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«La religion est OUT»




Je suis né dans une famille catholique, alors je parle davantage du catholicisme car je le connais bien, mais ce sont TOUTES les religions qui sont visées ici. Comprends-moi bien: les religions ne sont pas à négliger (et certainement pas à rejeter) car ce sont généralement elles qui nous rappellent que nous avons une dimension spirituelle (à moins que nous soyons familiers avec une forme ou une autre de spiritualité –qui est très différente de la religion) sinon nous risquons de verser dans un matérialisme improductif. Je respecte donc la religion –même si je ne suis pas du tout quelqu’un de religieux- mais je suis loin de prêter foi aux inévitables stupidités qu’elle énonce parfois (souvent avec une ignorance candide) car elle n’a pas l’expérience de ce dont elle parle. Il ne faut pas croire non plus que parce que certains Hommes (prêtres, pasteurs, imams ou rabbins) se servent de la religion comme prétexte pour nous dire quoi faire (ou éviter de faire), leur message spirituel n’a aucune valeur: il faut rejeter l’un tout en gardant l’autre, c’est tout.

Comme tout ce qui existe, la religion est à la fois une bonne et une mauvaise chose (nommes-moi UNE chose qui n’a que des qualités et pas de défauts, uniquement des avantages et aucun inconvénient). Quand l’humanité était plus jeune, les religions avaient un rôle important à jouer pour lui rappeler que les individus ne sont pas qu’un corps (mortel, comme tous les corps), mais qu’ils sont faits à l’image de Dieu: ÉTERNELS. Son principal défaut (il y en a plusieurs) est qu’elle est dogmatique, c.a.d. qu’elle nous DICTE ce que nous devons croire. Quand l’humanité était plus jeune, c’était OK, mais aujourd’hui l’humanité a vieilli, et nous avons besoin de comprendre, car ses habituelles réponses («c’est un mystère», «il faut avoir la foi») ne nous satisfont plus. Pas étonnant que partout dans le monde les églises (monastères, temples, synagogues et mosquées) se vident. Comme disait un de mes amis, dans un raccourci très saisissant: «La religion est OUT».

Par contre, deux sources de connaissance éminemment valables sont la science et la spiritualité, chacune ayant son propre champ de recherche –la matière pour l’une et l’esprit pour l’autre- toutes deux basées sur l’expérimentation, et toutes deux ayant sa propre méthode d’investigation. Évidemment, rien n’est parfait (ou plutôt complet –per fectus), science et spiritualité étant complémentaires plutôt qu’opposées comme on le croit généralement (ça veut dire que nous avons besoin des deux pour un savoir complet). D’ailleurs, c’est lorsque la science essaie de décrire l’esprit qu’elle montre sa profonde ignorance (elle appelle même ESPRIT ce qui n’est que notre être psychologique –mental, sentiments et émotions- et ignore tout du véritable esprit); d’ailleurs c’est lorsqu’elle parle de certaines choses abstraites (comme Dieu ou l’âme) –qui ne sont abstraites que pour elle- qu’elle montre le plus son ignorance.

La spiritualité n’est pas en reste non plus, car si elle remplit sa promesse de libérer l’être des contingences matérielles (de façon généralement temporaire, mais parfois permanente) afin de diviniser l’être, elle place ce divin dans un lieu si éloigné de la terre, qu’il faille l’abandonner (ou s’en détacher) pour trouver ce divin et ainsi assouvir son idéal de perfection. Les rares adeptes qui réussissent (le plus souvent après des années de discipline spirituelle) ont bien gagné le divin mais ils ont perdu le monde. Bien sûr, après avoir «réalisé» le divin, ils reviennent sur terre, pleins de compassion «pour les êtres humains» mais tout ce qu’ils peuvent faire c’est enseigner la voie qu’ils ont eux-mêmes suivi. Les «miracles» (ou SIDDHI: perfection) que ces rares personnes opèrent sont des lois/pouvoirs du monde divin appliqués au monde de la matière, et non des lois de la matière. Par exemple, nous savons qu’en vertu de la loi de gravité, un corps qui flotte dans l’air est impossible; or pour notre «soi véritable» (ou être spirituel/divin) se déplacer en lévitant (c.a.d. en «flottant dans l’air») est tout à fait normal.

Il est inévitable que science et spiritualité se rapprochent même si présentement les signes de ce rapprochement sont rares; de nos jours science et spiritualité semblent davantage être opposées que complémentaires (il y a des signes de convergence cependant, j’en parlerai un jour dans «La noétique»). Pour le moment je dirai seulement, que la science (qui est très jeune, car ses premiers balbutiements remontent à l’antiquité grecque) fera un énorme bond en avant en étendant son champ d’investigation à des domaines jusque là réservés à la spiritualité (qui existe depuis des milliers d’années, mais dont les multiples formes –mais à la théorie unique cependant- sont dues à son manque de précision). Pour qui sait déchiffrer les signes des choses à venir ce rapprochement est sûr d’arriver dans les prochaines dizaines d’années, et il y aura UN grand gagnant: l’humanité dans son ensemble.




4 commentaires:

Serge Durand a dit...

Je trouve que la science, les religions ou les spiritualités procèdent souvent d'un vice semblable. La religion ou la spiritualité opposent l'esprit à la matière et nous invitent à glorifier la souffrance ou la douleur qui marquent les impasses de la vie dans le corps. Les chrétiens et les bouddhistes, et même les chrétiens bouddhistes qui se croient enfin à l'abri du dogmatisme religieux finissent toujours par faire une croix sur le corps présent ou à fouler au pied l'horreur de la mort corporelle. La science procède en sens inverse semble-t-il puisque pour elle il n'y a souvent que la vie matérielle du corps. Mais elle utilise toujours des instruments dont les fibres et les pièces demeurent inconscientes. Autrement dit tous, religieux, spiritualiste areligieux et scientifiques n'envisagent guère une évolution consciente de la conscience corporelle. Ils sont tous enfermés dans la bulle mentale : bulle mentale des dogmes, bulle mentale des calculs et des technologies, bulle mentale éthérée des spiritualités... La bulle mentale la plus dangereuse est bien celle des religions car elle ne tolère rien d'autre qu'elle et passe son temps à s'entredétruire. L'accomplissement de la religion est surement le culte rendu à l'argent. Ce culte d'ailleurs a sa propagande, ses rituels, ses temples, nécessite ses sacrifices, impose le destin, etc., etc. La crise sociale mondiale actuelle n'est que le fait de ces religions. La bulle de la science est assez dangereuse dès lors qu'elle prétend être efficace : toutes ses applications conduisent à des incidents, des accidents voire des catastrophes. La crise écologique implique directement l'ignorance fondamentale de la science qui s'ignore dans la mesure où la reconnaître reviendrait à aspirer à une conscience définitivement au-delà de la conscience mentale et non plus à se contenter d'intuitions éclairantes. Quant à la spiritualité tant qu'elle cherchera le bien-être de l'humain, elle passera à côté de l'horreur subconsciente qui nécessite pour être délogée d'aspirer à une conscience d'après l'homme. N'y-a-t-il pas là l'enjeu de la crise spirituelle, écologique et sociale que nous sommes en train de vivre ?

Plus le temps passe au milieu de cette crise évolutive, plus il me semble que les sciences et les spiritualités ne prendront conscience pleinement de manière convergente de la nature de la crise en cours que par ce que celle-ci aura commencé de produire le saut évolutif d'une nouvelle conscience de la matière. Mais quoi qu'il en soit, pour les sciences et les spiritualités, l'évidence que nous devons participer -maintenant- de plus en plus consciemment à l'évolution en cours demeure insaisissable pour leur conscience mentale centrifuge.
Et c'est très rarement que je vois chez ceux comme Ken Wilber qui allient évolution de l'univers du point de vue de la science et évolution spirituelle autre chose qu'un mouvement de conscience mentale centré sur lui-même quoiqu'un peu plus intégratif.

Dans le besoin radical d'autre chose que cette conscience mentale humaine,

Serge.

Jigé a dit...

On ne peut qu'être d'accord avec cette brillante analyse qui décrit très bien la situation PRÉSENTE, Serge. Une clé pour comprendre mes textes: je parle généralement d'un AVENIR rapproché (sauf quand je parle des obstacles à cet avenir). Par exemple, quand je dis que «l’homme est un être divin», il est évident qu’il ne l’est pas AUJOURD’HUI.

On peut être d'accord ou non avec cet avenir, mais difficile d'en discuter car il n'existe pas encore. Gober candidement ce que ces textes disent est la pire chose à faire; demander au mental si ce que je dis est raisonnable ou non n’est pas très productif non plus: le mental est toujours prêt à donner son opinion, mais dans ce cas-ci son opinion vaut 0. Le mieux est d’essayer de voir si ce que je dis est utile POUR TOI. Si oui, ces textes sont une bonne indication de la direction à prendre; et si ça ne t’est pas utile, alors rejettes-les, tout simplement. C’est le cœur (ou plus profond) qui sait de manière infaillible si ça peut être utile, pas la tête qui n’y comprend rien.

Et tu dis vrai: matière et esprit sont UN. As-tu déjà réfléchi à ceci: quand ils seront effectivement UN pour nous, alors la science (qui étudie la matière) et la spiritualité (qui étudie l’esprit) seront UN.

« la science, les religions ou les spiritualités procèdent souvent d'un vice semblable »: tout ce qui existe est utile à qqch, rien n’est totalement inutile; mais les religions ont presque atteint la limite de leur utilité, et finiront par disparaître tout naturellement (donc le «dogmatisme religieux» aussi). Science et spiritualité cependant ont encore un rôle très important à jouer, mais ont toutes deux besoin d’un sérieux redressement (qui est CERTAIN de se produire). «opposer esprit et matière, ne voir que la souffrance ou la douleur»: c’est vrai, mais encore là, c’est la situation PRÉSENTE (qui ne durera pas); les événements-mêmes nous forceront à changer. Et tu dis vrai: matière et esprit sont UN. L’esprit est joie perpétuelle; quand nous saurons que MATIÈRE et ESPRIT sont UN, alors même le corps matériel sera perpétuellement joyeux. Ce que tu dis de la crise mondiale est très vrai, mais c’est un état de déséquilibre TEMPORAIRE qui mène à un équilibre supérieur (de même que pour aller de l’enfant à l’adulte il a fallu passer par «la crise de l’adolescence). C.a.d. que c’est une crise «normale» de croissance –quoique désagréable- mais brève, et APRÈS sera mille fois mieux qu’AVANT. « Dans le besoin radical d'autre chose que cette conscience mentale humaine »: oui, Serge. De plus en plus de personnes sentent comme ça aussi (plus que tu ne crois).
JG

Serge Durand a dit...

Jigé,

mon laïus mental part d'un besoin d'être violent pour un au-delà de la conscience mentale.
Car il y a eu une expérience au-delà de la conscience mentale. Elle demeure unique : elle n'a pas duré et bien sûr on ne peut pas la reproduire (ce qui est une attitude mentale)..

C'était un premier novembre en 2006. J'étais avec ma famille, mon fils sur les genoux. Je parlai, j'échangeai avec tout le monde. Et il y avait de la joie et derrière de la paix. Puis soudain je parlai encore, j'écoutai, j'échangeai mais je n'étais plus devant ma parole, mon écoute mentale, j'étais aussi au coeur de vibrations de lumières, c'était la vie des cellules, l'intelligence directe au niveau des cellules. Et là la conscience cellulaire de mon fils par ses vibrations m'enseignait la jeunesse des cellules. Il fallait se libérer de mon ignorance de la jeunesse dans la conscience des cellules...

Ce n'était pas un fourmillement de joie et d'être qui va vague par vague faire vibrer les cellules. Ca je connais et cela se produit de temps à autre. Mais c'est alors la conscience qui s'étend vers le corps, elle n'est pas centrée directement dans le corps le plus matériel.

Ce qui m'a chassé de là a été ma tentative d'en tirer une connaissance intellectuelle et mentale. J'aurai dû et doit renoncer à toute focalisation sur une démarche scientifique ou toute intellectualisation spirituelle pour vraiment entrer dans cette nouvelle conscience.

Sri Aurobindo, Mère et Satprem décrivent cela. Sri Aurobindo part plutôt d'une focalisation philosophique et poétique mentale pour nous suggérer l'intuition surmentale et susciter le besoin d'être supramental. Satprem se précipite sur nos forteresses mentales : laisse tomber la science et la spiritualité, penche toi sur les étrangetés quotidiennes qui ne sont pas assimilables par le mental. Dans les deux cas, ceci ouvre à la conscience du surhomme. Pour moi (s'il m'est permis un point de vue autre) c'est alors une double démarche : une pensée intégrale qui accomplit sa synthèse (science, spiritualité, philosophie, savoir occulte, etc.) en dehors de la pensée ou qui finit par trancher tout lien avec la pensée.
Quoi qu'il en soit le savoir ne peut s'accomplir dans la pensée : ai-je échappé au le vice que je voulais absolument dénoncer ?

Une pensée juste doit apprendre à repérer son ignorance fondamentale insurmontable. Elle doit nourrir le besoin inexprimable de la lumière d'au-delà de la pensée.

Cette crise de la conscience mentale, une crise évolutive que nous sommes en train de vivre est temporaire puisque quelque part cette conscience d'après existe déjà et travaille pour qu'on la réalise qu'on le veuille ou non.

Alors si il y a un chemin, il ne consistera pas dans une synthèse mentale entre science et spiritualité qui se réduirait à la seule conscience mentale libérée de ses noeuds.
Cette synthèse va inclure de la philosophie au sens noble : celle qui reconnaît son ignorance, celle qui sait que la pensée exigeante assume sa finitude. Elle va inclure de la poésie, celle qui exprime les couleurs et les rythmes de cet au-delà de la pensée qui l'inspire.
Au final, cette synthèse est un ensemble de généralités que chaque individu singulier devra apprendre à singulariser jusqu'à voir des détails dans les événements, les circonstances qu'il est au final impossible de mentaliser.

Mais au-delà il y aura une manifestation directe dans une conscience au-delà du mental. Elle grandira directement dans cette conscience sans balbutier dans une quelconque activité mentale...

Toute synthèse mentale sera alors un fossile évolutif...

Pour une pensée brisée par la joie divine, pour une apposition de nos points de vue qui mutuellement fait sauter nos forteresses mentales, de tout coeur avec toi,

Serge.

Jigé a dit...

J’adore entendre/lire ce genre d’exp. (qui est unique et significative, comme toutes les exp.), et bien sûr, je ne doute pas un instant de sa véracité. Bien que brève, cette exp. est comme un avant-goût de ce que ce sera un jour: tu sais donc où orienter tes recherches et à quoi aspirer. Et quelqu’un qui cherche est CERTAIN de trouver (il est strictement IMPOSSIBLE qu’il ne trouve pas). Plus tu cherches INTENSÉMENT, plus vite tu trouveras sur ta route les moyens pratiques pour réaliser cela.

Ce blog s’adresse à tous, pas seulement aux spiritualistes, car c’est l’Homme qui m’intéresse au plus haut point, pas sa façon de penser (qui varie d’une vie à l’autre). Pour beaucoup des gens qui lisent ce blog, ce que je dis est nouveau (ou passe plus ou moins par la religion), alors je dois répéter souvent pour que ce soit bien compris –et éventuellement assimilé. D’autres sont matérialistes ou agnostiques, et dans cas c’est plus long pour comprendre car nous n’utilisons pas le même vocabulaire, et n’avons pas du tout les mêmes notions.

Ce que Sri Aurobindo appelle «le supramental» est simple, mais pour l’expliquer je dois me référer au fonctionnement actuel du corps. Après avoir passé de plan en plan, le divin arrive au mental (très diminué et même dénaturé), et c’est le mental qui dit au corps quoi faire. «Le supramental», c’est le divin qui s’exprime directement dans le corps, sans passer par/à travers le mental. C.a.d. un état de loin supérieur à l’état actuel. Ça ne suppose nullement le silence mental (comme l’enseigne la spiritualité) mais il est nécessaire que le mental n’oppose aucune barrière et soit complètement transparent à l’impulsion divine.
JG

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Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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