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Petit égo, gros égo


échafaudages








Tournesol_thumb_thumb_thumb_thumb_thJe te salue ami
Un thaumaturge et mystique Lyonnais du 19e siècle que l’on appelait Maître Philippe, avait coutume de dire de lui-même “Je ne suis rien”. Quand j’ai lu cela il y a plus de 30 ans, j’étais encore dans ma période “SPIRITUALITÉ” et je ne comprenais pas: “C’est peut-être une façon de parler de soi avec humilité”. Aujourd’hui, je vois les choses d’une toute autre manière, et je comprend que ce n’était pas “parler avec humilité” mais “dire les choses telles qu’on les voit”.

 
Toutes les religions disent que l’égo est mauvais et qu’il faut s’en débarrasser. Ceux qui me lisent habituellement savent que pour moi l’égo N’EST PAS une mauvaise chose, c’est l’idée qu’on s’en fait (ou plutôt qu’en a le mental) qui est inadéquate/erronée.


De nos jours la science se rend compte que le mental détermine largement ses propres conclusions (“L’observateur influe sur la chose observée” –Hubert Reeves). C’est ce qu’a toujours dit la spiritualité (avec moins de précision que la science, il faut le dire): “Le monde est illusion” –ce qui veut dire qu’on ne le voit pas comme il est RÉELLEMENT. Attention c’est grave: quoi que nous fassions, nous ne percevons pas le monde tel qu’il est réellement, nous ne percevons que ce que le mental en perçoit (et le mental est SUBJECTIF). Par exemple, si le feu détruit notre maison, nous le qualifions de mauvais, et s’il cuit notre repas, nous le trouvons bon; mais en RÉALITÉ, le feu n’est ni bon ni mauvais, il brûle, c’est tout.

 
La preuve que le mental est subjectif, c’est que Chrétiens et Musulmans ont une idée différente du MÊME Dieu (et idée = pensée = mental).


Pour expliquer pourquoi l’égo est très utile, il me faut tout d’abord parler de… Dieu, justement. Comme je ne fais pas d’anthropomorphisme, Dieu pour moi n’est pas un “IL” ou un “ELLE”, plutôt un “ÇA” (ce n’est pas tout à fait exact, mais on ne peut rien en dire puisque c’est des milliards de milliards de fois plus grand que soi). Disons que Dieu pour nous est comme un immense océan INDIFFÉRENCIÉ de conscience infinie, sagesse infinie, amour infini, etc. Dieu est tout ce qui existe –minéral, végétal, animal et humain, les milliards de planètes et “l’espace infini”- TOUT. Il n’y a QUE Dieu et RIEN d’autre. Comme c’est indifférencié tout y est possible, mais rien n’est déterminé (il n’y a ni choses ni êtres, que “ÇA”).


Attention: les implications sont immenses. Si tout est Dieu, ça veut dire que chacun de nous est divin (bien sûr, ce n’est encore qu’un potentiel; à chacun d’en faire une réalité). Attendez, si Dieu est éternel, peut tout, voit tout, etc. et que nous sommes divins, ça signifie que nous sommes POTENTIELLEMENT tout cela. C’est vrai que Dieu (l’origine des choses) est si grand (si akbar, disent les musulmans arabes) qu’on ne peut le connaître, mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut rien en savoir. On peut étudier n’importe quoi (l’Homme par exemple) pour connaître le DIVIN; on ne peut pas se tromper puisqu’il n’y a que lui et rien d’autre. Mais il y a étude et étude.


“La Connaissance de soi” habituelle ne convient pas car trop limitée (matérialiste, elle ne considère que l’aspect physique de l’Homme –son corps- plus quelques aspects élémentaires de son être psychologique –qu’elle appelle esprit). Quant au véritable esprit, elle n’en connaît strictement rien et nie même son existence. Seule la véritable CONNAISSANCE DE SOI peut nous faire connaître l’aspect divin de l’Homme. Comment? TOUT ce qui existe a commencé un jour, non? Eh bien “Dieu” est la façon religieuse de parler de L’ORIGINE des êtres et des choses.


Origine, oui, mais indifférenciée (comme si en “Dieu” tout était possible -une sorte d’océan super vaste et tout ce qui existe, comme de minuscules gouttelettes de cet océan). L’Homme, être individuel, a bien commencé par n’être qu’une toute petite cellule indifférenciée, non? alors n’est-il pas possible que l’origine de l’univers soit indifférencié? Il est vain de parler de Dieu, mais il est très intéressant de connaître les êtres et les choses; peut-être qu’en les étudiant nous connaîtrons davantage leur origine (Dieu).


Mais comment les trillions de formes de notre univers sont-elles sorties de quelque chose d’indifférencié? Il a bien fallu qu’une sorte de moule forme tout ce qu’on voit à partir de cette “pâte à modeler” géante (et consciente) qu’est Dieu. Eh bien l’égo a servi de moule. Sans égo, rien n’existerait; il n’y aurait qu’un Dieu indifférencié. Nous devons donc “une fière chandelle” à cet égo tant décrié par la religion. Cependant (et uniquement chez l’être humain), le mental voit l’égo d’un très mauvais oeil PARCE QU’IL EST INCAPABLE DE VOIR LES CHOSES TELLES QU’ELLES SONT EN RÉALITÉj’en ai parlé souvent dans ce blog.


Donc chacun de nous a un égo, certains, important, d’autres, moins important: de gros et de petits égo. On a vu que l’égo a joué un rôle important pour nous: une sorte de moule qui a été très utile pour permettre à chacun d’exister. Mais ça y est!: NOUS EXISTONS MAINTENANT. Travaillons donc à nous débarrasser de l’égo. Ici il est légitime de se poser une question: “puisque j’existe grâce à l’égo, si je n’ai plus d’égo est-ce que j’existerai encore, est-ce que je ne vais pas retourner à l’indifférenciation originelle?


Il est facile de répondre si on se souvient que l’égo est comme un échafaudage: très utile pour aider à ériger un édifice, mais quand il est fini on l’enlève car il est devenu inutile (de plus il enlaidit l’édifice). Il existe des gens sans égo (ils ne sont pas encore très nombreux, mais il y en a).  Ce ne sont pas des mollusques sans forme et indifférenciés, ce sont des êtres humains comme nous (avec leur caractère, leurs pensées habituelles, etc.) et ils disent tous la même chose: perdre l’égo ne les a pas diminués mais, au contraire, leur a AJOUTÉ des facultés inouïes qu’ils n’avaient pas avant (un jour je parlerai des formidables –et multiples- avantages de la vie sans égo).


Aujourd’hui je ne dirai qu’une chose. Un égo peut être plus ou moins important (gros ou petit). En fait l’égo est une sorte de limite qui m’indique où finit moi et où commence l’autre. Dissoudre l’égo, c’est dissoudre toute limite. Et sans limite, on ne peut pas savoir que tel personne est meilleure que telle autre.


Tout ce qu’on peut dire c’est “Je suis tout” ou “Je ne suis rien” ou encore “Je suis” (et tout cela est également vrai).


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QUI EST DONC CE JIGÉ?

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Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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