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(2) La genèse du mensonge social

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Dans un précédent billet (Le mensonge social) nous avons vu que le mensonge est si avantageux que nous apprenons tous à mentir dès le plus jeune âge, et qu’ensuite cela nous sert toute la vie. Mais COMMENT cela commence-t-il, et surtout POURQUOI?
 
Tous ceux qui connaissent les stades du développement de l’enfant savent qu’avant l’âge de 1-2 ans le MOI n’existe pas: l’enfant veut ce que veut sa mère, est heureux quand sa mère est heureuse, pleure si elle triste, etc.; quand l'enfant commence à prendre conscience que sa mère et lui sont deux personnes séparées et qu’il peut avoir de l'influence sur elle et affirmer ce qu'il veut, alors commence l’apprentissage du mensonge (entre autres choses).
 
Pour combler ses besoins affectifs, il est prêt à tout, y compris mentir si nécessaire. S’il avoue avoir mangé le gâteau au chocolat que sa mère lui a pourtant spécifiquement défendu g[ateaude manger, sa mère ne l’aimera plus (croit-il). Alors, pour continuer d’être aimé, il lui dira ce qu’il juge nécessaire de lui dire, peu importe si c’est vrai ou non. Ce sera son premier mensonge, mais non le dernier, puisqu’il réitérera cela aussi souvent que besoin est, afin d’être  aimé. Pour comprendre cela il faut se souvenir que dire la vérité n’est pas sa priorité, ce qui est primordial, c’est d’être aimé.
 
Il faut aussi se souvenir que pour un petit enfant, sa mère est tout son univers, il n’existe rien en dehors d’elle pour lui: quand il a faim, c’est elle qui lui donne à manger; s’il a froid, elle l’habille; si c’est trop sombre, elle fait un simple geste et hop, les ténèbres se sont dissipées et ont fait place à la lumière. Bref, il est complètement dépendant d’elle pour tout. Et si un jour sa mère est fâchée (contre lui croit-il), c’est tout son univers qui le rejette; et ça c’est insupportable, d’où une angoisse terrible.
sourire de bébé
Alors pour “rentrer dans ses bonnes grâces” et être de nouveau le centre d’attention de son univers, il est prêt à TOUT: tenter de l’amadouer, rire, etc. S’il fait quelque chose qu’elle n’aimera pas, il ne faut surtout pas qu’elle l’apprenne; d’où: dissimulation, mensonge.
 
Puis les année ont passées et l’enfant a grandi; il est devenu… chacun de nous (ou plutôt chacun de nous a déjà été un enfant comme celui-là); et tout comme cet enfant, chacun a un besoin incorrigible d’être aimé. Bien sûr, nous savons depuis longtemps que l’univers ne se limite pas à notre mère, il y a tout un monde là, en dehors de nous, un monde peuplé de millions d’autres “MOI” comme moi, et qui peuvent être amicaux ou non (selon notre attitude croyons-nous), et notre personnalité s’est développée, nous  mettant à l’abri des circonstances, une sorte de “carapace  psychologique” s’est élaborée avec les années, nous protégeant des chocs du monde.
 
Mais cette carapace qui nous protège des chocs du monde” nous isole du même coup DU MONDE. Et puisque chacun des autres a aussi cette carapace qui le protège et l’isole, nous ne sommes pas capables de COMMUNIQUER directement; si nous voulons communiquer avec lui, nous devons lui PARLER (et il doit nous écouter); s’il est trop loin, nous avons besoin d’un téléphone; pour voir à distance, il faut la télévision; nous sommes incapables de comprendre les animaux, etc.; bref dans la carapace (= notre tête) RIEN ne communique directement, nous avons besoin d’un artifice (téléphone, télévision, etc.) sinon 7 milliards de personnes sont SEULES dans LE monde, chacune dans sa carapace.
 
Alors nous essayons d’avoir la meilleure attitude possible pour qu’on nous trouve sympa (ou le moins antipathique possible), tentons –parfois avec succès, d’autres fois, en vain- d’être “pas trop dérangeant”, d’être “dans le moule”, faire ce qu’on attend de nous (faire un compliment à notre chérie, s’excuser auprès de notre patron ou se justifier au policier), de façon à “être aimé”, “être accepté”, “ne pas être rejeté”, “être OK”: c’est plus important pour nous que dire la vérité ou mentir.
 
Pourtant nous ne nous attendons à rien que de très normal: être aimé (apprécié, estimé, etc.). Et ce monde ne nous donne pas cela (ou si rarement). Alors, déçus/trompés par ce monde qui ne nous apprécie pas, nous rejetons ce monde même qui nous rejette. Mais c’est MAL VU.
 
Nous savons maintenant POURQUOI c’est si important pour nous d’être aimé. Dans le 3e article de cette série (Le “vrai” mensonge) nous verrons COMMENT c’est possible.
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QUI EST DONC CE JIGÉ?

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Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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