Tout le monde a déjà vu un poisson rouge dans un bocal, mais qu’est-ce qu’il se dit le poisson? À travers les parois de son bocal, il voit bien que “ça bouge dehors”, mais il ne sait pas vraiment ce que c’est: “comment peut-on vivre là, puisqu’il n’y a pas d’eau?”
C’est comme la truite qui vit dans un lac et qui aurait eu un aperçu de “l’extérieur”. Elle a beau essayer de dire aux autres truites ce qu’elle a vu, mais c’est très difficile. La vie en-dehors du lac est si différente de la vie dans le lac qu’elle ne sait pas bien dire: la langue des truites ne convient pas, il faudrait un autre langage.
Alors dire: “Vous savez, il y a de la vie là où il n’y pas d’eau” ne peut que susciter le doute chez les autres truites (parmi elles il y a aussi des truites sceptiques). Et c’est tout à fait normal car une truite ne peut pas vivre en dehors de l’eau, c’est IMPOSSIBLE. Seulement la pauvre truite est certaine de ce qu’elle a vu mais elle ne sait pas bien l’expliquer; en fait, elle ne comprend pas elle-même comment c’est possible. Elle croit, puis elle doute, croit à nouveau, puis retombe dans le doute: “est-ce que je ne suis pas un peu fou de croire cela? Et pourtant j’ai bien vu”. Puis de nouveau le doute, le maudit doute: “Et si je m’étais trompé? Si c’était une illusion?” Mais elle continue, poussée (encouragée) par son expérience: “Il y a bien de la vie là pourtant”.
Alors comment peut-on vivre quand le corps est mort? Comment peut-on dire: “AVEC OU SANS CORPS ON EST VIVANT”? Comment peut-on dire que quand le corps est devenu cadavre, on vit d’une vie beaucoup plus intense que quand on avait un corps? Tout le monde est là pour dire que vous vous trompez, n’est-ce pas? Et pourtant…
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