Dans beaucoup de pays le climat fait des siennes, bouleversant du coup nos habitudes de vie. Depuis 2 semaines l’Europe grelote. Chutes de neige et froid glacial ont abaissé la température de façon drastique, rendant la vie quotidienne très difficile. Jusqu’à maintenant il y a eu près de 500 morts (la plupart en Ukraine, mais aussi un peu partout en Europe) et le 8 février TF1 nous apprenait que cela “pourrait durer jusqu’à la fin du mois” puis, le 12 févier, annonçait le “retour aux valeurs saisonnières”. La France, habituellement si individualiste, nous donne l’exemple d’une belle solidarité en s’occupant des plus démunis, des aînés et des SDF: on sait maintenant que “L’épreuve ouvre les coeurs et rapproche les gens”.
On n’a pas connu de froids semblables depuis des décennies (1986), mais cette fois ça semble plus sérieux: le cauchemar neigeux s’abat sur l’Italie; la vague de froid et de neige a d’abord frappé le nord, puis s’est rapidement étendue à l’ensemble du pays; dans certains villages de montagne, on comptait jusqu'à deux mètres de neige. Apparemment les Italiens blâment le gouvernement pour n’avoir pas prévu le coup, tandis que celui-ci semble pris au dépourvu et porte secours tant bien que mal aux citoyens surpris par la soudaineté de toute l’affaire. À Rome, le Colisée est couvert de neige, tandis qu’en Sicile, un Etna abondamment enneigé crache timidement une colonne de cendres. Les dérèglements climatiques* touchent aussi l’Espagne (entre autres pays méditerranéens).
* dé-règlements climatiques: se dit quand le climat ne suit plus les “règles” habituelles.
Mais les “sautes d’humeur” de la Nature ne se limitent pas à l’Europe: en Algérie on rapporte 28 morts, tandis que “les résidents bloqués par la neige s'inquiètent du risque de pénurie de nourriture” (TF1). L’Asie n’est pas en reste: froid extrême accompagné d’une forte humidité sur l’ensemble de la Chine, et l’île principale du Japon (Honshu) est paralysée par de violentes chutes de neige, des températures glaciales et un fort blizzard.
À Genève, de nombreux météorologues qui étaient réunis ont déclaré que le phénomène n’est pas inhabituel en soi, mais avouent du même souffle avoir été surpris par la brutalité du phénomène. Pendant ce temps de l’autre côté de l’Atlantique, un habitué des grands froids (le Québec) connaît un hiver anormalement doux.
Que se passe-t-il donc avec la Nature? On ne reconnaît plus les saisons. Cette vague de froid, par exemple, mobilise toutes nos énergies. En fait, le gros de nos énergies est utilisé à essayer de nous garder chaud. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les conditions ne favorisent pas notre épanouissement ou notre bonheur. MAIS C’EST MAL VU (et donc mal vécu). Ça n’a pas du tout le sens que nous lui donnons.
Bien sûr que “nos habitudes de vie sont bouleversées”: notre façon habituelle de vivre mène à un cul de sac. Beaucoup s’en rendent compte, mais ne savent pas comment changer cela; alors ce dérèglement climatique nous force à le changer: dans ces conditions contraires, impossible d’agir comme tous les jours (bref, d’être individualistes comme d’habitude). Et une fois le masque de l’individualisme arraché (même temporairement), notre vraie nature apparaît: une incroyable solidarité naît spontanément.
Toutes les conditions (y compris les conditions contraires –canicules, grands froids, etc.) ne se produisent que pour nous forcer à agir (un peu comme le décor pour l’acteur: un décor de restaurant lui indique qu’il ne joue pas un rôle de chirurgien qui opère un malade): c’est dans ces circonstances contraires que le meilleur de nous se manifeste. Bien sûr –et heureusement- cette vague de froid passera (comme toutes les circonstances exceptionnelles). Mais elle nous aura indiqué que nous faisons fausse route avec l’individualisme habituel, et nous aura même montré la valeur de la solidarité.
Saurons-nous profiter de l’opportunité?
Aucun commentaire:
Publier un commentaire