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Le suicide

 



Récemment une amie blogueuse m’a fait remarquer que je n’ai jamais parlé du suicide. Elle avait raison, bien sûr, et pourtant je n’ignore pas que chaque année et dans tous les pays des personnes mettent fin à leurs jours (ou tentent de le faire), mais c’est dû à ma conception (ou plutôt perception) de la vie. Permets qu’aujourd’hui je donne mon point de vue sur ce sujet.
Il est évident que la question de la fin de vie en général (et de la fin volontaire de vie en particulier) variera selon notre définition de la vie. Selon WIKIPEDIA «le suicide est vu bien différemment selon le courant philosophique l'évoquant. Il peut être considéré comme un acte suprême de liberté ou une option de faiblesse et de renoncement, voire de sacrifice». Du point de vue de la spiritualité, la vie est beaucoup plus que la durée entre la naissance et la mort, puisque la Vie n’a pas de fin (cette affirmation, qui peut paraître surprenante, est élémentaire pour moi et ne découle pas d’une croyance, d’une opinion ou d’une lecture, mais d’une expérience personnelle, et est certaine à 100% -pas à 99%: à 100%). En fait la vie qui anime temporairement le corps est une toute petite manifestation terrestre de la véritable Vie (qui elle est éternelle, mais qui ne quitte pas son propre plan d’existence). Une autre définition, très intéressante, ne parle pas directement de la vie, mais du corps; selon elle, le corps serait si peu important qu’on pourrait même le perdre sans perdre la vie (tout comme on peut perdre quelques cheveux sans que sa chevelure en soit affectée).


CERTAINE. Selon le philosophe anglais Henry Bergson la certitude ne concerne que celui qui la détient. Chacun doit donc trouver la sienne. Dans ce blog je ne fais que dire mon expérience, mais toi seul sais si cela peut t’être utile (ma démarche est expliquée dans Un doigt pointe vers la lune…).


Évidemment cette dernière définition contredit toute notre expérience de la Vie. Quoi? Il peut y avoir Vie sans corps? «Impossible, voyons, car le corps est la base de la vie; pas de corps = pas de vie possible». Si cette définition est vrai, alors il n’y a qu’une seule conclusion possible: CE QUE NOUS VOYONS EST FAUX (la spiritualité a toujours dit que «le monde est illusion», c.a.d. qu’il est mal vu). Habituellement, lorsque le corps est malade, nous sommes persuadés que c'est nous qui sommes malades. Mais c’est complètement faux! Je suis personnellement en mesure d’affirmer que nous pouvons être heureux et joyeux tandis que le corps est afreusement malade.

En réfléchissant on s’aperçoit que la Vie (avec un V majuscule) est éternelle: elle ne peut cesser d’exister sinon ce n’est plus la vie (plus sur La Vie). Selon cette définition, notre vie présente (et toutes nos autres vies) est une expression et une manifestation sur le plan physique de la Vie globale, que la religion appelle Vie éternelle (au moyen de la majuscule je distingue Vie et vie car ces deux mots ont des significations différentes).

Donc la Vie est éternelle, et puisque nous sommes vivants, nous sommes de nature éternelle aussi (NOUS, pas notre corps qui lui vieillit, tombe malade ou meurt). Mais alors, c’est simple, et le suicide est une vaine tentative de cesser d’exister.

NATURE ÉTERNELLE. Notre VÉRITABLE nature est éternelle, mais pas un sur un million ne connaît sa véritable nature. Habituellement chacun croit qu’il est le corps, et tout ce qui arrive au corps, on est persuadé que c’est à soi que ça arrive, et si le corps vieillit, est malade ou meurt, on est persuadé que c’est soi qui vieillit, est malade ou meurt. Mais c’est faux! On ne meurt JAMAIS. On vit TOUJOURS. Seul le corps peut mourir. (Et puisque le corps de l’Homme est sorti de celui du singe, on a tendance à croire qu’on est animal ; ce qui est totalement FAUX : seul le corps est issu de l’animal, NOUS –le vrai MOI, qui est encore inconscient- nous sommes d’origine divine).
À notre époque archi-rationnelle, il est de bon ton d’être sceptique et de ne pas croire au divin. Ça peut être utile, sinon on serait la victime crédule de superstitions de toutes sortes. Mais c’est aussi très limitatif et restrictif : ça nous empêche de connaître des choses qui ne s’adressent pas à la raison (comme notre nature divine).

Alors la question n’est pas de croire ou ne pas croire ; c’est développer le sens de discrimination qui nous permette de distinguer QUOI croire et QUOI ne pas croire
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La plupart du temps un individu veut se suicider parce qu’il veut échapper à des conditions qu’il juge trop difficiles, ou parce qu’il a une sorte d’espoir (plutôt mince) que la vie de l’au-delà sera plus intéressante, ou que cela mettra fin à la douleur morale ou à la détresse qu’il éprouve. Toutes ces vies sont un peu comme les travaux pratiques à l’école: très utiles pour apprendre ce qui rend heureux et ce qui ne rend pas heureux. Et quand on le sait on est tout le temps heureux (la spiritualité parle de béatitude). Alors inutile de mettre fin à UNE vie sous prétexte que c’est trop difficile. C’est exactement comme l’élève qui abandonne l’école parce qu’il trouve ses leçons/devoirs trop difficiles. Il devra refaire la même année avant de monter de classe et ainsi pouvoir apprendre de nouvelles choses.

On parle des montagnes russes de la vie parce que parfois ça monte et parfois ça descend. Nos différentes vies ont aussi ce caractère d’alternance périodique: parfois une vie nous SEMBLE agréable et une autre nous SEMBLE désagréable ou même misérable.
SEMBLE. C’est une APPARENCE seulement; en fait on ne voit JAMAIS la réalité (= les êtres et les choses qui nous entourent) telle qu’elle est, on ne peut voir d’eux qu’une apparence telle que vue à travers des lunettes mentales déformantes (de même qu’un chien ne voit pas LA réalité, mais SA réalité, une réalité très canine, et une même chose, disons une pépite d’or, représente une réalité très différente pour un chien ou pour un Homme).

Supposons que je veuille savoir «ce qui est juste». Pour le savoir vraiment je devrai connaître les deux côtés de la médaille. Dans une vie je causerai de l’injustice à quelqu’un, et dans la vie suivante je subirai l’injustice de quelqu’un. Ainsi j’aurai fait le tour de la question et je saurai ce qu’est l’injustice. On est loin de l’explication morale du karma que certains donnent et qui voient tout en termes de PUNITION/RÉCOMPENSE: «Il a été injuste, par conséquent dans sa prochaine vie, il sera traité injustement» (voir Karma).

Il y plus. Parfois notre vie SEMBLE insoutenable. C’est que nous ne savons pas voir la merveille qui se cache derrière (lorsque nous la voyons VRAIMENT, toute vie est merveilleuse). Et quelle que soit l’épreuve à laquelle nous devons faire face, il y a TOUJOURS une solution. Ce n’est JAMAIS une situation sans issue (comme l’élève de 2e année: le prof ne lui donnera jamais un examen de 6e, c’est IMPOSSIBLE; il n’aura à résoudre que des problèmes de 2e et qu’il connaît).

Inutile donc de se suicider sous prétexte que c’est trop difficile puisque «de l’autre côté» c’est très désagréable: c’est comme si, étant toujours vivant (éternel), on refuse d’être vivant –pour un temps. De plus comme on n’a pas appris la leçon de cette vie-ci, lorsqu’on se réincarne on doit la réapprendre.

Cet article s’appelle «Le suicide» mais il ne s’adresse pas seulement à ceux qui croient pouvoir sortir de la Vie. En fait il s’adresse à tous –ou presque- car nous ne savons pas encore vivre (si nous le savions, la vie serait plus heureuse car nos actions n’engendreraient que des conséquences heureuses). La Vie nous traite comme nous la traitons. Il faut APPRENDRE à la voir telle qu’elle est, c’est tout.



5 commentaires:

Lily Sly a dit...

Voir la vie telle qu'elle est.

Selon moi, tout est là ou presque. Et c'est bien ça la difficulté suprême.

J'en ai connu des personnes en détresse profonde autour de moi. Des gens subissant une grave maladie, plusieurs copines s'étant faites agresser sexuellement (dans la plupart des cas par des personnes de leur famille), et qui n'arrivait plus à communiquer avec leurs proches. Comme il est difficile de faire la démarche de voir la vie "telle qu'elle est" lorsque notre esprit se trouve dans un terrible cercle vicieux psychologique négatif...
Et combien de personnes autour de moi également se braquent dès que l'on aborde les vraies questions, les vrais sujets susceptibles de les faire réfléchir sur elles-mêmes ?

Il ne faut surtout pas parler de la mort et de la maladie avec mon père, où il s'en va en claquant la porte. Il ne faut surtout pas parler de la vie après la mort avec ma mère, ou bien elle est mal à l'aise, elle a peur, et elle se sent incapable d'en parler. Certaines de nos peurs semblent à nos yeux si grandes qu'elles obscurcissent tout le reste et nous empêchent d'avoir un rapport authentique avec les autres et avec nous-mêmes, et d'avoir un rapport aussi décomplexé avec l'existence. C'est en tout cas la perception que j'en ai aujourd'hui.

Finalement, un choix se distingue : vouloir se sortir à tout prix de la souffrance en travaillant sur soi et au besoin en se faisant aider, ou bien fermer les yeux et demeurer persuadé qu'on ne peut rien changer dans sa vie, qu'elle est foutue, et rester dans son cercle vicieux.

Mes copines qui se sont faites agresser ont su rebondir, chacune à sa façon. Elles ont vécu quelque chose de terrible, qui sans aucun doute doit détruire bien des personnes à jamais et doit de la même façon entraîner des suicides. La vie continue, coûte que coûte, et notre capacité à l'affronter dépend de notre désir à être heureux (et selon moi, ça passe nécessairement par une connaissance approfondie de soi et de son propre fonctionnement).

Une fois de plus, je crains d'avoir été un peu hors-sujet... j'ai laissé mes mains pianoter sur le clavier, elles avaient besoin de parler apparemment. :)

Jigé a dit...

Salut Dido, «Voir la vie telle qu’est»: tout un programme, mais c’est un minimum nécessaire si on veut la comprendre réellement. D’habitude on ne voit pas la réalité telle qu’elle est; on ne voit qu’une APPARENCE de réalité telle qu’on la voit à travers nos lunettes MENTALES déformantes; notre vision est donc faussée (la spiritualité affirme que le monde est illusion parce qu’il est faussement vu).

Rien n’est négatif à 100%. JAMAIS. Il y a TOUJOURS un aspect positif, dans tout (même la maladie, agression sexuelle, etc.) Moi-même je suis handicapé depuis 20 ans; je suis donc en mesure d’affirmer que quoi qu’il nous arrive, ça peut tourner à notre avantage et on peut être heureux. Aucun événement, quel qu’il soit, est sans solution. C’est IMPOSSIBLE. Il y TOUJOURS une solution (de même qu’un prof ne donnera jamais un examen de 6e à des élèves de 2e).

Oui, le désir d’être heureux dépend de la connaissance de soi et détermine la capacité de s’en sortir (plus sur Trouver la solution –déc. 2008).

Tu parles comme quelqu’un qui a fait tout un cheminement. N’hésites pas à «laisser tes doigts pianoter sur le clavier»: j’adore, et ça m’enrichit.
JG

juju a dit...

Coucou tout le monde !

C'est terrible à dire, mais malgré le plaisir que j'ai à lire tes articles, Jigé, (il m'arrive souvent de pleurer en les lisant!), celui ci m'exaspére assez prodigieusement.
C'est comme si c'était facile de voir la vie telle qu'elle est...sans doute est-ce plus facile que ce que je m'imagine, mais tout de même, quand tu es dans un tel état de souffrance que tu as envie de te flinguer, putain, t'es quand même sacrément loin du "voir la vie telle qu'elle est"! Et même si tu l'as déjà vraiment vue d'ailleurs, avec les yeux du coeur, même si tu sais ce qu'est le véritable Amour, le désir de suicide est quelquechose de trés fort qui revient sans cesse, comme un flash! Je sais trés bien (intellectuellement) que me suicider serait une connerie, ça ne m'empéche pas d'être hantée réguliérement par cette idée. Des images, des sensations prennent possession de moi malgré moi me semble t-il!
Pardon de parler de trucs un peu glauques comme ça, mais aprés tout ça fait aussi partie de l'expérience humaine.
Bref, ne pas se suicider, ok, mais comment faire pour atténuer une souffrance qui parfois semble insurmontable?
J'ai l'impression, peut-être par pure complaisance, que les gens qui ont un désir de suicide méritent plus de compassion de la part des gens normaux! (hihi)
Enfin...Si cet article me fait réagir ainsi, c'est probablement parcequ'il touche un endroit sensible...Mais quand même, parfois on aimerait que seuls les gens qui connaissent le désir de suicide puissent être autorisés à en parler !

Bon allez, sans dramatiser, cet article est quand même sacrément chouette aussi. En le relisant, je m'apperçois qu'il peut être réconfortant, lui aussi...

Des bisous !

Jigé a dit...

Chère … heuh… Juju donc, j’allais justement t’écrire pour te demander de parler précisément de ce que tu parles aujourd’hui: le suicide. Je ne parle généralement pas de ce sujet tout simplement parce que dans ma conception de la vie il n’y a pas de place pour cela (ce n’est pas parce qu’on n’a plus de corps qu’on n’est pas vivant); je parle du suicide dans cet article parce que tu me l’as demandé et que je t’aime bien; mais dans mon entourage, je ne connais personne qui soit suicidaire et je n’ai qu’une connaissance théorique du sujet (vraie pour moi, mais qui ne t’es d’aucune utilité pour ce que tu vis). Je comprends donc que ce texte t’exaspère.

Quand tu es dans cet état de souffrance, ne gardes pas la souffrance pour toi: donnes-la au divin (Il est en toi –comme en nous tous d’ailleurs- et tu te sentiras mieux INSTANTANÉMENT. Mon prochain texte (La souffrance et la vraie joie) devrait aussi te donner des indications utiles.
JG

juju a dit...

Hello!

Oui, c'est vrai, je t'avais en effet demandé de faire un article dessus. Merci de l'avoir fait!
Il m'exaspére mais en même temps il est juste, alors tout va bien. Et il m'aide à avoir les yeux en face des trous. C'est aussi un message d'espoir.
Je prend bonne note de ton conseil! Je l'ai fait à l'instant même et j'ai l'impression que ça m'a soulagé.
Le suicide, en tout cas le désir de suicide, je ne sais pas vraiment dire ce que c'est. Est-ce une lâcheté? Je ne saurais le dire. Ce que je peux dire c'est que c'est horriblement douloureux. Comme si ton coeur était broyé dans un étau noir. Comme si quelquechose de trés puissant fondait sur toi sans crier gare...je vois un terrible oiseau noir qui tombe du ciel et entoure les gens avec ses ailes immenses. Tu étouffes, tu voudrais mourrir pour échapper à cet étau! Mourrir semble en effet la seule solution, dans l'instant. Tu ne sens pas que tu pourrais t'en sortir un jour. Ta souffrance te semble infinie, et vaine, sans aucun sens. Tu as mal dans ton cerveau, dans ton corps, le physique et le psychique se fondent pour n'être qu'une sensation, une angoisse atroce. Tu est absent et souffrant à la fois, c'est comme si tes énergies montaient vers le haut, mais pas en positif, plus comme quelquechose qui se détache déjà de la vie. Ce qui est terrible aussi c'est que c'est récurrent. Tu crois toujours t'en être débarassé, de cette pulsion de mort, de fuite, mais non, elle revient toujours ! Tu as un trou à l'intérieur de toi, quelquechose de sombre et de profond, qui te menace réguliérement, même lorsque tu croyais l'avoir oublié.

Hum! Voilà, un petit témoignage...

J'attends ton prochain article à présent!

Poutoux!

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QUI EST DONC CE JIGÉ?

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Laval, Québec
L'AVC qui a laissé mon corps handicapé en 1990 m'a aussi donné une compréhension inouïe de tous les êtres vivants (surtout humains mais aussi animaux).
Les scientifiques disent que nous utilisons seulement 10% du cerveau. Peut-être mon 10% s'est-il légèrement déplacé car des choses qui sont faciles à la plupart me sont impossibles ou difficiles et des choses qui leur sont extraordinaires sont très ordinaires pour moi.

Mes amis disent que je suis philosophique car je ne prends pas la vie pour acquis: je la questionne jusqu'à ce qu'elle me donne des réponses. Mais cela m'a amené à découvrir quelques uns de ses secrets, et ces secrets, je veux les partager avec toi, ami. (Voir L'HOMME QUI CHERCHAIT DES RÉPONSES -juil. 2008)

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