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Attiser l’aspiration



Ce texte est la suite de L’ASPIRATION



On dit “attiser l’aspiration” comme on attise un feu car l’aspiration est de la nature du feu: tout comme le feu, elle se nourrit de tout ce que l’on jette dedans, et ainsi elle croît.




Chacun de nous est DÉJÀ divin (quelque part dans son être) mais puisque c’est inconscient, il ne le sait pas. Pour devenir conscient de cet état divin, pas besoin de le développer (puisque c’est déjà en soi); il suffit d’enlever ce qui empêche de s’en apercevoir. L’UNIQUE chose qui permet cela, c’est l’aspiration. Mais chez presque tous, l’aspiration est peu développée au départ (puisqu’on a négligé de le faire). Il faut donc apprendre à la développer, c’est tout; et comme ça ne se développe pas du jour au lendemain, mais que c’est assez long1, il faut que cette découverte soit suffisamment importante pour qu’on veuille y investir du temps (le plus souvent des années).

Ce n’est pas très difficile mais c’est assez long. La spiritualité parle de LIBÉRATION2, mais se libérer de quoi? «Pour pour pouvoir accéder à notre véritable nature –qui est éternelle et divine- il faut au préalable se détacher de toute une partie de soi qui est mortelle». Tout le monde a cette partie divine en lui, mais ce n’est pas tout le monde qui ressent le besoin de trouver cela maintenant (c'est pourquoi on dit qu'il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus).

«La volonté se prouve par l’action» dit-on, et certaines actions sont plus aptes que d’autres à nourrir et développer l’aspiration en soi. On les regroupe sous l’appellation générique de discipline spirituelle (ou sadhana). C.a.d. que les multiples formes de méditation, le japa (répétition à haute voix ou à voix basse d’une syllabe sacrée –comme le OM), le prânayama (circulation de l’énergie vitale dans le corps, la plupart du temps sous forme d’exercices de respiration) sont autant de moyens valables qui servent à développer en nous l’aspiration (par l’application répétée d’une volonté orientée dans ce sens).

Mais de même que «tous les chemins mènent à Rome», théoriquement tout peut servir à trouver le divin en soi et en dehors de soi (ce qui ultimement est la même chose) puisque le divin, c’est tout ce qui existe. En pratique cependant, il en va autrement. On peut considérer qu’à travers chacune de ses vies (voir La réincarnation) on progresse/évolue, on fait un pas de plus vers le bonheur (ou plutôt vers la divinité que nous sommes secrètement, et qui est bonheur absolu). En fait, cette description est exacte, mais ça ne nous APPARAÎT pas comme cela (et
apparaît veut dire ne voir qu’une apparence et pas la réalité).

L’Homme est ainsi fait qu’il ne peut faire une chose que s’il croit que ça vaut la peine. Alors des personnes à la mentalité spirituelle sont convaincues que LEUR forme de méditation (celle qu’elles pratiquent) est meilleure que telle autre forme, ou encore que LEUR maître spirituel est meilleur que tel autre. La réalité est toute autre: TOUTES les formes de disciplines spirituelles servent à développer l’aspiration, et c’est l’aspiration qui rend la réalisation de notre divinité possible.
Mais il y a plus. L’aspiration est comme un feu qui brûle tout ce qu’on jette dedans. «Alors, que peut-on bien jeter dedans?» Simple, répond la spiritualité: tu ne trouveras ton être éternel que si tu renonces à ce qui est mortel en toi. Alors on brûle tout ce qui est mortel, justement. Mais attention, «brûler» est parfois douloureux; tout dépend de ce que l’on entend par mortel.

En fait, il s’agit de «brûler» un à un, toutes les composantes de mon ego –c.a.d. ce qui me sépare des autres. Armé de mon désir (de réaliser ma divinité), je renonce à cela, je le «jette dans le feu» de ce désir. Et peu à peu –au cours des années- je m’aperçois que ce désir qui m’a mis en route change de nature: il devient ASPIRATION. Le désir est très humain, mais lorsqu’il devient aspiration, il peut mener au-delà de l’humain (voir L’Homme de désir).


Je m’aperçois que celui que j’appelle moi est en train de changer. Avant moi c’était un petit individu, comme 6 milliards d’autres (mais plus important à mes yeux que les «autres»). Maintenant mes frontières individuelles ont changé: je ne sais plus où finit moi et où commence l’autre, ce qui fait que, par exemple, MA connaissance, SA connaissance et celle de CET AUTRE LÀ-BAS se confondent. C’est pourquoi j’ai dit qu’on sait des choses qu’on ne se savait pas savoir. Celui que j’appelais moi, il n’est pas parti du tout: ce sont tous les autres qui se sont ajoutés. L’impression est: Enfin je suis devenu adulte. Et comme on est tous les autres, on n’a de cesse que tous puissent sentir comme cela aussi.

Il y a un certain temps mon ordi est tombé en panne mais je n’avais pas les connaissances techniques pour le réparer. Or un jour que j’étais sans ego (c.a.d. que puisque je n’étais pas particulièrement MOI, je pouvais être tout le monde) un de mes amis me téléphone: «Essaie donc telle chose». EXACTEMENT ce qu’il me fallait pour réparer. Et si je n’avais pas eu d’ego du tout (pas seulement à ce moment-là), le problème n’aurait pas pu se produire.



Et puisque j’ai changé, le regard que je jette sur les êtres et les choses est différent; on ouvre un oeil, puis un autre: «Voyons, cette Terre, elle est bien polluée? Pourquoi est-elle si magnifique dans ce cas?»: on réalise qu’on ne voyait qu’une APPARENCE. La phrase NOUS SOMMES TOUS RELIÉS, ce n’est plus une simple phrase, c’est une réalité. Tout le monde fait partie de moi. Cet Homme qui marche dans une rue d’Osaka, c’est MOI-LÀ-BAS. Pourquoi prendre l’avion pour Osaka: J’Y SUIS DÉJÀ (en pensée, bien sûr; mais quand on sera «l’Homme après l’Homme» on pourra y être CORPORELLEMENT).

Si l’on dit à un adolescent: tu ne deviendras un adulte que si l’adolescent en toi disparaît, tout le monde comprend que c’est un processus normal de croissance (nous avons tous passé par là). Mais nous oublions une chose: quel que soit notre âge aujourd’hui, nous faisons partie d’une humanité dans l’adolescence. Or s’il est éminemment souhaitable que l’humanité accède à l’âge adulte (puisque chacun de ses membres disposera alors de facultés TRÈS intéressantes), pour ce faire «l’humanité-adolescente» devra disparaitre.

Parmi les gens aujourd’hui, il y a ceux qui comprennent que c’est un processus de croissance et qui sont d’accord pour progresser/grandir: ils ont bien un minimum d’inquiétude puisqu’une «humanité-adulte», on n’a jamais vu ça, alors ça inquiète un peu. Et puis il y a ceux qui ne veulent pas y penser parce que ça leur «fout la trouille». Pourquoi? Parce qu’ils sont (ou croient être) beaucoup plus «le mortel» que l’éternel. Rassurons-nous, il n’est pas question de mourir mais de GRANDIR.

Mais attention, si tout le monde peut trouver sa VRAIE NATURE (éternelle et divine), ça ne veut pas du tout dire que c’est à la portée de tous présentement. Le plus souvent on est d’accord pour trouver «son être éternel», mais rarement pour renoncer à «ce qui est mortel». Autrement dit on veut bien changer, à la condition de rester le même. Alors, tout le monde a ce qu’il faut pour réaliser sa vraie nature mais tous n’en sont pas capables MAINTENANT (c’est comme la pomme sûre sur l’arbre: un jour elle sera sucrée et délicieuse, mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle le soit MAINTENANT).

Donc, pour devenir éternel (pas immortel mais sans âge) il suffit de «brûler» (c.a.d. de se défaire de) tout ce qui empêche de prendre conscience de cette divinité intérieure qui m’est cachée mais qui est «le vrai moi» (un peu comme un masque dissimule mon vrai visage). Certaines personnes ne connaissent d’elles que le masque, alors si on leur demande d’ôter le masque, elles ne peuvent pas car elles ont l’impression que si elles le font, elles vont disparaître.

Mais c’est faux! De toute façon, à la fin de la vie le masque tombe: le corps meurt pour de bon, et là on s’aperçoit que ça continue très bien. Le problème, c’est qu’on est persuadé qu’on est le corps; alors quand le corps meurt, on croit que c’est nous qui mourons.

AVEC OU SANS CORPS ON EST TOUJOURS VIVANT




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1. Pour «se faire des muscles» ça prend du temps, non? Eh bien, pour développer l’aspiration aussi. 2. On ne désire se libérer de quelque chose que si on sent que ça nous limite, sinon pourquoi se libérer? Si je ne sens pas que ma condition présente est une entrave, je n’ai aucune raison de chercher à m’en libérer.






1 commentaire:

rosa a dit...

C'est marrant, parcequ'hier, au coeur de ma dépression quotidienne, je me suis autorisé un petit film mental: la vision de l' explosion de mon être. je me suis repassé en boucle l'image d'un petit centre qui explose en une grosse gerbe de lumiére orange, libérant de joyeux serpentins partants de touts cotés. C'était agréable, cela me soulageait un peu.
J'aimerais tant exploser, me liberer ! Oui, j'etouffe, je créve depuis tant d'années maintenant...mais je ne comprends pas comment me libérer. J'ai exploré tant de pistes en vain...Quelle est donc cette fameuse porte que je cherche, et que tu sembles avoir trouvée, ami?

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QUI EST DONC CE JIGÉ?

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Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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