’elle ne reconnaît (et donc n’étudie) qu’UN SEUL PLAN D'EXISTENCE: la matière, et rejette tous les autres plans simplement parce qu’elle est incapable de les percevoir et que c’est «une hypothèse non nécessaire» (selon elle).

La spiritualité a une vue/vision beaucoup plus large, mais comme toutes les choses d’origine humaine, se sert aussi du mental (d’ailleurs science et spiritualité sont toutes deux basées sur l’expérience, tandis que la religion est basée sur le dogme). Or comme chacun sait, l’expérience scientifique est très différente de l’expérience spirituelle. L’immense avantage de la spiritualité, outre sa connaissance des multiples plans d'existence, indépendants de –mais qui ont une énorme influence sur- notre monde quotidien, est qu’elle offre les moyens de mettre le mental au repos, de façon à rendre actives des facultés qui peuvent connaître directement ces plans d’existence. Son inconvénient majeur, à part le fait qu’elle ne s’adresse qu’au petit nombre, est que la voie qu’elle propsose est longue et difficile, de sorte que tous ses adeptes ne réussissent pas nécessairement (du moins dans cette vie).

Or un tel résultat, pour intéressant qu’il soit, est inacceptable et anti-évolutif (c.a.d. qu’évolutivement parlant, ça n’a aucun sens). C’est toute l’humanité qui évolue (qui est sortie du singe, par exemple), et c’est toute l’humanité qui passera au prochain stade de l’évolution (mais pas d’un bloc), et non quelques «sages» seulement. Selon la vision de la spiritualité (intéressante mais limitée), les Hommes sont sur Terre pour apprendre à être heureux, et après de nombreuses vies où il a successivement expérimenté une chose puis une autre (richesse, notoriété, etc.), l’Homme est amené à s’intéresser puis à rechercher activement sa véritable nature (qui peut le rendre pleinement heureux) –qui est au plus profond de lui, mais inconnue, non consciente). Ce n’est pas très pratique -et surtout il faut de nombreuses vies pour cela.

La science est plus pratique, s’adresse à toute l’humanité, et tout le monde peut apprendre ses méthodes et devenir scientifique. Mais elle souffre de myopie (tellement en fait qu’elle ne reconnaît même pas sa propre myopie; par exemple, elle croit sérieusement que la pensée est secrétée par le cerveau (ce qui équivaut à dire que la musique qu’on entend dans la radio portative est engendrée par la dite radio).

De ce qui précède on peut déduire que science et spiritualité ont tous deux des avantages et des inconvénients, et que l’une peut compenser les inconvénients de l’autre. Il y aurait donc un immense avantage pour l’ensemble de l’espèce humaine à ce que science et spiritualité fusionnent, ou au minimum, on peut imaginer que ces deux demeurent distinctes sans s’opposer, et en sachant que l’une est aussi vraie que l'autre (comme deux façons différentes de concevoir une chose unique). Ainsi le maximum d’entre nous pourra avoir accès à une «réalité plus vraie» et non à une simple apparence (à la condition de la rechercher –cette recherche sera grandement facilitée par la nature de l’ère à venir). JE PARLERAI DE CETTE NATURE DANS UN TEXTE À VENIR.

Quant à la réalité et à l’apparence, je dirai seulement que LA RÉALITÉ telle qu’elle est nous échappera toujours car elle nous dépasse de toutes parts (n’est-ce pas là la définition même du divin?), mais que nous pouvons percevoir une apparence moindre (ou une réalité plus grande) que celle d’aujourd’hui –à la condition de le rechercher.