Tous les médias du monde ont rapporté la réaction musulmane au film anti-islam «Innocence* of Muslims». Comme je suis un incurable bavard qui parle souvent à tort et à travers, j’ai décidé de dire ce que j’en pense aussi. J’ai fait une recherche Google pour savoir ce qu’on en disait et là, j’ai fait appris des choses très intéressantes.
Le mot anglais INNOCENCE, en plus de traduire le français innocence signifie aussi naïveté, de sorte que ce mauvais film pourrait bien se traduire en français par «La naïveté des musulmans».
Disons tout d
Qui sont les vrais responsables? Difficile de le dire. Ce qu’on sait avec certitude par contre, c’est que c’était très bien organisé: dès les manifestations de Benghazi des hommes armés (de toute évidence souhaitant en découdre) étaient présents, mêlés à la foule des manifestants en colère. Qui sont-ils? On ne sait pas vraiment, mais on peut tenter de le découvrir si on récapitule le fil des événements à la lumière de ce que l’on sait aujourd’hui.
Cette histoire rocambolesque est digne d’un roman d’aventures (plus riche en rebondissements que le film même à l’origine de cette affaire), et se déroule en plusieurs actes. On apprend tout d’abord par l’islamophobe et intégriste chrétien Steve Klein (consultant sur ce film) qu’un certain Israélien du nom de Sam Bacile aurait tourné ce film en 2011 à Los Angeles. Puis, coup de théâtre: on apprend que le vrai «commanditaire» de ce film est en réalité une mystérieuse association caritative chrétienne et que Sam Bacile est le pseudonyme de Nakoula Basseley, 55 ans (qui n’est pas Israélien, mais copte chrétien d’Égypte). Réfugié en Californie, ce dernier, réalisateur de film porno, a été condamné en 2009 pour fraude bancaire. «Sam Bacile», s'affirmant israélien, avait assuré être l'auteur du film mardi dans une interview au Wall Street Journal. Vendredi Nakoula Basseley a reconnu sa collaboration en tant que producteur du film (et non réalisateur comme il avait d’abord dit), tout en déclarant à la radio américaine en langue arabe Radio Sawa ne pas regretter ce tournage.
Ce n’est pas tout. Selon Le Parisien.fr le film aurait été réalisé par Alan Roberts, 65 ans, un réalisateur de films porno à petit budget, et les acteurs affirment avoir été trompés, croyant jouer dans un film de fiction épique et découvrant ensuite qu'un doublage avait transformé leurs répliques en propagande anti-musulmane; le film original devait s’appeler DESERT WARRIORS (Les guerriers du désert).
Qui donc est cette mystérieuse «association caritative chrétienne»? Selon un responsable de L.A. Films l’autorisation de faire ce film a été accordé à Media for Christ, dont le président est le copte égyptien Joseph Nassralla Abdelmasih. Si j’ai bien compris, toute cette histoire anti-américaine serait le fait d’arabes chrétiens qui détestent les arabes musulmans. C’est-y pas beau la religion?
Mais quel est le fil des événements au juste? La folie a commencé le 11 septembre (ça ne te rappelle pas qqch cette date?) par une violente manifestation anti-américaine devant l’ambassade américaine de Benghazi (Lybie): des centaines de personnes en colère manifestent contre un film islamophobe qui ridiculise le prophète Mahomet (que je ne caricaturerai pas, détends-toi!). Le 12, la colère s’est étendue à de nombreux pays arabes (Tunisie, Maroc, Égypte, Liban, Yémen, etc.), puis le 13 et le 14, à l’ensemble des pays musulmans (Iran, Turquie, Pakistan, Afghanistan, Indonésie) + l’Australie: partout on prend d’assaut les ambassades américaines, et s’il n’y en a pas sous la main, mon Dieu, c’est pas grave: les ambassades d’Allemagne ou de Grande-Bretagne, ou même un PFK (Poulet Frit Kentucky) feront tout aussi bien l’affaire, l’important c’est de détruire, non? Le 15 la folie gagne plusieurs pays d’Europe (Paris, Londres, Anvers, Berlin).
Après 4 jours de manifestations, ça semble vouloir se calmer. Samedi le 15, le journal Le Monde rapporte que «Al Qaïda appelle à continuer à s’en prendre aux intérêts américains», mais déjà le cœur n’y est plus; et puis les musulmans savent bien qu’Al-Qaïda n’est pas vraiment de leur côté mais du sien propre. On avait bien remarqué le drapeau noir d’Al Qaïda dans toutes ces manifestations (sauf en Europe où ces criminels terroristes seraient tout de suite arrêtés). De toute façon on sait bien qu’Al Qaïda est comme un petit garçon armé de Kalashnikov et bardé de dynamite: il peut faire des dommages, mais on sait s’en protéger.
Oups, ce n’était qu’une pause (“Laissez-nous souffler un peu”). Lundi 17 reprise des violences (Liban, Palestine, Indonésie). Décidément la crise est de moins en moins raisonnable (ou la folie de plus en plus déraisonnable). Astérix dirait: “Ils sont fous ces Zarab”.
Non, le VRAI danger est ailleurs: c’est une force très intéressée à ce que l’humanité dans son ensemble (et non les seuls Américains ou Occidentaux) continue à être une humanité-enfant («un troupeau» dit litt. la religion) et surtout ne grandisse jamais car alors elle deviendrait une humanité adulte (libre et heureuse). Cette force hostile au bonheur de l’être humain est le vrai danger qui menace l’humanité, et elle a pris corps aujourd’hui: elle s’exprime par le salafisme. Ce ne sont pas les musulmans les coupables, c’est le salafisme (qui pousse ses adeptes à l’extrémisme sous prétexte de retour aux sources) et pas les Américains (qui ont tout de même leur part de tort, comme nous tous; mais qui ont aussi de grandes forces, comme nous tous, également).
On sait que les salafistes sont des radicaux, mais de qui/quoi sont-ils composés? Essentiellement d’imams hostiles aux occidentaux (qui prônent/défendent les droits humains) et qui interprètent le Coran à la lumière (!) de leur esprit étroit et malsain. Fortement minoritaires, ils sont si actifs qu’ils semblent occuper le devant de la scène. Habiles à manipuler les gens, ils savent faire de nombreux adeptes (surtout parmi les jeunes, qui sont plus influençables). Les salafistes peuvent sembler une menace, mais c’est temporaire: ils sont sur le point de perdre. C’EST UN COMBAT PERDU D’AVANCE. Et qu’est-ce qui se passera quand ils disparaîtront? Eh bien, les fanatiques religieux qu’ils ont recrutés redeviendront des musulmans normaux.
Les manifs violentes, on n’approuve pas mais on comprend. La révolution de 1789 ne se résume pas à la prise de la Bastille. Après il y a eu les longues années de terreur, avant d’avoir une véritable démocratie. Alors on sait: il ne suffit pas que quelques pays arabes se débarrassent de leur dictateur, et puis «Ça y est, on est démocratique». Non, après c’est l’apprentissage de la démocratie. Nous, Occidentaux, on est passé par là; alors on sait, et on va vous aider. Mais n’écoutez pas les salafistes: ils vous éloigneront de tout cela.
Croit-on sérieusement que Mahomet, s’il revenait aujourd’hui, approuverait ces fanatiques religieux?
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