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L’échange de cadeaux







Noël et le Jour de l’An sont passés; nous voici en 2010. Mais ces deux fêtes ont-elles un sens pour nous, ou bien n’est-ce qu’un phénomène de société, une coutume vide de sens à laquelle nous obéissons par habitude simplement parce que «tout le monde le fait»? Et quel sens a l’échange de cadeaux?

Si le Jour de l’An est fêté dans tous les pays, il n’en est pas de même pour le jour de Noël qui nous rappelle la Nativité et qui n’est fêté que dans les pays chrétiens. Par exemple, pour K (mon épouse, qui est Japonaise), aucune signification religieuse n’est rattachée à Noël; simplement, comme elle est au Canada depuis assez longtemps, elle constate que le 25 décembre est une fête importante. Puisque beaucoup d’entre nous sont d’anciens Chrétiens non-pratiquants ou même non-croyants, cela m’a fait réfléchir sur la signification de ce jour.

Souvenons-nous qu’il n’y a rien de totalement négatif ou positif: tout peut être utile à quelque chose; il faut seulement savoir «en quoi c’est utile» et rejeter le reste. Pour la période des Fêtes, c’est la même chose. Si on remonte assez loin dans le temps, on perçoit clairement le sens originel de l’échange de cadeaux, et aussi (puisqu’il y a évolution et que le monde se transforme) en quoi cette transformation représente un progrès ou une perte pour nous (nous ne voyons que l’APPARENCE des choses; ultimement il n’y a ni progrès ni perte: TOUT VA DANS LE SENS).

À la base de l’échange de cadeaux, il y avait le don –souvent mutuel. Il y a quelques milliers d’années, on donnait à quelqu’un de cher un objet personnel auquel on tenait et pour lequel il avait montré de l’intérêt. Le don avait alors un double sens: faire plaisir à cette personne et tisser des liens avec elle (plus une signification souvent inconsciente: couper le lien qui nous attachait à une «possession terrestre» -et donc s’en libérer).

De nos jours le cadeau (bien emballé comme il se doit) a remplacé le don. Il n’est plus question de se départir de quelque chose auquel on tient, mais d’ACHETER quelque chose de neuf –et si possible d’original (et plus c’est cher, plus c’est une preuve d’appréciation –croit-on). Presque tous les gens de mon entourage constatent et déplorent que Noël soit devenu une fête commerciale, mais tous (ou presque) achètent des cadeaux: ils se «plient» à la coutume; c.a.d. que la coutume, ayant perdu son sens, devient de plus en plus désuète (comme une coquille vide) et risque fort de tomber et disparaître. En fait il semble que cette coutume ne soit qu’une habitude, et comme toute habitude, a une tendance intrinsèque à se perpétuer et à durer –pour un temps- avant de disparaître.

Quand je reçois des cadeaux, parfois je suis content mais la plupart du temps je suis assez indifférent à la chose reçue (la seule chose qui me fasse plaisir –sur le coup et brièvement- c’est de «recevoir QUELQUE CHOSE»); et bien sûr, je feins d’être surpris/heureux quand je découvre le cadeau: «Ah! C’est trop! Vous n’auriez pas dû». Si je sens les choses comme cela, il n’est pas difficile de transposer et voir que «si c’est comme ça pour moi, c’est comme ça pour les autres aussi»; après tout, je ne suis pas différent d’eux: recevoir quelque chose fait toujours plaisir mais crée une obligation; et dans un monde hyper-individualisé comme aujourd’hui, on se méfie de toute obligation: «Il va sûrement m’offrir quelque chose; il faut que je lui achète un cadeau pour ne pas être en reste». C’est ainsi qu’une jolie coutume est devenue une corvée (sauf pour ceux qui aiment magasiner et dépenser): faire une liste des personnes à qui on veut/doit offrir un cadeau, puis aller de magasin en magasin à la recherche de LA chose originale, et enfin emballer tout cela pour que ce soit bien présentable.

À qui cela profite-t-il donc alors, puisque ce n’est ni à moi ni à l’autre? Dans cette affaire, il n’y a qu’un gagnant: le détaillant, qui lui, fait des affaires d’or (et derrière lui, le fabricant et le grossiste), qui compétitionne avec les autres magasins pour nous offrir «LE MEILLEUR PRIX» (si c’est leur meilleur prix et qu’ils font des profits mirobolants, est-ce que ça ne veut pas dire que le reste de l’année ils nous vendent trop cher???) Nous voilà donc restreint à un rôle de consommateur (pas tout à fait mais presque). Et ce qui devait être une véritable réjouissance est devenu un consumerisme littéralement effréné qui a très peu à voir avec la coutume originelle. Bien sûr, la joie de retrouver la parenté n’a pas complètement disparu, mais elle a grandement perdu en qualité (hypothétiquement si c’était totalement triste, nous serions stupides de suivre cette coutume, non?)

Bien sûr, il y a ceux qui se réjouissent vraiment, mais c’est parce qu’ils se réjouissent avec peu. Je ne suggère nullement que l’échange de cadeau disparaisse complètement et qu’il ne soit remplacé par rien. Comme toute coutume, c’est utile à «quelque chose». Il faut seulement «faire le ménage» là-dedans: conserver ce qui peut encore servir et jeter le reste. Inutile aussi de retourner en arrière pour restaurer l’antique DON. Il y a évolution et progrès, non? Alors on ne va pas faire revivre une ancienne coutume. La signification religieuse de la Nativité est aussi une chose du passé (mais d’un passé qui existe encore aujourd'hui pour certains -de moins en moins d’ailleurs). Il faut trouver un autre sens, renouveler la signification du don.

Le meilleur don que l’on puisse faire, c’est le don de soi (de son temps, pas de son argent). Mais bien sûr, à notre époque hyper individualiste, on est peu enclin à donner de son temps. CELA VA CHANGER: les circonstances mêmes nous y pousseront. Peu à peu tous les événements qui se produiront (même ceux que nous qualifions de hasard) nous amèneront à être davantage à l'écoute, attentif à l'autre, solidaires avec lui. Nous aurons tendance à être moins individualistes (tout en demeurant des individus, bien sûr). Les premiers balbutiements ont déjà commencé d'ailleurs, et cela ne peut aller qu'en s'accélérant. Inutile d’argumenter: «On ne voit pas vraiment la solidarité dont vous parlez». C’EST SÛR D’ARRIVER. L’humanité de demain sera TRÈS différente de celle d’aujourd’hui, nous le savons tous. Et ça peut se produire très rapidement: il suffit que le soleil paraisse, et on voit tout différemment. Un simple changement de regard; qui eut crû que ce soit si simple?

DEMAIN SERA PLUS BEAU QUE NOS PLUS BEAUX CONTES DE FÉE




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Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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