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Vouloir le bien, rejeter le mal










Tournesol_thumb_thumb_thumb_thumb_thJe te salue ami
Qu’est-ce que l’Homme a et qu’aucun animal n’a? Non, ce n’est pas l’intelligence car beaucoup de mammifères sont intelligents aussi; un lièvre, par exemple, a la parfaite intelligence de son territoire: il ne court pas n’importe où au hasard, mais sait précisément où l’herbe est la meilleure, et par où il a plus de chances d’éviter un prédateur. Pas la parole non plus car l’animal exprime très bien ses besoins et ses émotions; simplement il ne le fait pas autant que ce bavard d’Homo sapiens.

 
Il y a UNE chose qui distingue l’Homme et qui le met dans une classe complètement à part de l’animal: la CONSCIENCE DE SOI. Et cette conscience de soi l’amène à distinguer aisément le bien et le mal. Cela, aucun animal ne le peut, et ça change tout. En fait, pour toute créature animale, les choses ne sont ni bien ni mal, elles SONT, c’est tout.


Faire cette distinction est donc le propre de l’Homme, et très tôt il a inventé LA MORALE pour codifier les choses selon qu’elle sont bien ou mal, ou distinguer ce qui est bien et ce qui est mal dans une chose. Bien et mal sont des notions relatives qui ont beaucoup évolué à mesure que l’Homme  lui-même évoluait; tuer, par exemple, est considéré comme mal aujourd’hui, alors que c’était une très bonne chose –et même une nécessité- il y a, disons, 100,000 ans (où la règle était de tuer ou d’être tué). Une des preuves que la morale est relative, c’est que tuer est MAL pour tout le monde sauf pour le soldat (pour lui c’est non seulement BIEN, mais c’est son devoir).


Et bien sûr, puisqu’il vit en société, tout homme, qu’il aie des valeurs religieuses ou une pensée
matérialiste se doit d’avoir une MORALE (un ensemble de règles qui facilitent sa vie avec les autres êtres humains). Comme la morale évolue beaucoup, il peut être intéressant de voir à quoi ressemble celle d’aujourd’hui. Or on remarque que, partout sur le globe, la morale courante est de “s’efforcer de faire le bien et d’éviter le mal”. 

 
C’est normal, bien sûr, si l’on considère que, quel que soit son âge, l’individu d’aujourd’hui fait partie d’une humanité encore très jeune; et ce ne peut être que temporaire (tout au plus quelques dizaines d’années, et la fin est imminente) car dans son processus de croissance, une humanité-adulte aura une conception du bien et du mal beaucoup plus adéquate. Quoi qu’il en soit de cette humanité future, il convient d’examiner la conception du bien et du mal telle qu’on la voit de nos jours. On peut dire que les qualités représentent ce qui est bien dans l’être humain (et les défauts, ce qui est mal). Or on remarque que l’Homme aime ce qui est bien et déteste ce qui est mal. Autrement dit, il a des PRÉFÉRENCES; et puisqu’il a des préférences, il n’est pas  vraiment objectif (ce qui est bon signe, car il est normal de préférer le bien au mal).

 
En étudiant l’être humain, on s’aperçoit qu’il n’y a qu’une seule composante de sa personnalité qui se targue d’être objective: son mental (ou plutôt la strate supérieure du mental, l’intellect). Et curieusement, c’est aussi la seule qui ait une morale si limitée. Et puisque l’Homme se fie à son mental, il n’est pas étonnant qu’il n’aie pas trouvé le bonheur que la morale lui promettait.
Le SOI ou “vrai moi” de l’Homme (que le mental appelle “âme”) a une toute autre morale: comme il est d’origine divine, il ne sépare pas les choses en bien/mal; pour lui tout est OK et lui procure de la joie. Seulement il y a un hic: l’Homme n’est généralement pas conscient de ce vrai moi (sauf rares exceptions); il a donc un effort soutenu à faire pour en devenir conscient et bénéficier de cette autre morale (entre autres multiples avantages).  


Puisque tout Homme, sans exception, a des qualités ET des défauts (un Homme qui n’aurait que des qualités et aucun défaut, ça n’existe pas), il en découle que chacun aime toute une partie de lui (composée de QUALITÉS), et déteste toute cette autre partie qu’on appelle “défauts”. Autrement dit, on ne s’aime pas réellement soi-même, sauf la FRACTION de nous qui est bien. On est donc INCOMPLET, tronqué de tout ce qui est “défaut” en soi (et s’occuper de soi -comme on le voit de nos jours- ce n’est pas s’aimer, c’est être égocentrique et individualiste).


Il y a donc 7 milliards d’êtres égocentriques dans le monde: pas étonnant que nous ne soyons pas heureux, puisque nous tournons le dos au bonheur. Soyons réaliste: la science, malgré ses multiples inventions destinées à faciliter UN aspect de notre vie (l’aspect matériel) n’a réussi qu’à créer un consumérisme des plus étouffants, qui tourne le dos au bonheur. L’Homme n’est pas qu’un corps, il a aussi un aspect spirituel dont la science ne tient pas compte (en fait, elle n’y croit même pas). “S’aimer soi-même” ne veut pas dire ne s’occuper que de soi (= de son corps). Si on ne s’aime pas soi-même, et qu’on construit le monde “à notre image”, quoi d’étonnant que ce monde en soit un de haine, de crime et de souffrance? Nous aspirons tous à un monde sans guerre, harmonieux et plein d’amour, mais où est l’amour en soi qui peut réaliser cela? Il faut s’accepter (= s’aimer) soi-même TEL QU’ON EST*. À partir de cette ACCEPTATION totale, on peut travailler à s’améliorer (et si on s’améliore, le monde s’améliorera automatiquement). Mais vouloir que le monde soit BIEN, alors que nous, on n’a pas réussi à le faire pour soi-même, non seulement c’est utopique, mais en plus c’est totalement irréaliste: ça n’arrivera jamais.

 
* S’ACCEPTER: Tout le monde est d’accord pour dire que le courage est mieux que la lâcheté, mais je ne suis pas courageux, JE SUIS lâche. Vous acceptez ce que JE SUIS, ou vous  préférez que je sois quelqu’un qui n’existe pas (courageux)? Puisqu’il y a croissance et que j’évolue, à partir de cette ACCEPTATION de moi-même (c’est vrai, je suis lâche) les circonstances m’amènent nécessairement à réaliser que “ce serait bien d’être courageux”. Alors je peux travailler à le devenir. Mais dire: “Vous êtes lâche? Ah! ce n’est pas bien”, c’est comme si on me disait que je ne suis pas bien.


Puisque, de toute évidence, il vaut BEAUCOUP mieux distinguer le bien et le mal que de ne pas le distinguer, on peut se demander pourquoi notre appréciation du bien et du mal est si inadéquate; c’est là qu’on fait une découverte très  intéressante. Bien sûr, il y a toute la question du jeune âge de l’humanité et de sa compréhension inadéquate. Mais la véritable raison est plus fondamentale: tout cet état malheureux est dû au mental. Le mental est très apte à DISTINGUER le bien du mal; par contre il est incapable de savoir ce qu’est le bien et ce qu’est le mal (il ne connaît que ce qu’il pense qui est bien et ce qu’il pense qui est mal). Par exemple, il oppose GÉNÉREUX et DÉPENSIER et considère l’un comme souhaitable et l’autre comme détestable (ou une chose à éviter), alors que d’un point de vue non-mental, ces deux sont la même chose: une personne qui donne de son argent (dans un cas à un sans-abri, dans l’autre à un commerçant). Il en est de même de tous les défauts/qualités (l’occultisme les appelle “les paires d’opposés”). C’est une mauvaise utilisation du mental. Tout est utile pour quelque chose et inadéquat pour d’autres choses. Savoir précisément à quoi sert chaque composante de l’être humain s’appelle Connaissance de soi et mène à son utilisation correcte. Donc le mental est très bien pour FAIRE/AGIR* mais des plus limité  pour SAVOIR*.

 
* FAIRE/AGIR et SAVOIR. Pour AGIR sur quelque chose, il faut d’abord DISTINGUER ses composantes. Et le mental y excelle. Par exemple, quand le mental a voulu imiter la Nature et faire du courant électrique, il a fait la distinction entre le pôle positif et le pôle négatif, ce qui lui a permis d’inventer (faire) la batterie électrique. Mais le mental est mauvais conseiller quand il s’agit de savoir: il vous dira volontiers ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, alors qu’au-delà du mental IL N’Y A RIEN d’impossible.


Certains raisonnent que “l’ennemi de mon ennemi est mon ami”: si on leur dit que la morale est extrêmement limitée, ils pensent que c’est un encouragement à être amoraux. Mais non pas du tout, au contraire. La morale est nécessaire, seulement elle évolue à mesure que l’humanité évolue. Toute la question de l’altruisme (par exemple) m’apparaît comme une chose extrêmement limitée qui est NÉCESSAIRE seulement tant qu’on a un ÉGO. Mais quelqu’un qui n’a plus d’égo n’a plus besoin qu’on lui parle d’altruisme, non seulement parce que “les autres”, c’est 7 milliards d’égo, mais surtout parce que, comme il n’y plus cette séparation MOI/LES AUTRES, il se reconnaît en tous.






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7 commentaires:

adissam a dit...

Bonjour Jigé,

Je suis d'accord que quelquechose différencie les hommes des animaux, et notamment quelquechose qui permettrait ce choix dans les actions ( comme tu le mentionnes).
Par contre, pourquoi la créature qu'est l'animal n'aurait pas conscience de soi et d'exister ?

A moins, qu'il ne s'agisse que d'une question de vocabulaire utilisé.

Jigé a dit...

Salut Adissam
Je connais le NETHICAL BLOG depuis qu’Arno est venu; tu es le bienvenu.

Les animaux supérieurs (surtout mammifères mais aussi oiseaux) sont très sensibles, mais n’ont pas de conscience de soi. Les autres animaux (poissons, insectes, et peut-être les reptiles) n’ont ni sensibilité ni conscience de soi. Seul l’Homme en a une (la science a aussi prouvé par le test du miroir que la chimpanzé a un infime début de conscience de soi).

Mais «conscience DE SOI» et «CONSCIENCE» sont deux choses totalement différentes, et dire que les animaux n’ont pas de conscience de soi ne veut pas du tout dire qu’ils ne sont pas conscients.

Robert sait que Robert c’est lui, et qu’il est autre que Gérard, Charles ou Lucien; il a une conscience DE SOI. Mais comment distinguer une mouche d’une autre: elles ne se distinguent même pas entre elles; une mouche sait qu’elle de l’espèce mouche (et pas un ver ou une araignée).

La conscience de soi INDIVIDUALISE l’Homme dans LA MÊME ESPÈCE. Aucun animal ne se perçoit comme étant différent de l’espèce ou du groupe auquel il appartient (dépendamment s'il vit seul ou en groupe).

adissam a dit...

Merci pour cet éclaircissement.
Cela soulève encore d'autres questions (par ex. pourquoi cet individualité et «conscience de soi» propre à l'homme, d'où vient-elle?, et quelle est sa raison d'être?).

Oui, j'ai vu plusieurs de tes commentaires. Je t'avais tout de suite inclus dans la discussion.
Peut-être que la Nethiquette veut que l'on salue avant de discuter.
(un futur sujet, tiens!)
Je règle cette «dette» : Bien le bonjour à toi!

les pensées de l'ysa a dit...

Le mental est l'âme dans son expression incarnée. Quand l'expérience révèle l'Amour, alors le renouvellement du mental s'opère et l'âme grandit (expansion de la lumière).


Vos articles sont très intéressants.
L'Ysa

Jigé a dit...

Plusieurs de mes articles parlent du mental; certains le portent aux nues, d’autres le critiquent vertement (et les deux sont vrais). La situation chaotique que l’on voit de nos jours est due en grande partie au fait que NOUS utilisons mal le mental.

Personnellement je ne crois pas que «Le mental est l'âme dans son expression incarnée». L’âme est l’âme et le mental est le mental. Comme l’âme est encore inconsciente, il faut en devenir conscient.

Mais je comprend ce que tu veux dire: le mental peut être un excellent outil de l’âme pour façonner la matière (à la condition d'être conscient de l'âme). «le mental est un bon serviteur mais un mauvais maître».

les pensees de lysa a dit...

Je pense que TOUT est UN. Dans cette logique TOUT est la MEME chose.

adissam a dit...

Je trouve que cette présentation résume bien les hypothèses actuelles sur ces questions du "moi" et présente une approche qui prend en compte justement l'âme.

Mes articles

QUI EST DONC CE JIGÉ?

Ma photo
Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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